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Exercice pratique : prenez un Soumanou Moudjaïdou. Conseiller technique du chef de l’Etat devenu ministre puis revenu au même poste de conseiller technique. La gestion approximative de la crise économique lui permet de démontrer, au yeux de tous, son omniprésence voire sa préséance sur son successeur au ministère du Commerce. Les Béninois auraient remarqué que plus que le ministre normalement compétent, c’est plutôt le Conseiller technique du chef de l’Etat qui s’agite sur le front.

 

Ne parlons pas de la très spéciale conseillère diplomatique du chef de l’Etat, débarquée du gouvernement mais qui garde la haute main sur les affaires étrangères. Un confrère n’a pas hésité à caricaturer l’occupant de la coupole de ministre-assistant de la Conseillère spéciale à la diplomatie du chef de l’Etat. On a pu constater sa transparence absolue pendant que son prédécesseur, conseillère spéciale du chef de l’Etat, faisait feu de tout bois à la tête du comité d’organisation du sommet de la Cen-Sad à Cotonou.

 

Le service de recyclage d’anciens ministres de la Présidence de la République fonctionne à plein régime. Sous le changement rien ne se perd ; tout se récupère lorsqu’il s’agit de courtisans fidèles, même sanctionnés pour incompétence ou absence avérée de résultat. La déchéance n’est réservée que pour les idéologiquement indésirables. Or, le jeu de dé entre Conseillers techniques et ministres semble avoir atteint les limites des combinaisons possibles. Les « encadreurs » spirituels ne peuvent accepter l’apport de recrues non « encadrés » du genre Jérôme Dandjinou ou Collette Houéto. D’où les appels tous azimuts aux propositions. Ouvrir aux idées à défaut d’ouvrir aux hommes. Escroquerie politico intellectuelle accuseraient les puristes.

 

La panne est là. Interne, persistante, grotesque, liée au gène. Face à la crise, les Béninois n’ont eu droit qu’à des mesures aussi inopérantes les unes que les autres. La politique économique, quant elle, est quasi inexistante. Dans un Etat de droit, aucune politique ne se met en place sans texte. Rien à voir avec les ratifications d’accord de prêt destinées à conforter le processus d’endettement accéléré du pays. La révolution agricole galvaudée ne peut se faire que dans le cadre d’une loi. Pourtant le gouvernement Yayi a bénéficié d’un parlement unanimement acquis durant plus d’un an sans que le moindre projet de loi sur l’agriculture, la santé, les télécommunications, le transport n’ait vu le jour. Le seul, l’unique projet législatif connu au docteur-président c’est la confiscation du perchoir à coup de procurations. Pendant ce temps, les quelques lois sociales existantes, en l’occurrence, celles sur la décentralisation sont constamment foulées au pied.

 

Qui refuse alors l’émergence ?



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