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21/09/2014

Par Benoît ILLASSA

Houssou Helene: « Edjinkonin fofo hum! Maladie m'a fait laisser boulot et tout pour devenir exilée forcée en France. J’en rage grave car je pense souvent aux personnes qui n'ont pas pu s'exiler et qui ont été, sont, ou seront dans mon cas!! »

Houssou Helene: « Vous savez quoi les amis, Dieu est à l'œuvre et ce qui m'intrigue dans tout ça c'est qu'on n'emporte rien dans la tombe. Les paradis fiscaux saisissent !!! C'est trop triste et bête. »

Immédiatement après avoir reçu le courriel de ma « petite sœur » Hélène HOUSSOU, je suis allé lui rendre visite dans le Foyer Social où elle habitait à la Porte de Montreuil. Je ne la connaissais pas et je ne l’avais jamais vu auparavant. Mais j’étais sensible à son appel et je pense que tout être humain sensé aurait répondu de la même manière que moi. Elle continuait de suivre les soins post-opération en hôpital de jour. Elle suivait un traitement très lourd eu égard à la nature de la pathologie dont elle souffrait. Elle était ravie et soulagée de me voir.

Certains week-ends, elle venait à la maison, chez moi dans ma famille, pour changer un peu d’air et la monotonie des séjours répétitifs à l’hôpital. Parfois, je l’emmenais au restaurant. Elle avait retrouvé le sourire et pouvait commencer par faire des projets. C’était rassurant de voir Hélène revivre et retrouver tout simplement la joie de vivre. Cette précieuse joie que l’on banalise, en temps normal, sauf quand la nature reprend ses droits pour nous rappeler que nous sommes tous des mortels en puissance !!!

Elle était très fière de venir me montrer son premier titre de séjour en France. Il fallait maintenant lui trouver un emploi, condition impérative pour accéder à son propre logement. Connaissant sa passion intacte pour la communication, malgré les épreuves, j’ai réussi, avec des amis, à lui trouver une pige à France 5. Hélène HOUSSOU pouvait toucher son premier cachet. Ce fut le début d’une insertion réussie en France, sa nouvelle terre d’exilée comme elle aime à le rappeler.

Que faut-il retenir de cette expérience ? L’adage populaire tiré de l’aphorisme du philosophe allemand Nietzsche résume bien la situation : « Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts ». Hélène était une battante, une courageuse et surtout pleine d’espérance.

Ma chère Hélène, que le seigneur te reçoit dans son royaume éternel !!!

IB

De : Helene Houssou houssouhelene@yahoo.com


À : illassa2.benoit@yahoo.fr


Envoyé le : Mardi 28 juin 2011 14h47


Objet : BESOIN D'AIDE

Bonjour Monsieur ILLASSA

Je voudrais par le présent vous résumer une situation qui me traumatise depuis bientôt un an pour laquelle, je ne sais vraiment pas vers qui me tourner. J’ai écrit au cabinet de notre Président de la République depuis mon lit de malade l’année dernière mais je suppose qu’aucun courrier ne lui parvient. Bref, les faits sont les suivants :

- En Décembre 2009, mon mari qui aidait son frère à gérer son agence ICC d’aidjedo à Cotonou depuis un an a commencé à avoir des doutes sur l’activité dont nous étions tous convaincus de la légalité. Impossible d’avoir une explication plausible sur le fonctionnement de la structure à cette date. Y ayant mis toutes nos économies de même que celles de notre réseau social d’amis, mon mari a décidé, de janvier à mars 2010, de déposer les fonds collectés à cette agence en dépôt à terme auprès d’une banque du pays afin de pouvoir restituer les fonds de son réseau d’amis si éventuellement un problème survenait. Pour rentabiliser d’avantage cet argent, il a fait un prêt pour investir dans l’immobilier. C’est à ce moment que ses doutes se sont confirmés par les situations d’impayés qui ont mis tout le monde dans le désarroi.

- Dans le tumulte, le commissaire de Dantokpa Mr NAZAIRE HOUNNOUKPE a convoqué mon mari pour lui demander d’apporter les preuves de ses comptes rendus financiers à son frère qui est le promoteur de la structure, de même que les justificatifs de ses propres activités. Il a répondu à la convocation le 21 juillet 2010, jour où je me rendais aussi en France pour me faire soigner du Cancer du sein.

- C’est devant mon médecin ici que j’ai reçu un SMS me disant qu’il avait, suite à cette convocation, été présenté au juge et accusé d’association de malfaiteurs puis mis sous mandat de dépôt. Des perquisitions ont été effectuées dans le bureau et des contrats vides et tampons de la structure ont été emportés. Dieu seul peut justifier de l’usage dont on en a fait.

- La ligne ouverte par la commission a fait l’objet de dénonciations abusives et sans enquête ni huissier, parce que je suis mariée à un frère Akplogan, des descentes de police ont été effectuées à mon domicile et des saisies d’appareils électroménagers ont été effectuées. Ma famille a été persécutée ; ma mère de 72 ans dont la fragilité sanitaire ne date pas d’aujourd’hui doit répondre à plusieurs convocations de la commission ou elle a passé des journées entières sans manger ni boire avec la menace qu’on m’attendrait à l’aéroport pour me jeter en prison. De quoi suis-je coupable ?

- Les militaires ou policiers mandatés par la commission ont effectué plusieurs descentes à mon domicile, au domicile de ma mère, et finalement réquisitionné ma voiture (une Suzuki grand Vitara bordeaux immatriculée AN 7184). J’ai fait porter par intermédiaire les preuves d’achat par moi-même de ce véhicule ainsi que le contrat de prêt de la BOA qui justifie de la provenance des fonds ainsi que les tableaux d’amortissements et les prélèvements effectués jusqu’à ce jour. Le commissaire de Dantokpa membre de la commission a fait savoir qu’il fallait ma présence pour récupérer mon bien.

- Je n’ai pas fini de payer cette voiture acquise au prix d’efforts puisque je travaillais également dans une banque de la place ou j’ai respectivement occupé les postes de chef d’agence et de chef du service communication et relations publiques. J’ai fondé en 2008 Pink Benin la Ligue de Lutte Contre le Cancer du sein pour mener une action citoyenne pour la prise de conscience et le dépistage précoce de cette maladie. J’ai toujours habité la même maison de location à fidjrossè depuis 2006 et à ce jour je n’ai pas une petite parcelle achetée au bénin.

- J’estime être une personne responsable et laborieuse qui se trouve injustement abusée par ce commissaire de Dantokpa et les dénonciations mensongère reçues par la commission.

- Je subis actuellement la chimiothérapie, la radiothérapie, après avoir eu droit à une intervention chirurgicale majeure. Faute de la disponibilité de ces soins au pays, je devais abandonner tout ce que j’ai construit pour sauver ma vie. Aujourd’hui, je vis dans un foyer social post hospitalier, je suis en congé annuel sans solde de un an, mon mari qui m’a toujours soutenu dans la maladie est injustement incarcéré. La maltraitance de ma mère par ce commissaire, les menaces et descentes régulières des policiers chez elle, m’ont conduite en hospitalisation psychiatrique pendant un mois et demi. Je continue mes soins car au-delà de tout, la vie est plus importante.

Voilà mon histoire. Je souhaitais vous l’exposer pour que vous m’aidiez à trouver ne serait-ce qu’une amorce de solution à travers des conseils, une quelconque assistance que ce soit. Je suis une triple victime silencieuse car autant moi que Jean Marc Akplogan, mon mari, avions fait des placements ; tout ce que nous avons chacun construit dans nos vies se retrouve confondu aux biens de ICC services, nos vies sont brisées moi par la maladie et le traumatisme morale subi par cette histoire et lui par la perte de sa liberté et privé de parole et de moyens de se défendre. En effet, toutes ses activités de transit et sa société de gardiennage sont aux arrêts. Sans ressources, il écrit aux autorités en charge du dossier en vain.

Je ne suis surement pas seule dans mon cas mais ma maladie aggrave mon état d’âme au quotidien. Je voudrais pouvoir faire entendre ma voix mais je ne sais pas par où commencer. Merci de me donner un retour.

je compte sur votre discrétion.

Victime silencieuse

Helene Houssou

BENIN – CARNET NOIR: Hélène HOUSSOU nous a quittés. En guise d’hommages, je rends public « l’Appel au Secours» qu’elle m’a adressé le 28 juin 2011 !!!
Tag(s) : #Contribution de la Diaspora
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