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Le Bénin bientôt dans le noir, La Ceb réclame 25 milliards au gouvernement
11-02-2010
Par Adrien TCHOMAKOU
Le Bénin sera-t-il dans le noir dans les tout prochains jours ? La Communauté électrique du Bénin (Ceb) va-t-elle rompre définitivement son contrat avec la Société nationale d’énergie électrique (Sbee) pour dettes accumulées ? Combien de milliards de francs Cfa la Sbee doit à la Ceb ? Les Béninois vont-ils tourner désormais leur regard vers l’énergie solaire et les groupes électrogènes ? Autant de questions qui agitent l’opinion publique depuis quelques jours. Selon nos investigations, notre pays traverse une période tumultueuse en matière de gestion d’énergie électrique. S’il est vrai que le gouvernement doit plusieurs milliards de francs Cfa à la Ceb, il n’en demeure pas moins qu’en saison sèche, la Ceb réduit la quantité d’énergie électrique qu’elle fournit à la Sbee. Car, les barrages tarissent et l’énergie électrique est rationnellement gérée par le Nigeria, le Togo et le Bénin. Mais une chose est de s’interroger sur les coupures intempestives et délestages répétés que d’aucuns qualifient de signe annonciateur d’une éventuelle coupure totale de l’énergie électrique au Bénin. Des citoyens pensent déjà que notre pays sera mis hors tension parce que le gouvernement est redevable à la Ceb. Ainsi, pour mieux situer les uns et les autres sur la situation, le ministre de l’énergie et de l’eau Sacca Lafia, monte au créneau ce jour jeudi 11 février 2010. De sources concordantes, il dira la vérité et rien que la vérité au peuple béninois. Ce ministre du gouvernement de Boni Yayi veut clarifier l’information selon laquelle, la Sbee est débitrice insolvable vis-à-vis de la Ceb qui aurait décidé de ne plus lui fournir de l’énergie électrique. Selon les recoupements, la Ceb réclame une somme de vingt-cinq milliards de francs Cfa au gouvernement. Une dette qui pèserait énormément sur les finances publiques. D’autres informations font également état de ce que des dispositions sont en train d’être prises pour le redressement de certaines factures qui demeurent impayées. De sources dignes de foi, plusieurs abonnés de la Sbee n’ont pas payé leur facture et le gâchis de l’énergie électrique règne en maître dans l’administration publique. D’ailleurs, un tour dans certains ministères, aux environs de 23 heures 30 minutes et, il se constate que des lumières, climatiseurs et des postes téléviseurs sont allumés et abandonnés jusqu’à 08 heures quand les occupants des bureaux viennent au service. L’autre question qui circule sur les lèvres est de savoir si le gouvernement du changement a-t-il véritablement payé la dette de 14 milliards contractée par la Sbee sous le régime du général Mathieu Kérékou. Les citoyens béninois veulent aussi savoir si c’est de 2006 à 2009 que la dette de 25 milliards a été contractée ? Invité ce jour de l’émission "Dossiers en mains" de l’Ortb, le premier responsable de l’énergie et de l’eau se prononcera également sur la surfacturation de la Sbee décriée par les populations et le salaire mirobolant des responsables de cette société d’Etat. Un salaire comparable à celui que perçoivent les dirigeants de la Ceb. A ce sujet, le ministre Sacca Lafia avait déjà annoncé, à Natitingou lors d’une tournée de travail, l’uniformisation de leurs salaires pour une gestion rationnelle des deniers publics. Le ministre ne va pas aussi occulter la question des longues files d’attente observées aux différents postes de recettes de la Sbee et l’état d’avancement du projet d’interconnexion de dix-chefs lieux de communes. Un projet dans lequel le gouvernement a déjà injecté 15 milliards de francs Cfa. On se souvient encore que Godefroy Tchékété, directeur général de la Sbee avait déclaré que le gouvernement a épuisé ses cartouches en matière de subvention de l’électricité, face à la crise économique qui sévit en Afrique. Il avait, à la faveur d’une rencontre de vérité, informé l’association pour la défense des intérêts des consommateurs que l’Etat béninois y a déjà englouti quatre-vingt milliards de francs Cfa. Godefroy Tchékété avait démontré que le gouvernement a pris une décision sociale en augmentant le prix du Kwh pour ne pas en arriver à la privatisation de cette société d’Etat. Reste à savoir si le processus de privatisation de la Sbee ne sera pas enclenché.