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12/08/2013


   



BENIN: Le Gouvernement de l’illusion dans la cour du roi Pétaud !!!



Yayi 1er  embarque à nouveau  après  l’opération en pleine mer où  il  jeta  à  l’eau tous  ses ministres.  A bord  du ferry, une nouvelle équipe  où  des rescapés du naufrage, des revenants et une foule  de néophytes se côtoient. Le capitaine en costume de Ponce Pilate fait la revue de troupe. Sans gouvernement pendant trois jours, la refondation orpheline attendait le geste salvateur du solitaire de la cour royale dont l’auto-isolement sur le trône laissait jaillir de grosses incertitudes. Sur l’essentiel, le despote rêvait de l’ogre de fin de mandat. Accouché par césarienne, le monstre sorti du ventre de King Kong dégage plutôt l’illusion.


La formation d’un nouveau gouvernement était devenue une corvée pour le roi dont  l’instinct de dictateur fut réveillé le Ramadan. Au finish, la nation découvre  le nouvel exécutif, assemblage de pièces tendancieuses donnant un mélange insolite en réponse à la doctrine hérétique  de la couronne. Voguant en haute mer, le navire  avec  son nouvel équipage court toujours le risque de chavirer.  Des constats pleuvent sur le  nouveau produit gouvernemental  du  dictateur. 


Décision majeure, la suppression du poste de premier ministre. Ce portefeuille était par essence artificiel. En raclant le néant, le roi a  néanmoins assouvi sa soif de bouter Pascal Irenée Koupaki de son cercle. La dissolution lui donne  la  recette  à l’atroce cohabitation avec l’énigme Koukpaki, l’homme au flegme déroutant capable d’avoir le dos large pour exister dans l’enfer cauri. Parmi les autres départs, le cas  Kogui N’douro tient de l’anecdote. Il n’était chargé que d’étranges affaires présidentielles, un portefeuille punitif. Le sort réservé à la révisionniste Réckya reste à lire dans le labyrinthe politicien. Quelques autres départs Dègla, Akplogan, Ahanhanzo,  Koty,  Kate, Zaki... tissent l’indifférence. Les portes de la voirie de l’histoire sont grandement ouvertes pour ceux qui trainent des sciures sur la conscience. 

Dans la galerie des bénéficiaires de la dissolution où  se pavanent les 13 heureux élus, ministres entrants, l’échantillon Aké Natondé est une évidence négative. L’ancien-nouveau ministre peint puis déposé à la place de Koty, le frère ennemi de  la région Agonlin, refait surface dans la rivière gouvernementale. Sorti alors  du fond de l’eau par  le roi à qui il avait promis lors d’un entretien scandaleux le record de longévité au pouvoir. Répondant à une question du journaliste sur  sa candidature en 2016, il lâchait  lamentablement : «Est-ce que celui qui est là (Boni Yayi), vous a dit  qu’il est fatigué ? ». La bêtise a plu à sa Majesté.  Le patron du fonds national de microfinance Komi Koutché détenait l’un des piliers du régime, la microfinance, outil de propagande électorale. Sa nomination à la communication n’est pas innocente. Vient le cortège dans lequel figurent entre autres François Houessou, Isidore Gnonlonfoun, Dénis Ali Yérima, Christian Sossouhounto et les autres …Trêve d’illusion !


La dissolution spectaculaire  n’aura finalement  emporté que 50% des ministres. L’indéboulonnable beauf, Marcel de Souza, a naturellement survécu à la catastrophe. L’homme de la lépi du K.O  n’avait pas à s’inquiéter  des missiles  du roi. Le ministre  du sous-sol, parrain des marches dans le septentrion, a son titre foncier.  La dame du téléthon est repêchée pour mettre son art de saine mendicité au service d’une refondation indigente. La mafia évangélique a toujours droit au chapitre  avec entre autres le très discret Souton  déplacé  au ministère du travail et surtout  à la Justice, Valentin Djènontin à qui on doit la théorie du « lion blessé ». Inutile d’épiloguer sur le maintien du complice Gbian  et la promotion de l’ancien transfuge du Madep au ministère d’état.


Politiquement, le statu quo tranche avec les effets d’annonce.  Le Parti du Renouveau démocratique  refuse l’aventure cauri. L’Union fait la Nation reste loin  des casseroles yayistes. La Renaissance du Bénin (Rb) hérite de son ancien portefeuille désormais éclaté. Un curieux ministère chargé des changements climatiques et du reboisement arrache à l’environnement une branche taillée sur mesure. 


Un fait mineur n’échappe pas à l’examen de la raison après la formation du gouvernement post-dissolution. C’est l’auto-flagellation symbolique du ministre de la défense qui a cédé son portefeuille arraché il y a quelques mois, à son frère Kogui. Et un fait insolite porte la signature d’Onifadé qui a trouvé la porte de sortie suite à sa balade au gouvernement et le saut de portefeuille en portefeuille.  


Concrètement, la suspension du gouvernement aura été un excès. Le roi aurait dû se passer  de cette brutalité  et enfanter  sans bruit cette équipe pâle et ordinaire. Politiquement, la dissolution n’a peut-être pas encore livré tous ses secrets. Ça sent par endroits des règlements de compte et  un changement de stratégie pour la réalisation de sinistres projets. Le vaste remaniement sur fond  d’affaires de  tentatives d’empoisonnement  a ses spécificités. Qui sait ?


Certains ont peut-être fait les frais de l’obsession Talon qui ronge le roi. Et l’illusion s’installe !


Sulpice Oscar Gbaguidi
 
  
 
  
  
Tag(s) : #EDITORIAL
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