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Installation des conseils communaux : Le Bénin bascule-t-il dans la violence ?
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Écrit par Le Matinal du 05/06/2008   

 

 

Le pays est secoué par des troubles et violences qui empêchent l’installation de certains conseils communaux et l’élection de leurs équipes dirigeantes. Cette situation inédite qui déteint sur le processus démocratique et la décentralisation en cours au Bénin préoccupe certaines personnalités Lire ci-dessous la quintessence de leur réaction.

 

 

Lazare Sèhouéto : Président de l’Alliance Force Clé

 

« Les Béninois doivent se ressaisir, le président Yayi Boni en tête »

Quand on fait le point, il y a plus de troubles et de violences organisés par les Fcbe que n’importe quelle autre formation politique. On constate aussi que les troubles à l’ordre public sont mieux tolérés chez certains que chezd’autres. Dans certains, on constate des interventions musclées et des intimidations par les forces de l’ordre avec l’appui des partisans des Fcbe qui veulent imposer leur ordre. Le cas de Covè est là pour nous édifier en ce sens. Cette gestion sélective dans le traitement de la sécurité est un fait nouveau. Le pays est un. La République est une. Alors, le traitement de la gestion de la sécurité doit être unique sur toute l’étendue du territoire national. Cela interpelle la conscience de tous les acteurs de la vie politique et tous les citoyens. Car, il ne s’agit que des élections communales maintenant. Qu’en sera-t-il des élections législatives et présidentielles de 2011. Dieu n’aime pas que le Bénin. Cela n’arrive pas qu’aux autres. C’est pourquoi, il faut une réflexion prospective de tous pour nous épargner des violences futures. Les Béninois doivent se ressaisir et le président Yayi Boni en tête. Car, l’immoralisation de la vie politique s’est élargie. Hier, c’était l’argent qu’on condamnait. Mais aujourd’hui, c’est le kidnapping. C’est ce qui s’est passé à Covè où un élu Rb a été kidnappé par les Fcbe afin qu’il ne vote pas en faveur de Forcle clé. L’acte a révolté les populations qui voulaient empêcher l’installation du conseil communal. Il a fallu notre intervention pour que le calme revienne. De fait, nous avons préféré perdre le poste de maire de Covè et épargner la violence gratuite aux populations.

 

Valentin Houdé Président de l’Upr

 

« Des gens sont tapis dans l’ombre pour faire basculer le pays dans la violence »

Nous regrettons l’image que le pays présente depuis quelques jours. Nous avons cru qu’après la première mandature, tout irait pour le mieux et que toutes les lois du pays seraient respectées par tous les citoyens. Les différents actes de contestation notés ça et là et surtout ce que nous avons vécu le mardi dernier à Zè sont simplement déplorables. Nous invitons alors tous les auteurs de ces actes à ne pas perdre de vue que le pays appartient à nous tous et que cela n’arrive pas qu’aux autres. Ensuite, nous avons le sentiment que des gens sont tapis dans l’ombre comme pour faire basculer le pays dans la violence. C’est pourquoi, nous voudrions inviter les uns et les autres à ne pas se donner à ce mauvais jeu parce qu’aucun homme politique ne peut faire l’option de diriger un cimetière. Car, en définitive, les soubresauts auxquels nous assistons aujourd’hui, nous amènent à regretter le fait de n’avoir pas pu ajouter à la portion de phrase « la Cena proclame les résultats définitifs », « elle installe aussi les conseils municipaux et communaux. Elle se fait assister des préfets à titre d’observateurs ». En clair, nos textes de loi qui organisent les élections locales qui pose problème. Mais, il n’est jamais tard pour mieux faire. Nous y veillerons. Même dans d’autres cas. Face à la gravité de cette situation, il revient au chef de l’Etat, premier magistrat, garant des libertés et de la paix sociale, de prendre les mesures urgentes qui s’imposent pour sauver notre démocratie et sa décentralisation actuellement très menacées.

 

Joël Aïvo : Professeur et porte-parole du président Adrien Houngbédji

« La Cour suprême doit éviter de prendre toute décision de situation ou d’opportunité ».

La situation de troubles et de violences qui s’observent sur le terrain appelle de nous trois observations : La première, c’est que le gouvernement qui avait déjà prévu des situations de troubles et de violences pour justifier le report de l’installation de certains conseils communaux n’a curieusement pris aucune disposition pour disperser les manifestants qui sont des plaisantins, des voyous. Alors qu’il est le garant de l’ordre, le gouvernement cautionne le désordre avec la complicité des agents de sécurité qui n’ont arrêté personne. Par exemple à Sème, on ne peut pas expliquer comment la brigade n’a pas pu maîtriser une centaine de voyous et de plaisantins qui ont tenté en vain d’empêcher l’installation du conseil et l’élection du maire. La deuxième, c’est que jusqu’à minuit, ce jour, si les conseils communaux ne sont pas installés, les 15 jours auront expiré. Et il y aurait alors violation de la loi électorale du fait du gouvernement pour des revendications politiques, voire politiciennes. La troisième, c’est que nous attirons l’attention de la Cour suprême qui est une institution indépendante pour qu’elle évite de prendre toute décision de situation ou d’opportunité. Car, cela va provoquer une situation insurrectionnelle dont l’issue n’est connue de personne. En tout cas, le pouvoir et la Cour suprême qui reçoit beaucoup de pression, doivent éviter de mettre de l’huile sur le feu. Nous devons tous œuvrer à préserver l’atmosphère démocratique pour que le sommet de la Cen-Sad pour lequel plusieurs chefs d’Etat seront dans notre pays, se déroule normalement.

 

Honorable André Dassoundo, 1er vice-président de l’Assemblée nationale

« La Cena est la première responsable des troubles et violences »

La situation est déplorable. Après la proclamation par la Cena des résultats, tout le monde devait s’y attendre et s’y conformer. Mais étant donné que les locales, communales et municipales constituent un cas particulier, puisque les populations se connaissent bien à la base, il faut comprendre leurs réactions dès lors qu’il y a des résultats contraires. Si on met ensemble des hommes qui ne sont pas acceptés, c’est qu’il y aura des problèmes pendant cinq ans. Et, c’est la Cena qui est responsable. Elle ne doit pas apurer les résultats mais devrait les proclamer bruts. Simplement, la Cena n’a pas été à la hauteur de la tâche à elle confiée. Le pouvoir s’appuie sur des hommes et des hommes lucides. Le pouvoir ne peut donc forcer le peuple à accepter ces résultats. La Cour suprême va faire son travail. Si on laisse les gens s’installer, il y aura des violences plus graves. Pour l’heure, il faut calmer les esprits et inviter les populations à accepter l’installation des conseils communaux. Par ailleurs, contrairement à ce que d’autres pensent, les forces de l’ordre ne sont pas à la solde des Fcbe mais au service de tout le pays.

 

Antoine Dayori, 2ème Vice-Président de l’Assemblée

« C’est l’exécutif qui est derrière tout cela »

C’est un plan préétabli. C’est l’exécutif qui est derrière tout cela. Ils ont préparé leur coup. Il s’agit, pour eux, de bloquer les élections dans les régions où ils ne sont pas majoritaires. A Tanguiéta et à Matéri ils ont préparé les gens pour empêcher les élections. Ils ont préparé des gens qui attendaient devant la salle où devraient avoir lieu les élections. A Tanguiéta, la délégation préfectorale est arrivée vers 10h 30mn. Quand ils ont vu leurs militants agglutinés devant la salle où devrait avoir lieu les élections, la délégation préfectorale a déclaré qu’il y avait insécurité et que l’élection ne pouvait pas avoir lieu dans de telles circonstances. Et ils sont repartis. Alors que tout cela avait été prémédité. C’est ce qu’ils ont fait partout où ils ne sont pas majoritaires. Pourquoi n’y a-t-il pas eu de problème à Boukoumbé. C’est parce qu’ils sont majoritaires là-bas. Hier mercredi, ils ont déployés les militaires dans toute la ville de Tanguiéta. Ils sont dans leur schéma.

 

Léhady Soglo 1er adjoint au maire de Cotonou

« Le gouvernement viole les lois de la République et de la décentralisation »

C’est incompréhensible que dans certaines communes, les conseillers communaux sont installés et les maires sont élus dans la paix et dans d’autres, la situation est quasi-insurrectionnelle. Mon souhait est que tout se passe dans le délai. Sinon, ce serait un précédent très grave. Par ailleurs, des pressions seraient en train d’être faites sur la Cour suprême pour rendre des décisions qui vont faire des invalidations opportunistes. Ce qui risque de créer une situation difficile à contrôler. La situation est extrêmement dangereuse. Le gouvernement viole les lois de la République et de la décentralisation. Les fauteurs de troubles sont des militants des partis très proches du pouvoir. C’est pourquoi, les forces de l’ordre n’ont pas accompli leur devoir républicain. Nous autres, ensemble avec des forces politiques alliées et amies, nous nous organisons pour que le pays soit a aisé. Sinon, cela risque de créer des situations que personne ne souhaite. Surtout à la veille d’un sommet important comme celui de la Cen-Sad , tout le monde doit s’organiser afin que notre pays présente l’image d’un pays de paix et d’une démocratie apaisée.

 

 

 

La Rédaction


Tag(s) : #Politique Béninoise
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