Bénin/présidentielle: lacrymogènes contre une manifestation de l'opposition

Bénin/présidentielle: lacrymogènes contre une manifestation de l'opposition

COTONOU - La police béninoise a fait usage lundi de grenades lacrymogènes dans le centre de Cotonou contre des manifestants qui voulaient dénoncer un fichier électoral incomplet à l'approche de l'élection présidentielle prévue le 6 mars.

"Ils étaient un millier au centre-ville et plusieurs centaines venant des quartiers est et de certains autres quartiers de la ville. (...) Nous les avons repoussés en tirant des gaz lacrymogènes", a expliqué à l'AFP le commissaire central de Cotonou, Louis-Philippe Houndégnon.

"Ils se sont ensuite dispersés. Nous essayons de contenir le grand nombre qui se trouve en face de la Cour constitutionnelle où se trouvent aussi les leaders de l'opposition", a-t-il expliqué. Selon un médecin du Centre national hospitalier universitaire de Cotonou, joint au téléphone, 2 personnes blessées ont été hospitalisées.

A la mi-journée, environ 200 manifestants se tenaient toujours devant la Cour, certains appelant le président béninois Thomas Boni Yayi à quitter le pouvoir. Sous l'oeil attentif des forces de l'ordre, leur dispersion était en cours, a constaté l'AFP.

Cette manifestation a été organisée à l'appel de l'Union fait la Nation (UN), principale alliance d'opposition, soutenant la candidature d'Adrien Houngbédji.

Selon le député de l'opposition et membre du comité directoire de l'UN, Idji Kolawolé, cette manifestation visait à dénoncer l'exclusion de "plus d'un million" d'électeurs du fichier électoral.

Après la présentation d'un fichier électoral provisoire il y a trois semaines, des représentants de l'opposition avaient fait part de leurs inquiétudes et 11 candidats ont demandé jeudi dernier en vain un report du scrutin, de quelques semaines.

Initialement prévu le 27 février, le premier tour a déjà été décalé d'une semaine pour permettre la poursuite du travail sur le fichier.

Dimanche soir, le responsable du fichier électoral, Arifari Bako, l'a remis, dans sa version définitive, à la commission électorale nationale autonome (Cena). La liste des inscrits, qui n'a pas encore été rendue publique, comptait 3.520.576 d'électeurs, a affirmé Bako qui a demandé "à ceux qui n'ont pas pu s'enregistrer pour ces élections (...) d'attendre les prochaines échéances".

Thomas Boni Yayi, élu en 2006 à la tête du pays ouest-africain de 9 millions d'habitants, fait face à 13 adversaires, dont M. Houngbédji et Abdoulaye Bio Tchané, président de la Banque Ouest-africaine pour le Développement (BOAD).

(©AFP / 21 février 2011 15h49)