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  Face à la situation politique critique :La période des retournements de veste

 

4 décembre 2008 - LEMATINAL


L’étau qui se resserre de plus en plus autour du président Yayi Boni oblige une autre réflexion dans sa minorité qui s’effrite d’ailleurs au jour le jour. Et les démissions qui s’annoncent en cascade à l’horizon au sein des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) est un signal fort pour les uns et les autres pour vite se reconvertir avant qu’il ne soit trop tard.

La situation n’est plus confortable autour du chef de l’Etat, et ses partisans ont déjà montré leurs limites en ce qui concerne la mise en œuvre d’une stratégie pour l’aider à rebondir. Ce qui fait dire que le temps est pratiquement proche pour que chacun commence par se chercher son chemin, comme ils l’ont fait au Général Mathieu Kérékou qui a pourtant été bien de choses pour eux. Ce sont les conditions dans lesquelles le dernier remaniement est intervenu qui ont déjà sonné le glas de la lune de miel entre le Dr Yayi Boni et ses partisans. Et depuis là, tout le monde a commencé par se chercher et il faut craindre les conséquences d’un divorce entre ceux qui ont chanté jusque-là lui et sans y croire vraiment l’hymne du changement. A leur départ du gouvernement, certains anciens ministres n’ont pas hésité à critiquer à leur façon les dérives et les ratés qui ont jalonné leur présence aux côté du président Yayi Boni. C’est le cas de l’ex-ministre des affaires étrangères Moussa Okanla qui a eu le courage de fustiger la façon dont on change les ministres sous le Changement. Il compare le cas Yayi Boni à d’autres pays où les collègues qu’il était venu voir sont à plus de cinq ans d’ancienneté dans la fonction et sont d’ailleurs restés au poste quand lui Moussa Okanla a été remercié. Ainsi, en moins de trois ans de gouvernement, le Bénin a eu trois ministres des affaires étrangères. Son collègue Alexandre Hountondji a, de façon voilée, montré à son remplaçant les difficultés de l’exercice du pouvoir avec le président Yayi Boni. Plusieurs autres chantres du changement sont partis du gouvernement Yayi Boni et sont plongés dans un silence assourdissant à cause de la malheureuse expérience qu’ils venaient de faire. C’est le cas en premier du professeur Roger Gbégnonvi qui doit se faire bien de soucis et aura désormais du mal à se prononcer sur certains sujets d’actualité. Entre temps, on avait parlé de l’ancien ministre Kessilé Tchalla qui n’a pas du tout digéré la façon dont il a quitté le gouvernement pour être nommé conseiller spécial du chef de l’Etat. A l’Assemblée nationale, où on ne cesse de multiplier les erreurs, les députés Fcbe se sont mis au travers de la presse, ont terni leur propre image et ne servent plus à rien pour le chef de l’Etat qui a pourtant besoin de leur soutien. Face aux complications actuelles, c’est aussi le même branle bas. Et on ne sait à quel saint se vouer. Dans ce contexte assez préoccupant, il y a déjà la démission du député Wallis Zoumarou des Fcbe et les prises de position de son collègue André Dassoundo qui viennent compliquer la situation déjà critique. Dans les mêmes conditions, plusieurs députés Fcbe entre temps très chauds, ont revu leur position. C’est le cas de la deuxième secrétaire parlementaire Amissétou Affio Djobo Oludé qui ne ratait aucune occasion pour se faire voir. En dehors du fait qu’elle s’est cachée, elle a commencé par se rapprocher de ses autres collègues pour échanger avec eux. En gros, il ne reste que ses collègues Djibril Mama Débourou, Karimou Chabi Sika, Comlan Dègla et les autres Fcbe du gouvernement et des conseils communaux qui se permettent encore de se lancer dans des discours de guerre. Et certains observateurs de la vie politique nationale en arrivent à se poser plusieurs questions sur cette prise de conscience qui ne dit pas son nom.  

D’autres dégâts en vue à la Marina pour renforcer l’opposition

  Si les plus prudents Fcbe commencent déjà par se chercher une porte de sortie, la situation risque bien de se compliquer dans les jours à venir, parce que le président Yayi Boni même sera obligé de se séparer de certains de ses proches qui ne servent à rien autour de lui à la présidence et qui lui créent en plus des problèmes. Un cadre remercié dans ces conditions est un potentiel candidat de soutien aux forces politiques dites de l’opposition. Comme cela a été le cas de l’ancien ministre Collette Houéto actuellement en activité à la mairie de Porto-Novo et élue sur la liste du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji. Dans tous les cas, c’est l’opposition qui en sortira très réconfortée. Surtout en ce moment où le G 4, le G 13 et Force Clé donnent les mains à tous ceux qui peuvent les aider à rendre la gestion difficile au président Yayi Boni. Au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo où rien ne peut plus être sauvé, on annonce une impressionnante vague de démission dans le camp Fcbe pour soulager les G 4, G 13 et Force Clé afin de destituer le président Mathurin Nago qui reste à l’instant le seul et l’unique bouclier qui empêche d’atteindre le président Yayi Boni.  

La situation dans les régions

  Au moment où le nombre de partisans Fcbe se réduit au jour le jour à l’Assemblée nationale, dans les mouvements religieux et dans certains groupes politiques proches de la mouvance, on apprend que la situation n’est pas aussi reluisante dans certaines régions. C’est le cas de certaines localités du département de la Donga où on commence bien par se méfier des slogans du Changement. Idem dans les zones comme Kandi, Nikki et environs. Alors que plusieurs autres régions du septentrion sont déjà tombées dans les bras des députés du G 13. Et puis, il y a les groupes musulmans du septentrion qui n’ont pas jusque-là apprécié la manière dont le président Yayi Boni tend à se rapprocher de leurs homologues des mouvements chrétiens et évangéliques. Autant de situations qui n’augurent rien de sécurisant pour les acteurs du Changement et qui obligent nombre d’entre eux à commencer par prendre du recul.   Jean-Christophe Houngbo (Br. Ouémé/Plateau)

Tag(s) : #Politique Béninoise
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