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Direction de l'Unesco: le favori égyptien échoue au premier tour de scrutin
 

PARIS — L'Egyptien Farouk Hosni a échoué jeudi dans sa tentative d'accéder à la direction générale de l'Unesco, lors du premier tour d'une élection dont il reste le favori, en dépit des accusations d'antisémitisme qui pèsent sur sa candidature.

"Aucun candidat n'a obtenu la majorité des voix requises par le règlement pour être élu. Nous poursuivrons l'élection avec un deuxième tour demain", a déclaré le président du Conseil exécutif de l'organisation, le Béninois Olabiyi Babalola Joseph Yai.

Farouk Hosni a obtenu 22 voix sur les 30 nécessaires à une élection au premier tour. Il a devancé une candidate bulgare, Irina Bokova (8 voix), la commissaire européenne autrichienne Benita Ferrero-Waldner (7 voix) à égalité avec l'Equatorienne Ivonne Baki et le Russe Alexandre Iakovenko, selon la même source.

Tous les candidats pourront se représenter vendredi au deuxième tour.

L'entourage de Farouk Hosni avait pourtant affiché sa confiance avant ce premier tour, et au sein même de l'Unesco, l'éventualité d'un succès très rapide était envisagée. Le scrutin peut compter jusqu'à 5 tours d'ici mardi, et il paraît plus incertain que prévu.

Les intellectuels français et les organisations juives, qui ont fait campagne contre Farouk Hosni semblaient, avant ce vote, s'être résolus à le voir arriver à la tête de l'organisation de l'Onu pour la science, la culture et l'éducation, en remplacement du Japonais Koichiro Matsuura.

"Sans doute est-il déjà tard" pour "barrer la route à un homme dont tout le passé plaide contre les idéaux de l'institution", a écrit l'un des intellectuels engagés contre lui, le philosophe français Bernard-Henri Lévy, dans une tribune publiée par l'hebdomadaire Le Point.

Une très vive polémique a éclaté après que M. Hosni eut déclaré en mai 2008 qu'il "brûlerait" les livres en hébreu qu'il trouverait en Egypte.

Le Centre Simon Wiesenthal, organisation juive contre l'antisémitisme, s'est élevé contre une désignation qui constituerait un "anathème pour ce temple de la culture et du dialogue appelé l'Unesco".

Il a recensé les actes ou déclarations "antisémites" de Farouk Hosni, l'accusant notamment d'avoir invité au Caire le négationniste français de la Shoah, Roger Garaudy, ce que le ministre égyptien dément.

Le Prix Nobel de la Paix Elie Wiesel, avec Bernard-Henri Lévy et l'intellectuel Claude Lanzmann, ont eux aussi dénoncé le "naufrage annoncé" de l'Unesco, accusant M. Hosni d'avoir multiplié les déclarations "nauséabondes", comme sur "l'infiltration des juifs" dans les médias internationaux, et de représenter un régime pratiquant la censure.

M. Hosni, qui avait affirmé en mai "regretter" ses propos sur les livres israéliens selon lui sortis de leur contexte, s'était de nouveau défendu à la veille du scrutin de tout antisémitisme.

Les dernières attaques sont "une preuve supplémentaire d'un acharnement infondé", a déclaré jeudi à l'AFP son conseiller de presse, Chab Badawy.

Dans ce vote, ce sont les considérations diplomatiques qui dominent. Israël a indiqué qu'il ne ferait rien contre son élection, en signe de conciliation avec l'Egypte, et les Etats-Unis seraient sur la même position. Des responsables français ont fait savoir qu'ils soutenaient le candidat égyptien.

Le choix du Conseil exécutif, qui réunit par rotation 58 des 193 pays membres, doit désigner l'un des neuf candidats pour un mandat de 4 ans. Son choix doit ensuite être entériné en octobre par la Conférence générale, l'assemblée plénière de l'Unesco.

Cette institution onusienne est chargée de mettre en oeuvre des programmes pour l'éducation, la sauvegarde du patrimoine, ou encore d'agir en faveur de la liberté d'expression.



Tag(s) : #Politique Internationale
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