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BENIN: Obsèques imminentes de l’Union fait la Nation
Par sekodo | 27/05/2011
 
 
Adrien Houngbédji (ph)

Présentée comme la seule alternative crédible pour le Bénin, l’Union fait la nation (UN) est plutôt aujourd’hui en pleine agonie. Et, sauf miracle, aucun remède ne devrait plus être en mesure de lui redonner la vie tant les maux qui la minent sont nombreux et profonds.

Les pères de l’Union fait la Nation avaient tout prévu sauf la possibilité d’une mort prématurée de leur création. A Bohicon en 2008, ils prédisaient un long avenir à cette coalition des partis d’opposition et, par conséquent, planifié la gestion du pouvoir ainsi que la succession, pour les quinze ans à venir. Ainsi, c’est Me Adrien Houngbédji qui devrait être présentement Président de la République. Léhady Soglo devrait lui succéder en 2016, puis Severin Adjovi en 2021.

L’échec de l’UN à l’élection présidentielle de mars 2011, tout en faisant ressortir l’incohérence de cette répartition des cartes, a fait ressurgir les rancœurs passées et aujourd’hui le moindre coup retentissent comme une grande trahison, au point où les partis réunis au sein de cette union ne se sentent plus liés par le pacte auquel ils ont souscrit à Bohicon. Déjà même avant le scrutin, Me Adrien Houngbédji, candidat unique de la coalition, ressentait comme un embarras chaque fois qu’il lui est demandé de donner le nom de son successeur. Et lorsqu’il était pressés de répondre, il laissait entendre que la question était ouverte au débat. La Renaissance du Benin avait encaissés le coup, jusqu’à l’élection du bureau de l’Assemblée nationale le 21 mai. Ce jour là, le parti de l’ex-première dame Rosine Soglo s’est tout simplement accaparé du seul poste concédé par la mouvance présidentielle à l’opposition, au grand dam des autres membres de l’Union qui s’attendaient à des pourparlers internes. Cette situation a été très mal vécue notamment par les députés originellement issus du Prd (le parti de Me Adrien Houngbédji) et du Madep de Idji Kolawolé qui avait insisté que l’opposition ne soit pas exclue du bureau du Parlement.

Face à cette autre trahison, le moins que l’on puisse dire est que c’en est désormais fini de l’union sacrée pour la conquête du pouvoir. Ce d’autant plus qu’il y a eu d’autres précédents tout aussi graves, comme ce manque de solidarité au lendemain du scrutin du 13 mars qui a fait penser aux proche du candidat Adrien Houngbédji que ses alliés étaient plutôt satisfaits de l’échec de l’Union à l’élection présidentielle. En effet, alors que ce dernier contestait le résultat de ce scrutin et se déclarait président élu, Bruno Amoussou, la famille Soglo, Idji Kolawolé et tous les autres responsables des partis membres de l’UN s’étaient mis en position d’observateurs au lieu de nourrir la contestation.

Tirant les leçons de l’échec et du fait qu’il n’y a plus rien à gagner en restant unis, Severin Adjovi, l’autre fondateur de l’Union et projeté président de la République en 2021, a choisi d’aller aux élections législatives avec les couleurs de son parti originel. S’il n’a obtenu aucun siège, il a néanmoins eu le mérite d’avoir tiré tôt les conclusions de cette expérience d’union sacrée entre des hommes politiques qui, par le passé, se sont toujours détestés et combattus.

L’agonie se poursuit encore, mais pour combien de temps encore ? Une chose semble sûre, l’Union fait la nation est partie pour disparaitre avant les prochaines élections.

Sékodo, Koaci.com Cotonou
Tag(s) : #EDITORIAL
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