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Yayi veut aller à Washington. Une seule hantise pour la diplomatie béninoise : offrir une place au docteur-président au sommet sur la crise financière mondiale. Aucun citoyen ne peut logiquement trouver à redire à ce volontarisme exceptionnel d’un président de la République aussi accroché à la représentativité et à la visibilité du pays sur la scène internationale. D’où vient alors ce contraste bizarre entre la lettre ouverte du docteur Yayi Boni adressée à son homologue Nicolas Sarkozy et cérémoniellement remise à l’ambassadeur Hervé Besancenot le 27 octobre 2008 à Cotonou et les raisons évoquées le lendemain par la majorité des députés béninois après le boycott et le report de la cérémonie d’ouverture de la deuxième session ordinaire 2008 à l’Assemblée nationale ?

 

Pour emprunter une caricature très simple, on dirait que la machine Fcbe se fiche complètement de l’absence du Bénin aux parlements de la Cedeao à Abuja, de l’Uemoa à Ouagadougou et panafricain au Cap et ceci durant plusieurs mois pendant que son champion dresse tous ses sens vers Washington. Les sièges d’Abuja, de Ouaga et du Cap sont de droit et offrent, en plus de la proximité géographique, des espaces d’expressions légitimes et significatives pour le Bénin. Contrairement à une représentativité à Washington vouée à une simple figuration. Une économie marginale ne pourrait avoir qu’un impact tout aussi marginal à la résolution de la crise économique mondiale. Rien que le plan Paulson estimé à 700 milliards de dollars Us fait l’équivalent du budget national béninois sur une quarantaine d’année. Imaginez les grands décideurs de ce monde occupés à pouponner un quémandeur de l’aide internationale au moment où les bourses s’affolent à New York, Londres, Tokyo, Paris ou Frankfurt. Il s’agit ici de géants et de grandeurs et non d’ambitions lilliputiennes.

 

Avant ce Washington qui suscite tant de fantasmes chez les adeptes de la mendicité internationale, chaque grande région a su inventorier et circonscrire l’ampleur du désastre à son niveau. En clair, avant de penser à donner son point de vue sur la vision globale du monde, Yayi aurait dû passer à l’Uemoa, à la Cedeao et à l’Union Africaine où les siègent des parlementaires de son pays affichent la désertion du fait du blocage de son propre camp politique. Sarkozy ne serait jamais allé là-bas sans le sommet de Paris qui a regroupé tous les membres de l’Union Européenne dont-il assure la présidence. Georges W. Bush n’aurait pu s’engager à la rencontre du G20 de novembre 2008 sans avoir fait passé le fameux plan Paulson devant le sénat et la chambre des représentants. Hélas ! Ces démarches ne semblent avoir produit aucun effet pédagogique sur les chantres du Changement à Cotonou. L’essentiel est de voir le docteur-président figurer sur la photo de famille à Washington.

 

Le monde entier sait pourquoi l’Europe a sollicité et obtenu ce sommet du G 20. Tous les commentateurs savent à quelques nuances près le nouvel ordre financier que Sarkozy entend défendre devant les détenteurs de près de 90% de l’économie mondiale. En dehors de la missive de 3 pages abondamment relayée par la propagande locale, on a que très peu d’indications sur le message éventuel du président de la Cen-Sad si les organisateurs du sommet de Washington consentaient à le compter parmi les invités. Tiens ! Tiens ! Au nom de quoi Yayi réclamerait-t-il la représentativité au G20 ? Du Bénin dont le budget a 40 ans de retard sur le plan Paulson ? De l’Afrique déjà visible avec l’Afrique du sud ? Où de la Cen-Sad, un machin dont les diplomates béninois n’osent même plus prononcer le nom en public ?

 

Ou plus prosaïquement au nom de Fcbe ?



 

Tag(s) : #EDITORIAL
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