Bénin: Le Doyen O. B. Q. livre ses sentiments sur Houngbedji, Bio Tchané, l'Abbé Quenum, Obama, etc...

Le Doyen O. B. Q. livre ses sentiments sur Houngbedji, Bio Tchané, l'Abbé Quenum, Obama, etc...

Garrigues-Sainte-Eulalie, 14 Juillet 2009

Mon cher Benoît,

Je viens de lire ton texte auquel je réponds sans delai; sans bavardage, je te transmets mes propos à Adrien Houngbédji qui a souhaité me mettre sur son Facebook; je te communique aussi ce que je disais avant-hier à mon neveu, Abbé André S.QUENUM, directeur de La Croixdu Bénin:

"MESSAGE A ADRIEN HOUNGBEDJI

Des amis grecs m'incitaient depuis longtemps à avoir un facebook, mais c'est un autre Yovo (Anthony Botella) qui m'a finalement convaincu.

J'ai déjà réagi à la déformation et aux saloperies dont tu as été victime.

J'avais pris position en choisissant le camp du séminaire de GOHO; homme d'une seule parole je ne veux pas perdre mon temps avec les bavardages du pays; je l'ai dit à Nicéphore Soglo: l'organisation des primaires évitera l'éparpillement, creuset de tous les échecs; régler intra muros les problèmes internes, et ensemble, affronter l'adversaire; unique? Il y aura d'autres candidats, tous ne seront pas valables. Voici la règle d'or, avant J.C:

« S’il y a de nos activités quelque fin que nous souhaitons par elle-même, et les autres seulement à cause d’elle, et si nous ne choisissons pas indéfiniment une chose en vue d’une autre, il est clair que cette fin-là ne saurait être que le bien, le Souverain Bien [...] Dès lors, pour la conduite de la vie, la connaissance de ce bien est d’un grand poids et, semblables à des archers qui ont une cible sous les yeux, nous pourrons plus aisément atteindre le but qui convient. »

Aristote.
Ethique à Nicomaque.

Voilà! Ce texte est en exergue de l'un de mes romans étouffé par les critiques de l'Hexagone, mais aux innocents les mains pleines: la semaine dernière, un journal d'Athènes m'a annoncé la traduction en grec d'un chapitre de ce roman.

Cher Adrien, je soutiens le séminaire de GOHO et souhaite - puisqu'il n'a qu'une cible - qu'il n' ait qu'un seul archer mais qui sache viser juste.

Fraternellement.

Amitiés d'Olympe.

*

Bio Chané aussi a souhaité me mettre sur son Facebook. Voici ma réponse:

"Garrigues-Sainte-Eulalie, 08-07-09

Bonjour Monsieur le Ministre,

Je me souviens parfaitement de vous: nous nous étions rencontrés lors d'une conférence berneuse intitulée, je crois, Défis d'Afrique; ensuite, dans le bureau de Nouréini Tidjani-Serpos pour qui je me bats et me battrai pour son élection au poste de Directeur général de l'UNESCO, parce que l'Africain qu'il est et que je connais depuis tant d'années saura, lui, se montrer digne du continent africain ainsi que des Etats membres de cette institution du système des Nations unies.

"J'ai compris le sens de votre retour à la politique; homme qui toujours joue cartes sur table, je dis sans nuances : je suis résolument contre la gouvernance du président Thomas Boni Yayi que je ne connais pas, n'ai jamais vu et n'y tiens pas parce qu'en peu de temps il a fait pis que le président Kérékou. Notre pays ne mérite pas la situation à laquelle Monsieur Thomas Boni Yayi l'a réduit.

Je vous renvoie à la rubrique POLITIQUE de mon site web: www.obhelyquenum.com où vous trouverez la lettre ouverte que je lui ai adressée; il y a aussi l'esquisse de son portrait en pied; des thuriféraires et autres espèces dénaturées, spécialistes de la politique du ventre, ont riposté. Dieu a dû sourire en observant la souplesse de leur échine.

Vous êtes candidat, il y en aura d'autres; mon choix sera fait quand, comme à l'aide d'un tamis aux mailles serrées qu'utilisait ma grand-mère, j'aurai tamisé le programme de chacun. Je ne tomberai plus jamais dans le leurre du Changement.

Bon courage et très Amicalement

Olympe BHÊLY-QUENUM"

*
A mon neveu André S.Quenum, j'écrivais:

"Mon très cher  André,

J'avais lu dans La lueur du désert; l'extrait ci-dessous: "Face à un président Mamadou Tandja en proie à la folie de son pouvoir au point de perdre la raison dans ses basses manœuvres, compromettant ainsi le destin d’une jeune démocratie, la résistance unanime de la nation nigérienne est à féliciter. L’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, certains ministres qui ont poussé l’honneur à démissionner, les politiciens et surtout la société civile nigérienne, et qui plus est, son armée, continuent de prouver que le peuple nigérien est plus mûr que son président !"

Tes propos m'ont renvoyé à mes années d'études et j'ai rouvert PRO P.SESTIO; ma surprise fut de découvrir que j'y avais, en 1953, souligné les phrases que voici où Cicéron interrogeait les juges; en voici la traduction :

"[...] si P. Sestius, laissé pour mort, était mort, étiez-vous prêts à courir aux armes? Prêts à réveiller en vous votre bel esprit patriotique et l'antique vertu? Prêts enfin à arracher la République à ce brigand funeste? Ou bien, même alors, seriez-vous restés passifs, hésitants, apeurés, alors que vous voyiez la République étouffée et piétinée par les assassins les plus exécrables et par des esclaves.?"

J'ai lu aujourd'hui le discours de Barack Obama à Accra; tu dois l'avoir déjà en anglais et en français, mais je vais te l'envoyer, en souhaitant que toute la presse béninoise le publie: par mille endroits ce texte interpelle Monsieur Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin.

Si tout va bien, après Lesbos et Athènes, Maryvonne et moi irons à Patmos: j'ai relu l'Apocalypse et ai envie de voir la grotte de Saint Jean avant d'aller à Héraklion.

Très affectueusement de nous deux et MERCI de ton courage politique.

Olympe."

Cher Benoît, je ne fais et ne ferai campagne pour aucun candidat dont je n'aurai pas passé le programme au peigne fin, */très fin/*: ma grand-mère, originaire d'Abeokuta, utilisait un tamis aux mailles très serrées pour tamiser la farine de maïs; je ne l'oublie jamais dans mes romans et son lémure sera à mes côtés quand je lirai les programmes des candidats à l'élection présidentielle au bénin natal: on ne m'y reprendra plus jamais avec le leurre du changement. Il ne serait pas nuisible que tout Béninois dont la cible n'est pas  la politique du ventre ne perde pas de vue les méthodes de leurs grands-parents.

Fraternellement

Amitiés d'Olympe.