Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

28 décembre 2019

 

Par Benoit ILLASSA

 

BENIN – Discours sur l’Etat de la Nation : Patrice TALON droit dans ses bottes !!!

 

« Il n’y a pas d’ambitions trop grandes pour un Etat. De même qu’il n’y a pas d’épreuve qu’il ne puisse surmonter » Patrice TALON

 

Et voilà le quatrième discours sur l’Etat de la Nation tant attendu. L’avant dernier de son quinquennat si les échéances à bonne date sont naturellement respectées. Comme à son habitude, le Président de la République a tenu un langage de vérité dans un pays et dans un hémicycle désormais sans opposition. La voie était donc balisée et l’occasion très belle pour le locataire du Palais de la Marina pour faire du populisme. Que nenni !!!
L’homme qui a dirigé notre pays pendant sept ans sur les dix ans avec son prédécesseur et ami, avant de devenir des ennemis, connait très bien la maison pour ne pas se perdre en conjecture de mauvais aloi. L’innovation majeure dans ce discours, depuis le premier de décembre 2016, réside dans la litanie des chiffres alignés. Peu importe même si, en l’absence d’une opposition responsable, personne ne peut les contester valablement. Soit !!!
Durant son discours, on a vu des ministres tétanisés et inquiets. Certains n’ont eu droit, dans un discours d’une heure environ, qu’à une seule phrase dithyrambique D’autres (les meilleurs de la classe ont obtenu un hommage appuyé. Parmi les heureux élus de la bienveillance du Prince, on peut citer les ministres en charge des départements suivants :
Economie et Finances, Jeunesse et Sports, Agriculture, Economie numérique et Energie. Le cas du Ministre d’Etat chargé du Développement et de la Planification est à part. En effet, il s’agit d’un ministère transversal chargé d’impulser les actions des ministères sectoriels. En conséquence, les résultats des autres ministères lui incombent. Il a donc été salué par le Président de la République comme il se doit !!!
Réaliste et pragmatique, Patrice TALON s’est refusé de se satisfaire du PAG trois ans après. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il aurait interdit toute célébration en fanfare de l’an III du PAG. Intellectuellement, il est honnête et doit se demander qu’elle mouche l’avait piqué lorsqu’il criait mordicus, à qui voulait l’entendre, jurer qu’il ne ferait qu’un seul mandat de cinq ans non renouvelable. A l’épreuve des réalités de l’exercice du pouvoir, l’homme s’est ravisé en toute humilité !!!
Toutefois, il y a un manque criard dans ce discours habituel. Devant la Représentation nationale, le Président aurait dû inviter les députés à aller dans leurs circonscriptions pour portes les aspirations gouvernementales, preuve s’il en fallait que la situation reste tendue dans le pays. Lui-même n’a jamais prononcé les mots comme paix, réconciliation nationale, ni encore moins le mot pardon. Toute chose qui concoure à la cohésion nationale et cette idée chère du vivre ensemble. La jeunesse n’a pas non plus eu l’oreille du Président. On aurait pu rassurer cette couche juvénile et fragile sur le calendrier à venir des concours. Rien non plus sur l’accompagnement des jeunes porteurs de projets innovants à travers des banques d’investissements. Laisser la création des emplois à l’hypothétique lancement des grands travaux est assez hypothétique !!!
Rien de concret non plus sur l’ouverture de nos frontières avec le grand voisin de l’Est. Bomber le torse sur cette question stratégique est méconnaitre les souffrances de nos populations. Rien non plus sur la situation de nos forces de défense et de sécurité dont certains vivent dans des conditions de paupérisation avancée. Rien sur les décrets en souffrance que l’exécutif doit prendre en vue de parfaire la fusion de la Police et la Gendarmerie. Si l’on peut, objectivement affirmer que le bilan du Nouveau Départ reste globalement positif quatre ans après, tant qu’il reste à faire, rien n’est fait !!!
On aurait aimé entendre le Président de la République annoncer, devant la Représentation nationale, les mesures de grâce aux prisonniers politiques et de droit commun à l’orée de l’année 2020 !!!
Loin d’être un inventaire à la Prévert, le discours du Président Patrice TALON annonce sa candidature à sa propre réélection à la Présidence de la République pour un second mandat aux présidentielles de 2021 au Bénin.

 

Benoît Ayéditan BIAOU-ILLASSA
Ambassadeur

Tag(s) : #EDITORIAL
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :