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ZONE FRANCHE
Pierre Osho parle, sans détour, de ses relations avec Kérékou, de son salaire de Ministre, de sa passion pour les voitures anciennes, etc...

 

28 juillet 2008

par Angelo DOSSOUMOU

Appelé hier à se prononcer sur la crise qui secoue actuellement la classe politique, Pierre Osho qui était l’invité de l’émission " Zone franche " sur Canal 3 a décortiqué le sujet et proposé une solution de sortie de crise.

 
Pierre Osho - 18.4 ko
Pierre Osho

" Je n’ai pas de conseils à donner au Chef de l’Etat depuis un plateau de télévision. Ce serait prétentieux et même outrecuidant de ma part... ". Pierre Osho n’a pas voulu hier, jouer au donneur de leçon en se prononçant sur la crise politique actuelle. En tant que citoyen libre, il s’est néanmoins autorisé à faire un retour sur la genèse de cette situation pour noter que les germes de la crise datent de la désignation des membres de la Cena et se sont nourris des péripéties qui ont suivi : l’élection invalidée et reprise par deux fois des membres du bureau de la Cena, l’affaire du vol de 50.000 cartes, la proclamation des résultats sans aucune mesure de communication, la défaillance de la loi électorale, l’activisme politique précoce et pernicieux des partisans du chef de l’Etat qui ont instrumentalisé les populations avant même la proclamation des résultats. Les contestations et les protestations violentes enregistrées ne sont que trop normales dans ces conditions et peuvent justifier les appréhensions du Chef de l’Etat à laisser installer les conseils communaux. Cependant, en tant que garant de la légalité constitutionnelle et donc de l’application des lois, le Chef de l’Etat ne peut se prévaloir de telles appréhensions, mêmes justifiées pour ne pas faire appliquer la loi. Dure est la loi, mais c’est la loi, a dit Pierre Osho qui croit pour sa part que des missions conjointes de toutes les forces politiques auraient peut-être tempéré les ardeurs et favorisé l’installation des conseils communaux.

 

L’invité de " Zone franche " a noté que, pour leur part, les députés opposés au Chef de l’Etat sont aussi dans leur rôle pour plusieurs raisons. D’abord, ils sont convaincus que la non installation de quelques conseils communaux relève plus d’une manœuvre politicienne que d’un réel souci de paix, puisque, comme par hasard, les communes concernées coïncident avec leurs fiefs électoraux. Ensuite, il faut apprécier favorablement et même se féliciter de ce que ceux qui ont pour mission constitutionnelle de voter les lois s’émeuvent de la non application des lois qu’ils se donnent la peine de voter, quitte à déplorer le caractère syndicaliste de leur approche revendicative qui risque de pénaliser le pays et les populations du fait du blocage des activités de la représentation nationale.

 

Pour sortir de la crise, Pierre Osho préconise :

 

- reprise en main par le Chef de l’Etat de sa troupe qui, après avoir allumé le feu, y jette régulièrement de l’huile à travers des actes et des propos déplacés ;

- La reprise de l’initiative par le Chef de l’Etat qui, en dernier ressort, peut concéder du terrain en décidant de faire en sorte que les conseils communaux restants soient installés dans les paix et dans l’union ;

- La poursuite du dialogue et son élargissement à toutes les personnalités politiques, aux leaders d’opinion et aux chefs de formations politiques en vue de l’apaisement du climat politique.

" Quand on a la possibilité de se parler, on finit toujours par se comprendre " a indiqué Pierre Osho qui souhaite que tout soit rapidement résolu pour que la fête du premier août soit porteuse d’espoirs nouveaux.

 

Osho sur ses relations avec Kérékou

 

(...) Je considère que les cadres nationaux qui ont occupé certaines fonctions importantes au cours de leur carrière doivent respecter un certain nombre de principes qui sont ceux du loyalisme et de la préservation de ce qui à certain niveaux, peut être assimilable à des secrets d’Etat. Il faut dire les choses comme elles sont. J’ai eu recours pour ma démission, à une note manuscrite, ce qui veut dire quoi ? Que ce n’est pas un texte qu’on peut retrouver facilement pour savoir ce que ça contient. Pourquoi ? Parce que j’ai toujours fonctionné de cette manière là avec mon chef. Les sujets sensibles, les questions à caractère particulier qui nécessitent de recourir à une certaine confidentialité et dont j’estime que la teneur et la primeur doivent être réservées à sa seule personne, j’ai toujours fonctionné pour ça par la pratique de note manuscrite. D’ailleurs, je précise que je suis de la vieille école, je ne sais pas taper l’ordinateur. J’ai essayé, mes collaborateurs m’ont fait acheter un ordinateur, j’ai commencé mais j’ai fini par renoncer. J’aime bien écrire. Donc ma note, je la lui ai adressée. C’était une note où je m’en suis expliqué clairement et longuement. Si je l’ai écrit, cette note manuscrite du 06 janvier, c’est que c’est vrai. Je l’ai photocopiée moi-même sur ma photocopieuse, je l’ai déposée au président Kérékou et la deuxième copie est celle qui est à ma possession personnelle. Ce que j’ai écrit, je considère que c’est réservé exclusivement au président Kérékou. Je n’ai pas le droit de rendre ça public et de le divulguer. Pourquoi ? Parce que le contenu me paraît à moi-même être allé loin dans les critiques que j’ai portées contre l’équipe gouvernementale à laquelle j’appartiens. Tout se passe comme si vous demandez à un ministre de venir exposer les analyses et les contradictions critiques qui ont animé les débats au cours d’un conseil des ministres. Je considère que le ministre n’a pas le droit de faire cela, sauf dans un seul cas que le chef du gouvernement le lui impose. Alors, je peux vous assurer que cette note manuscrite qui existe, le jour où il plaira au président Kérékou de m’autoriser par exemple à le porter à la connaissance du public, je le ferai, encore que je doute que j’accède facilement à cette requête. Parce que les critiques étaient adressées au gouvernement en tant qu’institution, à certains de ses membres qui sont des ministres dont j’ai situé les responsabilités et également, le niveau de responsabilité que je considère étant celui du chef.

Ce qui s’est passé en 2006 entre le président Kérékou et moi, qui pouvait le prédire un ou deux ans avant ? Que mon chef ait été mécontent de mon départ du gouvernement, je le lui concède. C’est tout à fait normal pour tout être humain. Il se voit séparer de l’un de ses collaborateurs, il est mécontent, je le comprends. C’est un peu comme dans une famille lorsqu’il y a querelle entre père et fils ou mari et femme, on est fâché l’un contre l’autre, ce n’est pas pour autant que les ponts sont coupés. Car, les ponts ne sont pas coupés. Je continue de me porter vers le président Kérékou parce qu’il n’y a rien de grave au point que je puisse considérer que mon rôle près du gouvernement est une rupture avec Kérékou. Car avec mon retrait du gouvernement, j’ai mis fin à un statut politique, à une fonction politique, je n’ai pas mis fin à l’attachement profond et indéfectible que j’ai pour l’homme. Il y a tant de choses qui nous ont liés que je ne pourrai envisager que les ponts sont coupés.

 

Je dois reconnaître une chose. Je suis parfaitement conscient qu’étant un homme, donc faillible, capable de commettre des erreurs, il est possible que j’ai commis des erreurs. Justement, je le lui ai dit. Il est possible que la méthode que j’utilise ne soit pas la bonne. Mais je reste dans l’attente de ton appel pour que nous examinions cela. C’est ce que je dois dire. Vous ne pouvez pas aller au-delà de çà. Ce n’est pas de gaieté de cœur que j’ai quitté le gouvernement...Il faut essayer de comprendre l’état d’âme dans lequel j’étais lorsque je me suis senti contraint et forcé par personne, mais par ma propre conscience, par ma propre volonté de mettre fin à mon appartenance à une équipe gouvernementale qui faisait du tort au président Kérékou...J’ai eu la chance de bénéficier du président Kérékou, une oreille attentive. Le problème moral que ça m’a toujours posé, lorsque le chef te fait toujours confiance et t’écoute et met la plupart du temps en œuvre ce que tu lui suggères, ça induit à une responsabilité assez lourde et mon problème tout le temps que j’ai travaillé avec le président Kérékou, c’est d’être sûr moi-même que je ne me trompe pas pour ne pas l’induire en erreur. C’est pourquoi, je fais très attention dans le traitement des dossiers qu’il me confie. Si je n’ai pas réagi au sujet de l’affaire Cissé en son temps, c’est parce que je n’étais pas dans le niveau ou un cercle concentrique du pouvoir qui m’autorisait à le faire... Les charges retenues contre Cissé étaient suffisamment lourdes. Tout le monde s’est rendu compte que Cissé a joué un rôle négatif aux côtés du président Kérékou. Pendant que cela se produisait, sans doute, l’homme n’a pas constaté cela. C’est ce qu’il faut penser et c’est ce que je crois aussi. Mais je suis en mesure de vous dire aujourd’hui que le rapport de la commission qui devait déclencher l’action du ministère public contre Cissé, c’est le président Kérékou lui-même qui me l’a remis en main propre et m’a demandé de le remettre en main propre au procureur général du parquet populaire central de l’époque, l’actuel honorable Tidjani Serpos.

 

Moralisation de la vie publique par Adjaï Cica

 

Ma sœur Adjaï Cica, on l’appelait aussi la dame de fer. Si nous avons des amazones des temps modernes comme Adjaï Cica, notre pays avancerait. C’était une femme qui avait le courage de ses opinions et qui les proclame. Mais une chose est d’avoir la conviction de vérité et une autre est l’impact des vérités qu’on proclame. A l’époque, j’ai été invité sur une chaîne de télévision Golfe je crois et j’ai été interrogé sur le même sujet. Je n’ai pas oublié ce que j’avais dit à l’époque. Je répète la même chose aujourd’hui. J’ai trouvé que la déclaration d’Adjaï à l’époque était irresponsable. Je le dis, je persiste et je signe aujourd’hui. Je considère qu’en tant que conseillère du chef d’Etat, c’est un acte grave de venir porter publiquement un jugement aussi grave, aussi radical sur le gouvernement dont le chef l’a nommé à ses côtés pour s’occuper du traitement des dossiers de moralisation et non pas du travail qui revient au porte-parole du gouvernement(...) Le travail d’un conseiller ne consiste pas et ne doit pas consister à faire des déclarations à la presse et à faire de l’activisme médiatique ; d’ailleurs on le voit aujourd’hui et c’est plus grave que ça ne l’a été.

 

Les accusations d’Adjaï Cica

 

C’est elle qui connaît les conclusions des dossiers qu’elle a étudiés et qui en a rendu compte au président de la République. En ce qui me concerne, en tant que ministre membre de ce gouvernement et citoyen, j’ai la pleine conviction qu’il n’avait point ... et qu’il en a aujourd’hui beaucoup et qu’il en aura encore demain, beaucoup de problèmes de corruption. Mais la méthode de lutte contre la corruption, c’est ça qui est le problème dans notre pays. Le problème de la lutte contre la corruption est mal apprécié, mal orienté lorsqu’on pense que ce sont les déclarations qui font les actions. Regardez comment fonctionne le Fonac aujourd’hui. Le Fonac de façon très épisodique, très ponctuelle, pas si fréquente que ça fait des apparitions avec des dossiers concrets et précis et dit des choses à l’opinion publique qui pour la plupart du temps, se révèlent toujours fondées. La méthode du Fonac est une bonne méthode. Donc, les déclarations ne doivent pas prendre le pas sur le traitement des dossiers.

 

Sur ce que disent les autres de lui

 

(Rire) Il est impossible que je sois milliardaire. Les Béninois aiment beaucoup parler des milliards mais je pense que c’est parce qu’ils ne savent pas ce que c’est. Ça me donne le vertige, les chiffres astronomiques contenant beaucoup de zéros. Je me suis un jour amusé avec mon fils et j’ai dit, on va calculer ce que c’est qu’un milliard. Et en faisant cet exercice, on s’est rendu compte que 1 milliard, c’est une somme quand vous en disposez, vous pouvez prélever chaque jour que Dieu fait 10 mille francs, ce qui fait une moyenne de 300 000 Fcfa par mois. Vous aller le consommer ainsi sur 30 ans et vous n’aurez pas fini de le dépenser. C’est une somme tellement importante que mon esprit n’imagine pas ce que c’est. J’ai eu la chance dans ma vie d’avoir été membre du gouvernement pendant 10 ans avec les avantages que cela confère. Ils ne sont pas très importants au Bénin où les ministres sont parmi les plus mal lotis. Quand on va à l’extérieur et on voit le train de vie de nos collègues ministres, on est quelquefois et même souvent complexé. Moi, ma philosophie est qu’un dirigeant politique doit vivre la vie et le rythme du niveau de vie du peuple dont il est issu. Un ministre béninois n’est pas un ministre gabonais ni sud-africain, encore moins ivoirien. Avant d’être ministre, de 1976 à 1996, j’ai toujours occupé des fonctions importantes. J’ai été directeur de plusieurs institutions sous le Prpb, j’ai été chef de district pendant plus de 4 ans dans un district rural du Couffo où avec les problèmes de la vie conjugale, je me suis retrouvé seul. Ma femme m’avait abandonné, mes enfants sont partis avec elle. Je ne faisais que la mobilisation des masses populaires et des allers-retours plusieurs fois par semaine à Cotonou pour participer aux travaux du comité central. J’ai donc vécu dans un régime d’économie forcée. L’éducation que j’ai reçue me met à l’abri d’une vie dispendieuse. Je n’ai pas d’extravagance particulière. J’ai vécu sans gaspiller de l’argent. J’ai eu besoin à l’approche de ma retraite d’envisager la construction d’une résidence pour y passer mes derniers jours. J’ai des goûts architecturaux particuliers, j’aime les grands volumes et les grands espaces. Je reconnais que c’est une grande maison, mais je ne l’ai pas encore terminée.

 

Les voitures anciennes, les voitures de collection ;

 

 c’est mon hobby. Certains les traitent de vieilles carcasses mais que j’entretiens avec amour, avec soin. Celle avec laquelle j’ai fait le déplacement, c’est pratiquement la seule que vous verrez dans Cotonou. C’est une Mutzibiki Sakoro malgré son apparence et son état, c’est une voiture de 1980 que j’ai achetée à 500 Euros chez un particulier collectionneur lui-même de Bordeaux. Aimant les voitures anciennes, je lis les revues particulières des anciennes automobiles. C’est comme ça que j’acquiers des véhicules. Je les collectionne parce que j’aime ça. Contrairement à ce qu’on croit, ça ne me coûte pas aussi cher que ça. Je n’ai jamais acheté de ma vie, une voiture neuve parce qu’elle coûte très cher. Une seule Touareg comme celle que possède ma petite sœur, pas parce qu’elle l’a achetée mais parce qu’elle l’a gagnée à un concours d’excellence, ça fait le prix de 10 de mes anciennes voitures. Evidemment, comme j’en ai plusieurs, on peut penser que c’est un signe extérieur de richesse. Mais je prends soin de déclarer cela pour la commission de déclaration des biens qu’on doit remettre à la Cour suprême.

 

Au cours de mes 20 ans de carrière politique, j’ai eu beaucoup de cadeaux. Ça ne me gêne pas de le dire. La première fois que ça m’est arrivé dans les années 80, c’était par rapport à un dossier que je ne connaissais pas et pour lequel les opérateurs économiques cherchaient des appuis auprès de certaines personnalités politiques nationales. J’étais à l’Anr. Le lendemain, j’ai fait un compte rendu au président de la république en lui précisant tout ce qui m’a été rapporté. L’affaire a abouti. Je n’avais de commission, ni de rétribution à attendre de cela parce que le dossier était à l’actif du Bénin. C’est la première fois et j’ai refusé. Mais quand vous allez voir une très haute personnalité étrangère qui vous fait un don, la première fois de ma vie que ça m’est arrivé, j’étais dans une très grande mission. Je suis rentré à Cotonou et j’ai rendu compte à mon chef avec le don qui m’a été fait dans son intégralité. Le président m’a appelé, m’a remercié pour mon honnêteté et m’a dit : ’’c’est un cadeau qui t’a été fait, ce n’est pas un cadeau à l’Etat béninois’’.

 

Sa gestion au ministère de la défense

 

Mes anciens collaborateurs sont encore tous là. Le ministère de la défense bénéficiait d’un budget spécial pour l’équipement. L’équipement au ministère de la défense n’obéit pas aux mêmes règles que les autres ministères. Ça obéit à une procédure particulière. Depuis que l’armée béninoise existe, ce sont ces procédures qui ont été appliquées. J’ai la chance avec l’expertise et l’expérience des collaborateurs qui m’ont entouré et la sollicitude du général Mathieu Kérékou, la compréhension des ministres des finances successifs que j’ai connus, sauf peut être le dernier. Les dossiers d’équipement du ministère de la défense ont toujours été bien traités mais ils n’obéissent pas aux mêmes procédures. D’ailleurs le code des marchés publics fait un sort particulier aux marchés de la défense parce que c’est une institution particulière qui obéit à une procédure particulière. Ce que les Béninois doivent savoir, pour ce que j’ai eu comme expérience, les opérations de maintien de la paix ont fait gagner de l’argent à l’Etat béninois. L’armée béninoise est une institution qui a contribué à l’accroissement des recettes de l’Etat. Au titre des remboursements que fait l’organisation des Nations-Unies au trésor public par l’intermédiaire de notre représentation permanente à New-York. Et ce n’est pas la totalité de ce que l’Onu paie à l’Etat béninois qui est payée aux soldats béninois. La différence entre les primes payées aux soldats et le reste, c’est ça qui est intégré au trésor et ça permet à l’armée béninoise de faire une politique d’accroissement, d’acquisition de matériel, de rénovation et de modernisation du casernement, d’amélioration des conditions de vie de la troupe dans nos différentes garnisons.

 

Nos soldats s’étonnent de ce qu’on ne leur paie pas ce que l’Onu paie. Cela vient d’une mauvaise information, d’une intoxication et d’un mauvais état esprit. Il n’est pas possible que l’Onu verse 1 million de dollars à la République du Bénin et on le distribue aux soldats au titre de la Munica ou de l’Onuci. L’Etat béninois qui a formé ces soldats, qui a acheté du matériel, qui les soigne, qui les forme, qui les entraîne doit récupérer quelque chose sur la prestation assurée par la République du Bénin à l’Onu. Un sous officier qui était envoyé en mission de paix avait au titre de ses primes sur le terrain une rétribution supérieure à 474 000 Fcfa que je gagnais en tant que ministre de la défense nationale. En plus, il a le maintien de son salaire au pays. Certains officiers ont même approché et dépassé le million de francs mensuel plus le maintien de leur salaire au pays. Lorsque les soldats sont ensemble, il y a des Togolais, des Sénégalais, des Ivoiriens...ils se parlent entre eux et les Béninois constatent que la prime du soldat sénégalais est plus importante que la leur. Parce que le régime de calcul de ce que l’Etat conserve par rapport à ce qu’on paie au soldat n’est pas le même dans tous les pays. C’est pourquoi, pour mettre fin à tout cela, j’ai demandé au commandement militaire de faire des réunions d’information et j’ai exigé qu’avant l’envoi de chaque contingent en mission d’opération, on leur donne toutes les informations concernant le mémorandum qu’on a signé pour qu’ils sachent dans quelles conditions ils vont participer et comment est déterminée la prime qui leur est payée. J’ai découvert moi-même que notre ministère était floué. C’est la République du Bénin qui traite avec les Nations-Unies et non le ministère de la défense. Le protocole d’accord dit que le paiement se fait par le secrétariat des Nations-Unies à la représentation permanente du Bénin à New York. Une fois que le paiement a été effectué, la représentation du Bénin à New York transfère les fonds au trésor public et nous en informe par un message. Mais il ne m’est pas possible d’avoir accès aux fonds virés au trésor. Mais on a découvert que quand notre représentation à New York a des difficultés de fonctionnement lorsqu’on vire ces fonds, ils utilisent une partie de ces fonds pour les besoins de fonctionnement, de notre ambassade à New York en attendant de rééquilibrer les fonds avant de les envoyer. Je ne parle pas jusque là de détournement. Car, tant que c’est comme ça, ça va. Mais, il y a eu des détournements d’une partie importante des fonds virés par les Nations-Unies à New York.

Angelo DOSSOUMOU



Tag(s) : #Politique Béninoise
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