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jeudi 25 mars 2010, par dp 24 H
 
LA GOUVERNANCE PAR LA DELINQUANCE FINANCIERE AU BENIN

 
Depuis le début de cette année 2010, tous les béninois retiennent leur souffle concernant un hypothétique remaniement ministériel dans leur pays. Or, remanier, c’est réanimer un gouvernement moribond et à bout de souffle. Mais on se trouve devant un cas d’auto-réanimation, s’agissant du Bénin. En effet, le service des urgences du palais de la Marina (siège de la présidence béninoise) est lui-même confronté à une hémorragie grave qui relève de la chirurgie lourde. Cette chirurgie lourde que tout le peuple béninois attend, c’est l’alternance au sommet de l’État en 2011.
 

Depuis l’arrivée du Docteur-Banquier au pouvoir en 2006, la situation financière du Bénin a créé son propre mode de régulation : « la gouvernance par la délinquance ». Un nouvel espace de liberté dans lequel la soif du gain fait loi et les arnaqueurs et autres malfrats pullulent. Du scandale de la Cen-sad aux marchés de gré à gré dont le dernier en date, l’O.C.B.N. continue de défrayer la chronique. Depuis 2006, aucun corrompu ni corrupteur n’a été traduit en justice. La marche du Président-Docteur a, comme par magie, nettoyé le pays des corrompus.

 

Alors que le pays est paralysé par des mouvements sociaux, le PDG de l’AGETUR vient bomber le torse en précisant que le Bénin est propriétaire de plus d’une dizaine de « villas Cen-sad » à 400 millions de FCA chacune. On se demande quel salarié béninois pourrait s’offrir l’une de ces villas avec le fruit de son travail !!! De surcroît, il s’agit d’une immobilisation corporelle qui ne rapporte rien à l’état. Au contraire, cet investissement continuera de grever le budget de la nation à travers les charges incompressibles d’entretien. Dans un pays aussi pauvre que le nôtre, on aurait été mieux inspiré de construire des logements sociaux qui eux sont amortissables par les loyers perçus.

 

Dans ces conditions, comment refuser aux travailleurs béninois de revendiquer leurs droits légitimes ? Combien a coûté à l’état béninois la propagande populiste des ministres envoyés à la hâte auprès des populations ? Combien a coûté à l’état béninois la distribution des millions aux « têtes couronnées » et les organisations cultuelles ? Combien coûte à l’état la création des organismes institutionnels fantaisistes et budgétivores pour récompenser des vieillards retraités de la fonction publique internationale ? Pourquoi un pays aussi petit et aussi pauvre que le Bénin a un gouvernement pléthorique de 32 ministres ?

 

Pour ramener la paix sociale au Bénin, Yayi Boni doit répondre à toutes ces questions et satisfaire au plus vite les revendications des travailleurs. Il pourra alors quitter le pouvoir, de gré ou de force.

 

Pour « casser » les grèves, l’état crée des patriotes de sinistre mémoire comme en Côte d’Ivoire. Ceux-ci n’attendent désormais qu’une chose : qu’on les arme comme à Abidjan pour ramener de force les enseignants dans les bahuts. Plus grave, l’état jette des mineurs de moins de 13 ans dans les rues pour huer leurs propres éducateurs. L’état, garant de la sécurité des béninois, est devenu l’instrument du trouble à l’ordre public. Du jamais vu au Bénin !!!

 

Benoît ILLASSA

Tag(s) : #EDITORIAL
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