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Chronique du jour

La politique à l’épreuve du scandale produit par Yayi - Aboumon 


L’affaire Icc Services et l’illusion éteinte du placement d’argent font le lit de la politique. Evidemment, le scandale qui émeut la nation n’a cessé de déverser les sciures immorales que la voirie politicienne peine à ramasser. C’est à coup de pilon que des obsédés de la faveur du baromètre assomment le mortier. Les frasques d’Icc Services dans le climat incommodant ne mettent pas à l’abri de discours mortifères. Le piège est réel.

 

Comme on devait s’y attendre, les clans politiques rivaux ont des allures différentes devant l’incendie. Il y en a qui trainent de minables seaux d’eau pour tenter de circonscrire le feu. Certains trimbalent des bidons d’essence pour mettre de l’huile sur le feu dans l’espoir que tout consumera sous l’effet de la colère du feu. L’écran de fumée sorti des décombres d’Icc services excite les uns, mais plonge les autres dans les vagues nuées. La politique est parfois cruelle. Machiavel nous avait pourtant prévenus. Seule la fin justifie les moyens et le prince dans la conquête du pouvoir doit être à la fois lion et renard donc fort et rusé.

 

Les porteurs d’eau et de bidons d’essence ne se font pas prier pour se régler des comptes sur le lieu du sinistre. Une autre catégorie de politiciens tout aussi assoiffé de pouvoir a choisi curieusement la voie de l’indifférence. On sait qu’elle a déjà fait ses réserves de liquide inflammable dans sa grotte d’opposition et se prépare à jeter le dangereux produit sur le toit gouvernemental envahi par les brindilles enflammées du placement et les étincelles de l’escroquerie du réseau indélicat Icc Services. Nul doute que les épargnants traumatisés seront soumis à la grossière manipulation. A ce genre de rendez-vous, la démagogie ne joue pas à l’abonné absent. On servira au peuple escroqué ce qu’il désire entendre. La stratégie est connue. Elle consiste à éprouver les spoliés du placement. Un seul homme sera exposé au soleil et à la lune : Yayi Boni. Au cœur des critiques et des éloges, il est voué à l’enfer et au paradis. Diabolisé par les uns et adulé par les autres.

 

Les agissements de Icc Service offrent l’occasion d’égrener, d’amplifier et de ressasser les scandales de ces quatre dernières années. Mais les thuriféraires ont tôt rafraîchi la mémoire collective et confondu les amnésiques en distillant des mélodies vantant le mérite d’un régime qui a osé passer aux sanctions. A l’époque pré-changement les scandales se nourrissaient, il est vrai, de l’impunité. Porteurs de sceau d’eau et de bidons d’essence et hypocrites propriétaires de réserves d’essence tournent autour de la maison en feu et se pavanent sous le concert de lamentation des épargnants en détresse.

 

Une certitude se dégage : Boni Yayi est passé à la vitesse supérieure dans la gestion du scandale. L’interpellation de l’ancien ministre de l’intérieur et de la sécurité publique Armand Zinzindohoué et de l’ancien procureur général Constant Amoussou soigne la volonté de Yayi de prendre ses responsabilités. Quand le peuple est directement victime d’un scandale, toutes les audaces positives sont permises.

Personne n’a vu venir le mal du placement. L’opposition, la mouvance, la nation, tout le monde a été roulé dans la fange. Loin des gloses, des cancans, et de la vente des mirages Yayi a une seule solution : prouver sa bonne foi. Depuis l’éclatement du scandale, le chef de l’Etat semble sur le bon chemin. L’essentiel est de tenir la corde et de démontrer au peuple que l’affaire Icc Services est un trébuchement collectif.



13-07-2010, Sulpice O. GBAGUIDI


Tag(s) : #EDITORIAL
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