11-08-2009 - NOUVELLE TRIBUNE | | Le roi Boni 1er lance l’Ige au trousse des syndicats (Azoua, Kakaï Glèglè et Lokossou, déjà auditionnés) Ce qui était considéré comme une rumeur ou encore une menace de la part du gouvernement du Dr Boni Yayi, est désormais une réalité. L’Inspection générale de l’Etat (Ige) fouille depuis 24 heures dans la gestion des fonds octroyés aux centrales et confédérations syndicales, en titre de subvention de l’Etat. Déjà, des secrétaires généraux comme Gaston Azoua de la Cstb, Kakaï Glèglè de la Cosi-Bénin et Dieu-donné Lokossou de la Csa-Bénin ont subi hier leurs premières auditions devant les membres de cette commission à la Bourse du Travail à Cotonou. Le Chef de l’Etat vient de créer une commission chargée de vérifier l’utilisation de la contribution de l’Etat aux dépenses de fonctionnement des centrales et confédérations syndicales, pour la période allant de 2004 à 2009. Et comme pour aller très vite, les membres de cette commission que supervise l’Inspection générale d’Etat, sont descendus hier dans la matinée à la Bourse du Travail à Cotonou. Ils sont au total deux inspecteurs de l’Etat, chargés de mener les investigations prévues pour durer 45 jours. Il s’agit de Mr Anastase Gnimassou, Président de ladite Commission et Mme Marcelline Mebounou-Babatoundé, rapporteur. Dès leur arrivée à la Bourse du Travail, ils ont tenu une rencontre collective avec les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales présentes, avant de procéder à leur audition, un à un. Dieu-donné Lokossou de la Csa-Bénin, Gaston Azoua de la Cstb, Kakai Glèlè de la Cosi-Bénin et consorts, ont déjà subi les premières épreuves qui consistent à présenter leur structure respective et de façon sommaire, la gestion qu’ils ont fait de ces subventions depuis 2004. Mais les enquêtes doivent se poursuivre dans les prochains jours, selon des sources syndicales, car des questionnaires ont été adressés aux secrétaires généraux pour des détails assez précis sur les dépenses qu’ils ont effectuées avec cette subvention, durant les cinq dernières années. Entre panique et sérénité ?
L’ appui annuel de l’Etat aux centrales et confédérations syndicales s’élève à 200 millions de Fcfa et date de 1998, sous le régime Kérékou. Suivant la répartition qui en serait faite, le Comité de gestion des fonds et subventions de l’Etat (Cogefose) consomme la moitié du montant tandis que l’autre moitié est distribuée aux centrales et confédérations syndicales respectives, suivant les scores qu’elles ont réalisés, chacune aux élections élections professionnelles les plus récentes. L’Inspection générale de l’Etat, en décidant de fouiller dans les comptes des bénéficiaires, aurait été motivée par des soupçons de mauvaise gestion de ces fonds qui pèseraient sur certains secrétaires généraux. Mais deux d’entre eux, interrogés hier, déclarent ne rien craindre. Ils pensent d’ailleurs qu’il y a des secteurs plus importants à contrôler que de s’en prendre aux caisses des syndicats. D’autres, par contre, cachent à peine la panique qui les a soudainement gagnés, certainement parce que tout ne se passerait chez eux dans les conditions requises. Hier en tout cas, tout laissait croire que la Bourse du Travail avait perdu son épanouissement habituel. Signe que les centrales syndicales prennent très au sérieux cette descente surprenante de l’Ige dans leur mur. Ils n’avaient vu de pareille depuis près d’une décennie où l’Etat leur octroie cette fameuse subvention. Reste qu’en se pliant aux interrogatoires des membres de cette commission, ils donnent la preuve qu’ils sont prêts à contribuer à la manifestation de la vérité. C’est après tout l’argent du contribuable qui leur est ainsi reversé gratuitement chaque année. Ils ont donc l’obligation de rendre compte, à qui de droit... Christian Tchanou | | |