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12 juillet 2010

 

PRO BENOIT ILLASSA

 

Par Olympe BHÊLY-QUENUM.

 

Quand, en présence des corps diplomatiques accrédités dans notre pays, le général Mathieu Kérékou, alors président de la République, a eu déclaré: « Je ne veux pas remettre le pouvoir à Yayi Boni »,.ma riposte fut sans ambages sur Internet dans un texte intitulé:

 

J'EN APPELLE AU PEUPLE DE MON PAYS À DESCENDRE MASSIVEMENT DANS LES RUES. APRES LE PREMIER TOUR ET AVANT LE DEUXIEME TOUR.

 


 

On y lisait entre autres: « […] j’invite l’Armée à la désobéissance. La situation serait pis qu’en Côte d’Ivoire si la France y intervenait ; elle n’y gagnerait rien sinon la haine du peuple béninois. Puisque Monsieur Mathieu Kérékou a déclaré : «Je ne veux pas remettre le pouvoir à Yayi Boni »,

Olympe KPOSSY-BHÊLY-QUENUM invite le peuple béninois à voter massivement pour le candidat Yayi Boni.»

J’ajoutais en substance: «Ne le connaissant pas, n’attendant rien de lui, convaincu de ne l’avoir jamais rencontré, ni croisé au Bénin ou ailleurs dans le monde, je demande cependant que résolument le pays vote pour Yayi Boni afin de se débarrasser des fossiles politiques et de ceux dont les grenouillages ont gangrené notre pays et généré la misère ; il faut que le nouveau gouvernement du Bénin soit composé de femmes et d’hommes nouveaux, compétents, maîtres des dossiers et travailleurs qui donneront confiance à notre pays mis sur les rotules par les décennies du règne d’échec de Monsieur Mathieu Kérékou.


«Je désire que le candidat Yayi Boni soit massivement élu ; le pire pour lui viendra s’il s’environne de démagogues, bavards inopérants en quête de créneaux où ils s’ancreraient, d’inutiles conseillers, conseilleurs, chargés de Mission en vadrouille à l’extérieur pour leurs affaires personnelles ; ou bien, de conseillers techniques étrangers espions de leur pays déjà épinglés dans un de mes romans.»

 

*

 

À leur manière, selon leur conception de la Politique, de la gestion de la Cité et leur style, bien d’autres compatriotes dont Benoît Illassa aujourd’hui assigné devant la 17ème chambre du T.G.I de Paris pour «diffamation» avaient soutenu le candidat Yayi Boni que je prenais pour un praticien parce qu’on l’appelait Docteur.



Crescendo, les thuriféraires de tous poils verront en lui le Messie qui opérerait le Changement qu’il a annoncé et que le pays attendait comme d’autres avaient attendu l’unique vrai Messie finalement crucifié; le peuple béninois avant tout désirait que le successeur du général Mathieu Kérékou travaille à panser les plaies de la Nation.; en moins de trois ans d’exercice l’échec est un constat sans équivoque. N’en soufflez mot, vous serez un émule de «Olympe Bhêly-Quenum belliqueux»; n’en écrivez rien dans votre Blog, vous serez un sosie de «Benoît Illassa, ami de Yayi Boni devenu un opposant cruel».

 

Le libellé de l’assignation m’ayant fait rire, je pose les questions que voici à Monsieur Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin, en invitant les Béninois - y compris les bénéficiaires de récompenses et les thuriféraires prébendés - à les lui poser aussi.

 

lors de la déclaration de votre patrimoine au moment opportun, aviez-vous précisé être propriétaire de biens immobiliers à l’étranger?

 

les appartements sis à l’avenue de la Grande Armée, à Paris, les aviez-vous acquis quand vous étiez président de la BOAD? Si oui, en avez-vous fait état dans la déclaration officielle de votre patrimoine de président de la République?

 

Ces appartements dans un bel arrondissement de Paris, si vous en êtes propriétaire depuis que vous êtes président de la République, vous les auriez néanmoins acquis avec un prête-nom; en auriez-vous honte?

 

La corruption étant notoirement une des caractéristiques du Changement, auriez-vous.des objections à ce que le Peuple béninois, en manifestant un de ses droits, connaisse l’origine de la somme qui a permis au Premier magistrat du pays pauvre lourdement obéré qu’est le Bénin d’opérer une telle acquisition?

 

À Rome en 1961-1962, j’écrivais une nouvelle traitant d’un coup d’Etat en Afrique indépendante quand, pour les besoins de mes activités je relus la Constitution des Droits de l’homme dont plus d’un article avaient fortement frappé mon attention;

relisant aujourd’hui ces texte, je m’aperçois que des agissements tels que l’impossibilité de jugement quand, semblable à un sicaire, la garde présidentielle a abattu des citoyens innocents après le passage du cortège présidentiel, à Ouidah, à Cotonou, etc., et que, sans complexe, sans sourciller, votre régime enfreint l’article 31 de la Constitution des droits de l’homme qui stipule:

 

«Article 31

. Les délits des mandataires du peuple et de ses agents ne doivent jamais être impunis. Nul n'a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens.» 

 

La nature vétilleuse de la diffamation qu’aurait commise Benoît Illassa en mettant des noms là où La Lettre du continent proposait une devinette serait-elle plus préjudiciable à la Nation béninoise que les assassinats et autres dédits condamnés par l’article 31 cité ci-dessus? Dépassant l’indignation, incitant ouvertement à la révolte, l’article 35 (la montagnarde) de la constitution des droits de l’homme déclare:

 

«Article 35

. Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.»

 

Jaurès disait à propos de cette constitution: « La constitution de 1793 répond bien aux conditions vitales de la Révolution à la réalité politique et sociale de la France nouvelle ».

 

Il faut le répéter: l’information dont le Blog de Monsieur Benoît Illassa s’était fait l’écho provenait d’une devinette de La Lettre du continent n° 586 du 15 avril 2010; chef de l’Etat béninois, en vous abstenant de vous en prendre à une publication de l’ex-puissance coloniale, mais en faisant comparaitre devant la justice française un de vos compatriotes dont le Blog a révélé des faits vous concernant, vous justifiez une idiosyncrasie du régime qu’est votre haute main sur l’information et la justice; est-ce cela Le changement pour lequel Benoît Illassa aussi avait voté?

 

*

 

Illustrée avec une photographie édifiante, La Génération Mathieu Kérékou a publié un article dont voici des extraits:

«C’est une honte pour notre pays le Bénin. On dit à travers le monde et dans les ambassades que notre Président boit trop et se soûle trop souvent la gueule au point de s’endormir en pleine réunion. Pire, il prend ses décisions en état d’ivresse, mettant son gouvernement en difficulté et le pays dans des situations gravement dangereuses. Un homme soûl n’a pas la mesure du danger. Il fait n’importe quoi n’importe comment. […] La République est donc dirigée par un Président ivrogne, un buveur véritable papier buvard. Le Bénin ne mérite pas cela. Notre peuple en votant pour le CHANGEMENT en 2006 ne savait pas qu’il tomberait si bas. Quand Yayi Boni a bien bu, il cherche à détruire tout sur son passage. Il peut ordonner l’interdiction d’une manifestation de l’opposition et envoyer l’IGE à la Bourse du Travail pour menacer les syndicalistes. Il peut ordonner au Directeur de l’ORTB de ne jamais recevoir les opposants sur le plateau. Il peut limoger un ministre qu’il décidera de réintégrer le lendemain. Il peut prendre le téléphone, appeler ses collègues Chefs d’Etats et leur demander d’enlever BIO TCHANE de la BOAD parce qu’il sera candidat contre lui en 2011. Il peut appeler le Ministre des Finances et lui demander deux milliards tout de suite parce qu’il a décidé le jour même d’aller en visite officielle chez KHADAFI en Libye.

 

[…] «Un Président de la République ayant l’esprit clair et la tête sur les épaules peut-il distribuer l’argent dans les églises, les couvents et les mosquées, donner cinq cent millions aux chrétiens pour Pâques, cinq cent millions aux musulmans pour Ramadan, cinq cent millions aux Chefs Traditionnels, Cent millions à un Etat voisin sinistré et quelques jours après, face aux inondations qui frappent son pays, dire que l’Etat n’a pas d’argent et appeler les transitaires pour leur demander de l’argent ? Quel est ce Président imprévoyant qui vide si facilement les caisses sans se soucier du lendemain si ce n’est pas un Président saoulard ?» «C’est la beuverie d’un Chef d’Etat qui considère ses opposants comme des gens à éliminer à tout prix.»

 

De tels propos seraient-ils moins nuisibles que la diffamation présumée?

 

*

 

Un des thuriféraires en quête de créneaux et de récompenses a jugé opportun de japper: «Olympe Bhêly-Quenum belliqueux» quand j’ai eu adressé une lettre ouverte à leur messie; où en sont-ils aujourd’hui du gâchis qu’est la gouvernance de Monsieur Thomas Boni Yayi? Est-ce qu’ils crient hourrah! quand un tel chef d’Etat, opposant radicalement le Nord au Sud injurie cette partie de la terre natale en disant: «le Nord vote pour le sang, le Sud vote pour le ventre»? Est-ce cela l’Unité nationale? Le peuple devrait-il entonner le Psaume 94 afin que cet homme ait conscience de ses méfaits et nuisances?

 

«To o do gbi gbà wè»; il y eut un petit silence et il ajouta d’une voix très fatiguée : «To o gbà … Olympe, je te connais, je sais que tu ne baisseras jamais les bras.»,

m’avait dit mon aîné et très regretté Ami Cardinal Bernardin GANTIN.

 

Eh bien! il en sera ainsi, dussé-je être au pied de la tombe; mais puisqu’il n’y pas le feu, je soutiens Benoît Illassa, supplie les Béninois de France qui seraient à Paris d’assister à l’audience de ce procès en diffamation en apportant fraternellement leur soutien à un compatriote qui ose se battre pour la vérité, la liberté et la Démocratie.

 

Olympe BHÊLY-QUENUM

Tag(s) : #EDITORIAL
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