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LA LETTRE DU CONTINENT N° 551 30/10/2008
BENIN: Un gouvernement Yayi Yayi ! 

Faute d'avoir pu constituer un grand gouvernement de coalition nationale, le président Boni Yayi a "coopté" dans la nouvelle formation une dizaine de fidèles.


Après avoir tenté pendant plusieurs semaines de former un gouvernement avec l'opposition, le président Thomas Boni Yayi a finalement jeté l'éponge et formé, le 22 octobre, un gouvernement de "fidèles". Même les deux députés du groupe parlementaire "G13" qui avaient accepté un portefeuille - Valentin Houdé (sports) et Léon Comlan Ahossi (environnement) - ont préféré, dès leur nomination, décliner l'offre, sans aucun doute sur pression de leur groupe politique. Ils ont été respectivement remplacés par Etienne Kossi et Justin Adanmaï. En revanche, l'entrée de membres du Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) de l'homme d'affaires Séfou Fagbohoun, auparavant dans l'opposition, est plus ambigüe. Le député François Abiola et le secrétaire général de ce parti, Kint Aguiar, ont accepté les portefeuilles de l’enseignement supérieur et de la fonction publique. Dans un communiqué de presse, le Madep affirme ne pas avaliser ces deux entrées au gouvernement, évoquant des "choix personnels" et des "aventures individuelles"… Ex- SG du gouvernement, Victor Topanou - qui s'est toujours bien entendu avec Séfou Fagbohoun - prend le portefeuille très politique de garde des sceaux, ministre de la justice, de la législation et des droits de l’homme, porte-parole du gouvernement.

Dans la nouvelle formation de trente membres - un record historique ! -, les deux piliers du régime demeurent les ministres d’Etat Pascal Iréné Koukpaki chargé du développement, de la prospective et de l’évaluation de l’action publique, ainsi qu'Issifou Kogui N’Douro, en charge de la défense nationale. Le premier est le chouchou des organismes internationaux tandis que le second, cousin du chef de l'Etat, est l'homme des missions secrètes.

Barthelemy Kassa, qui avait bataillé contre l’ancien président de la commission électorale nationale autonome (CENA) Pascal Todjinou, est récompensé par le tout nouveau portefeuille de la recherche minière et pétrolière. Transfuge du Parti social démocrate (PSD) de Bruno Amoussou, Bernard Lani Davo, qui chante aujourd'hui les louanges de Boni Yayi, a été promu ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Reckya Madougou, la jeune présidente de l’ONG Elan, qui s’était illustrée en 2005 par le slogan "Touche pas à ma Constitution" et qui siégeait jusqu’ici au sein de l’Autorité transitoire de régulation des télécoms, hérite du portefeuille de la microfinance.

Egalement "cadeautés", deux ardents défenseurs du palais de la Marina : Nicaise Fagnon, DG de la Sonapra, devient ministre des transports terrestres, des transports aériens et des travaux publics, tandis qu'Issa Soulé Badarou, ancien DG du Port autonome de Cotonou et promoteur de la radio privée Wêkê dans la banlieue de Porto-Novo, s'assoit dans le fauteuil convoité de ministre de l’économie maritime, des transports maritimes et des réformes portuaires.


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Tag(s) : #EDITORIAL
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