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12 février 2010
Séance de travail entre Anne-Marie Idrac avec l’Un: La France à l’écoute de l’opposition béninoise
Arrivée au Bénin dans le cadre d’une visite officielle de travail, la Secrétaire d‘Etat française au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac a eu une séance de travail avec l’opposition béninoise ce jeudi 11 février 2010 à l’ambassade de France à Cotonou. Elle a notamment échangé avec une délégation de l’Union fait la Nation, composée de Léhady Soglo, Moukaram Badarou et Théophile Montcho. Ils n’ont pas fait la langue de bois sur la situation sociopolitique critique du pays depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel chef de l’Etat,Yayi Boni.
La France suit de très près, l’évolution de la situation sociopolitique au Bénin. En témoigne l’initiative prise par la Secrétaire d’Etat française au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac de rencontrer l’opposition béninoise à l’occasion d’une visite de travail. Malgré son agenda très chargé, elle a pu s’entretenir avec d’importantes figures de l’Union fait la Nation, qui est le regroupement de plusieurs partis traditionnels se réclamant de l’opposition. Les échanges ont eu lieu dans un cadre formel de dialogue. En effet pendant environ une heure de discussions, l’opposition représentée à ce rendez-vous par le premier adjoint au maire de Cotonou, Léhady Soglo, l’un des ténors de l’Union fait la Nation, mais également de Moukaram Badarou et Théophile Montcho, tous deux membres du bureau dirigeant de l’Union. Comme on pouvait s’y attendre, ce sont les principaux sujets de l’actualité qui ont été abordés au cours de cette rencontre qui a connu également la participation de l’ambassadeur de France près le Bénin Hervé Besancenot, d’un député français et du vice-président des investisseurs français en Afrique. En toile de fond, la gestion sociopolitique du pays par l’actuel chef de l’Etat. Les trois représentants de l’opposition qui s’organisent pour l’alternance en 2011, ont démontré aux personnalités françaises qu’aux lendemains de la prise du pouvoir par Yayi Boni, la déception des populations est très grande et ce qui se profile pourrait être pire. Les griefs soulevés contre le régime du Changement ne sont rien d’autres que le refrain que l’opposition béninoise a souvent chanté à l’opinion publique et à chaque occasion. La même musique a été entendue hier.
Entre autres morceaux choisis, la caporalisation des Institutions de la République, la violation des textes républicains, la méthode de gouvernance présentée comme une catastrophe, une dérive qui plonge le Bénin dans les travers, une atteinte aux principes démocratiques. Ensuite, la sensible question relative à la réalisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), a accroché la Secrétaire d’Etat française au Commerce extérieur. L’opposition lui a fait part de ses réserves après avoir reformulé ses critiques. Elle a une fois encore martelé qu’il est nécessaire d’arrêter le processus et de procéder à une évaluation à mi-parcours. Selon toute vraisemblance, les autorités françaises ne méconnaissaient pas ce sévère réquisitoire et tout le discours. Leur démarche courtoise laisse croire qu’elles veulent montrer que la France est attentive à ce qui se passe. La question qu’on se pose est de savoir, ce qu’elle a derrière la tête face à cette situation très critique ? En tout cas, Mme Anne-Marie Idrac devra qui est allée rencontrer dans l’après-midi de la même journée d’hier le président de la République Yayi Boni en plein exercice pour la formation de son 4ème gouvernement. Certainement qu’elle a bien écouté le premier magistrat du pays pour mieux apprécier la situation et lui a fait part en retour de la position de la France.
FN