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L’honneur d’Obama ; ils ont-ils pensé un seul instant, ces fêtards inconsolables qui multiplient les célébrations à tous les coins du continent africain, en marge de l’investiture du 20 janvier 2009 à la Capitole à Washington ? Le fils d’immigré kényan sait qu’il n’existe pas de cime supérieure à son nouveau siège du bureau ovale de la Maison Blanche. Il fait d’ailleurs bien de rappeler à l’opinion mondiale les origines modestes de son feu père en pleine solennité de sa prestation de serment. Un hommage à son propre mérite, celui qui lui a permis de hisser la cause nègre jusqu’à ce niveau. Un mérite qu’il s’est gardé de ternir en se privant, lors des festivités de son intronisation, d’encombrants prédateurs des libertés en quête de respectabilité internationale.

Les portes de l’histoire sont déjà largement ouvertes à ce bellâtre ni trop sombre si trop clair, aux allures de rock star. Les Américains ont à la supporter durant 4 voire 8 ans pourquoi pas ? La véritable infamie qui pourrait l’atteindre demeure la gouvernance publique sur le continent d’origine de son feu père. Je vois d’ici les commentaires des collaborateurs lorsqu’ils devraient tenir des rapports sur la situation des cousins lointains du grand boss. Les frasques de Mugabe, les gymnastiques constitutionnelles au Sénégal, au Gabon, au Cameroun, au Niger ; les processus de démocratisation en pointillés en Mauritanie, en Centrafrique.

 

Il se trouvera toujours quelques petits malins aux Etats-Unis pour remonter à la génétique à chaque faux pas du président Obama. On l’imagine faisant bombarder des industries laitières au Soudan ou à Bagdad, encourageant Tshaal à débusquer au phosphore des vieillards palestiniens réfugiés dans des bâtiments de l’Onu, à faire torturer des mollahs à Guantanamo sans que des chroniqueurs ne se déchaînent sur ce cousin de génocidaires, de dictateurs et autres pensionnaires du tribunal pénal international. Des généticiens détecteront très rapidement quelques brins de barbarie dans le gène présidentiel. Tous les experts en caricature de nègre ne rêvent que d’essayer leurs talents sur ce nouveau maître du monde dont la semence vient tout droit d’Afrique. En clair, le véritable talon d’Achille d’Obama est l’Afrique.

En lieu et place de célébrations et de fêtes interminables, les « frères » d’Obama auraient dû profiter de l’opportunité de ce grand événement afin d’exiger de leurs dirigeants le respect du bien public, des libertés fondamentales et la conduite des affaires de l’Etat sur la base des lois de la République. L’image d’Obama souffrira davantage chaque fois qu’un journaliste est emprisonné à Niamey ; qu’une télévision privée est fermée à Antananarivo ; que des civils sont massacrés dans le Kivu congolais. A l’inverse, le bureau ovale trouverait de réels motifs de réjouissance chaque fois qu’une alternance pacifique se déroule à Accra, à Gaborone, à Pretoria, à Bamako ou à Cotonou.

 

Les intérêts croisés entre l’Afrique et l’Amérique d’Obama se situent paradoxalement sur un terrain plus affectif qu’économique. Face à la multi sécularité de la misère du continent noir, on voit mal des lignes bougées de façon significative en 4 ans voire 8 ans de séjour d’un métis à la Maison Blanche. Les hérésies structurelles sont si énormes que personne ne peut garantir qu’une fois injectées sur le continent, les devises ne prendraient pas la direction des paradis fiscaux en Europe et même en Amérique. Au lieu d’hôpitaux, de routes, de centres de formations et d’écoles, nos princes préféreraient les voyages d’agréments, les palaces surdimensionnés, la satisfaction de caprice de maîtresse et les mondanités en tout genre.

 

Pas de meilleur soutien à Obama que le respect de la démocratie chez soi…



 

Tag(s) : #EDITORIAL
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