Le fils aîné du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a affirmé que l’Italie allait verser des "milliards" à Tripoli à titre de compensation pour la colonisation de la Libye.
Un accord qualifié d’historique
Devant des représentants du gouvernement et des services de sécurité, Saïf al-Islam Kadhafi a qualifié jeudi l’accord italo-libyen d’historique. Il a déclaré que des "milliards" allaient été octroyés à la Libye sous la forme de projets d’infrastructure, de bourses d’études et de travaux visant à débarrasser le pays des mines terrestres datant de l’époque coloniale, l’Italie ayant occupé la Libye de 1911 à 1943.
L’agence officielle libyenne JANA a diffusé une transcription du discours du fils de Mouammar Kadhafi.
Jeudi, le président du Conseil italien Silvio Berlusconi avait annoncé que son pays envisageait de signer un "traité d’amitié" avec la Libye d’ici à la fin août.
Depuis plusieurs années, les deux pays tentent de négocier un tel accord. Tripoli a réclamé un geste de bonne volonté de Rome pour que se tourne la page du passé colonial, comme la construction d’une autoroute ou d’un hôpital.
En mars 2006, Berlusconi avait dit donner la préférence à un projet de construction autoroutière. Le ministère italien des Affaires étrangères n’avait pas réagi vendredi à cette annonce libyenne.
Prochaine cible : les Etats Unis
Au chapitre des relations américano-libyennes, Seïf al-Islam, qui dirige la très influente Fondation internationale Kadhafi, a réclamé que les Etats-Unis versent des compensations pour le bombardement aérien américain sur Tripoli en 1986. Selon les Libyens, elles avaient fait 41 morts, dont la propre fille adoptive du colonel Kadhafi, et 226 blessés. Il s’agissaient de représailles après l’attentat attribué aux Libyens contre une discothèque de Berlin, qui avait coûté la vie à deux soldats américains.
"Sans compensations des victimes libyennes (...) ce dossier ne pourra pas être clos", a déclaré Seïf al-Islam.
Tripoli a de son côté déjà versé 2,7 milliards de dollars de compensations pour les familles des 270 victimes de l’attentat contre le vol 103 de la Pan Am, abattu au-dessus de Lockerbie, en Ecosse, en 1981. Un troisième et dernier versement est toujours en attente.
Une normalisation des relations américano-libyennes a suivi la décision subite de Tripoli, en 2003, de démanteler son programme d’armes de destruction massive sous supervision internationale. Washington a ouvert un bureau de liaison à Tripoli en juin 2004, 24 ans après y avoir fermé son ambassade.