30/11/2014
BENIN : LES CAHIERS DU RETOUR DE BENOÎT ILLASSA AU PAYS NATAL – 15 OCTOBRE – 16 NOVEMBRE 2014 – TOME II
Par Benoît ILLASSA
« L’opprimé et l’oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité. Quand j’ai franchi les portes de la prison, telle était ma mission : libérer à la fois l’opprimé et l’oppresseur ». Nelson MANDELA
Pour commencer ce Tome 2, une clarification en trois points s’impose :
- J’ai payé mon billet d’avion avec mes propres deniers. D’ailleurs, depuis que je vis en France, personne n’a jamais payé un seul de mes billets d’avion. Au Bénin, mon séjour est toujours assuré par mes propres moyens. J’ai l’habitude de confier à mes amis que, j’ai certes des amis milliardaires, mais moi-même je suis pauvre !!!
- Je n’émarge dans aucun parti politique au Bénin et, à ce jour, je ne soutiens aucun candidat aux élections présidentielles de 2016, ni officieusement, ni officiellement. Toutefois, après les élections législatives de 2015, je ferai connaître publiquement le candidat de mon choix et je battrai campagne pour son élection.
- Je suis toujours en procès avec Boni YAYI à travers une affaire pendante devant la Cour d’Appel de Paris. En effet, ayant gagné le dernier procès contre lui (cf. TGI, 17° Paris 10 mars 2014, RG 13 – 7641), son avocat, Me BOURNAZEL, a interjeté appel. Mon avocat a déposé les conclusions d’interruption de la prescription le 28 avril 2014. Depuis, Me BOURNAZEL ne fait que demander le report de la date d’audience d’appel des causes devant la Cour. De quoi-a-t-il peur ??? Un grand merci à mon frère et ami, le très compétent Me Jean-Charles TCHICAYA, mon fidèle avocat. Je suis un opposant constant à Boni YAYI depuis 2006 et j’assume mes choix. Tout le peuple béninois a fini par s’apercevoir que les change-menteurs étaient des loups revêtus de peau d’agneau !!!
Avant de mettre le cap au nord de notre pays, j’ai d’abord assisté à l’un des meetings de mon ami Soumanou Issifou Moudjaïdou (S.I.M.) à Ste Rita, un quartier de Cotonou. La cour où a eu lieu le meeting était pleine à craquer. Un peu plus d’une centaine de pères et mères de famille ainsi que des jeunes. Après avoir écouté religieusement l’orateur du jour, un tonnerre d’applaudissements avant la séance des questions-réponses. « SIM » a brillamment déroulé son programme tout en insistant sur le fait que sa candidature n’était animée d’aucune vengeance et qu’il faille éradiquer le pouvoir de l’argent des prochaines joutes électorales. Tous les présents étant acquis à la cause de leur voisin de quartier ont promis diffuser largement les convictions et les aspirations du candidat autour d’eux.
L’ombre de Patrice TALON a beaucoup plané sur la réunion car, visiblement, beaucoup connaissent l’homme positivement et se demandent à quand son retour !!!
Départ de Cotonou pour le nord en passant obligatoirement par Porto-Novo, la capitale administrative du Bénin. En effet, depuis bientôt neuf ans qu’il est au pouvoir, Boni YAYI peine à réaliser le bitumage de la route Cotonou – Bohicon distante de seulement 98 kilomètres. Nous y reviendrons…
Avant d’arriver à Bohicon, il faut traverser le pays Agonlin du ministre des Travaux Publics, Natondé AKE. Depuis sa prise de fonction, il n’a rien trouvé que d’augmenter le calvaire des usagers en faisant installer des obstacles sur la chaussée pour mieux la dégrader. Il ne s’agit pas des dos d’âne classiques, mais plutôt des ralentisseurs grossiers, trop hauts, trop raides et non conformes aux normes en la matière. Ces ralentisseurs ne sont pas signalés et sont accidentogènes. Il paraît que le ministre y a trouvé là un moyen pour se remplir les poches en rackettant les entreprises chargées de poser ces obstacles à travers des contrats de gré à gré !!!
Dans un pays comme la France (que nous aimons tant copier), voici ce que prévoit un décret de 1994 toujours en vigueur :
La législation est également très stricte pour les zones d'implantation des ralentisseurs. Ceux-ci ne peuvent être implantés que dans les zones ou les voies limitées à 30 kilomètres/heure. D'un autre côté, ils sont interdits:
•sur les voies de grande circulation dont le trafic est supérieur à 3000 véhicules par jour
•à moins de 200 mètres des limites d'une agglomération
•sur les voies en forte pente, c'est-à-dire dont la déclivité dépasse 4%
•dans les virages serrés (rayon inférieur à 200 mètres) et à moins de 40 mètres de ceux-ci
•sur les voies de desserte de transports publics.
La ville de Bohicon est une véritable ville-carrefour tant par sa situation géographique que par sa population. C’est la seule ville du Bénin de plus de cent mille habitants dont le 1er Adjoint au Maire n’est pas issue de la population dominante. Un exemple que peu de béninois connait et qui mérite une attention particulière depuis que Boni YAYI a introduit les germes du régionalisme et du tribalisme au Bénin (une bombe à retardement).
En effet, le 1er Adjoint au dynamique Maire, Luc Sètondji ATROPO, se nomme Sanni MAMA, un haoussa natif de Bohicon. Les différentes communautés de la ville vivent en parfaite osmose. Ils sont Fons, Dendis, Haoussa, Djerma, etc.
C’est dans la nuit noire que j’arrive à Savé. Le rendez-vous est fixé dans un hôtel situé à l’entrée de la ville où m’attendent, en principe, des amis pour y passer la nuit. Aussitôt descendu de la voiture, mes amis m’invitent dans une salle attenante à la salle de réception. J’aperçois Aladja, la première épouse de Boni YAYI attablée. En face d’elle se trouve Yacoubou ABOUMON (le garde du corps de YAYI) et à ses côtés, Adam BAGOUDOU (l’intendant du Palais de la Marina). Je salue tout ce beau monde et on se donne des accolades avec Adam BAGOUDOU que je connaissais très bien. A travers une porte entrouverte, j’aperçois des militaires armés entrain de souper. Depuis mon arrivée au Bénin, une peur bleue m’envahit pour la première fois.
Comme pour me mettre à l’épreuve, le Maître des lieux m’invita à m’asseoir pour prendre l’apéro. N’écoutant que mon courage, je sors de la salle en me posant mille et une questions sur ce qui allait être mon sort dans ce milieu soudainement hostile. J’eus une pensée pour DANGNIVO !!!
Dehors, je tombe dans les bras de deux amis que j’emmène à l’écart pour demander leur protection rapprochée. Il s’agit d’un ancien Conseiller Technique du Président Mathieu KEREKOU et d’un avocat du cabinet de Me Robert DOSSOU. Je ne les quitterai plus.
Après le dîner à trois avec mes amis de circonstance, je tombe sur un ancien ami de Paris, Georges ANAGONOU. Surpris de me voir là, il s’exclama :
« Benoît, tu es très courageux hein. Tu es venu les narguer dans leur fief ? N’as-tu pas peur qu’il t’arrive un malheur ? » Je réponds à mon ami que j’étais chez moi et, d’un air malicieux, j’ajoutai que rien ne pouvais m’arriver sur les terres de mes ancêtres !!!
Quelques instants plus tard, un collaborateur du Directeur de Cabinet du Président de la BOAD me souffle que Yacoubou BIO SAWE souhaite me rencontrer. Ce qui fut fait quelques minutes plus tard. De nos échanges sur les questions politiques nationales et le développement local, je l’invite à orienter les financements de la BOAD dans notre région pour inciter les jeunes à reprendre la production des cultures vivrières disparues chez nous et la promotion des cultures irriguées. Je l’invite à penser une collaboration avec l’Université d’Ibadan distante de seulement quelques kilomètres pour impulser l’agriculture dans notre région. A la fin de nos échanges, il m’a paru courtois et pondéré. Mais il traîne un handicap sur la route de la Marina : comme Boni YAYI, il est de Tchaourou, et ce n’est pas la moindre des tares !!!
A Parakou, comme souvent lorsque je suis dans cette ville, mes centres d’attraction sont les marchés DEPÔT et ARZEKE. Les victuailles qu’on y trouve et le méli-mélo ambiant sont extraordinaires. Le marché DEPÔT, c’est le temple des bouchers, des vendeuses des légumes secs et frais, de la vente des gallinacés, etc. Parmi les vendeuses, les Fons y sont majoritaires.
Au marché ARZEKE, les boutiques sont hermétiques et les allées étroites. Je rencontre une fille Tchèque en vacances au Bénin, arpentant les allées avec sa copine béninoise venue collecter les tontines. A ma grande surprise, malgré le boucan des change-menteurs, la microfinance n’a pas supplanté les vieilles tontines !!!
Je rencontre une retraitée de l’éducation nationale qui maîtrise parfaitement la langue de Molière. Elle me file un secret de vielle mère pour conserver la bonne moutarde de Parakou : la mélanger dans un bocal avec du sel marin.
A ma question de savoir pourquoi le marché est si étroit malgré le nombre des fréquentations, elle me rappela que depuis que le marché avait brûlé dans les années 90, c’est le Président Nicéphore SOGLO qui l’a réhabilité pendant qu’il était au pouvoir. Depuis, plus rien. La même histoire me sera racontée plusieurs fois durant mon séjour à Parakou. Depuis les importants travaux d’hercule de rénovation du marché ARZEKE, plus aucun programme d’une telle envergure dans la cité des Kobourous, sauf peut-être l’Université de Parakou (UNIPAR).
Alors, je propose que le marché ARZEKE de Parakou porte désormais le nom de :
MARCHE INTERNATIONAL NICEPHORE DIEUDONNE SOGLO DE PARAKOU (MIN – DSP).
Par la même occasion, il conviendrait de nommer le Stade de l’Amitié de KOUHOUNOU : STADE OMNISPORT MATHIEU KEREKOU (SOMAK). En effet, cet espace, jadis une brousse, brasse des milliards aujourd’hui.
Il est très important de rendre hommage à nos dirigeants de leur vivant pour montrer la reconnaissance de la patrie à leurs égards, quelque soient nos jugements subjectifs sur leur gestion du pouvoir. Cela pourrait dissuader les apprentis sorciers de tenter de modifier notre Constitution par des voies illégitimes.
Contrairement à Bohicon, toutes les catégories ne sont pas représentées à la Mairie de Parakou. Surtout, les populations originaires de la partie méridionale de notre pays. Il s’agit d’un gros vivier électoral devenu orphelin depuis que les grands partis du sud ne font plus campagne dans la partie septentrionale du Bénin.
L’Université de Parakou (UNIPAR) est à la fois une réussite et un handicap pour les parakois.
Une réussite parce qu’elle rapproche les étudiants du nord de leurs parents et dote la troisième ville à statut particulier du Bénin d’un instrument de savoir indispensable.
Parce que mal pensée dans sa conception, cette université concentre beaucoup de handicaps. Alors que la mode, en occident, depuis les années 80, est le recentrage des universités au cœur de la cité, celle de Parakou est excentrée dans une ville dépourvue de transports en commun. Très mal éclairée et quasi dans la brousse, cette université est un îlot d’insécurité. On comprend les raisons qui militent en faveur des professeurs réfractaires à y aller enseigner.
Pour réduire les problèmes des étudiants, nous proposons que la résidence COTEB (en face de Canal 3 Parakou) soit transformée en Résidence universitaire. Le domaine y sied et appartient à l’Etat. Boni YAYI a confié la gérance de cette résidence à un parent qui la laisse se dégrader or il s’agit d’un fleuron de feu IBETEX. Construite pour abriter les familles des cadres européens d’IBETEX, cette résidence bénéficiait de toutes les commodités : vaste terrain arboré, piscine, salle de fêtes, terrain de tennis, de volley-ball, etc. Aujourd’hui, elle tombe en ruine alors même que le gros œuvre est en parfait état. Un petit investissement pour équiper les maisons individuelles de de deux, trois chambres et le tour est joué pour le bonheur des étudiants parakois. On peut même y construire un étage supplémentaire pour optimiser le rendement.
PRESIDENTIELLES DE 2016 AU BENIN : SEULE UNE CANDIDATURE DE PATRICE TALON PEUT FAIRE ECHEC AU ROULEAU COMPRESSEUR DE GGR !!!
Partout à Parakou, celui qu’on appelle ici le GENERAL est sur toutes les lèvres. Il s’agit bel et bien du Général à la retraite, Robert GBIAN (GGR pour les intimes). Il n’y a aucune maison à Parakou où l’homme n’est pas présent. Des calendriers, des T-shirt, des stylos, des cahiers, chaque parakois a quelque chose de lui dans sa besace.
Pour comprendre cet engouement pour l’homme que beaucoup n’ont jamais vu en personne, il faut poser la question au peuple bariba qui pense dur comme fer que son heure a sonné. Ils affublent Boni YAYI du sobriquet peu flatteur de « petit tchabé » en privé. Les parakois que nous avons rencontrés sont conscients que le nord du Bénin n’a aucune cohérence géographique, historique ou linguistique et qu’ils ne peuvent constituer une entité homogène que dans la confrontation avec le sud, plus peuplé, plus riche avec beaucoup plus d’élites.
Pour eux, le Président Hubert MAGA est un voltaïque à cause de son père, Traoré MAGA. Même si sa mère est bariba au nom d’AZOUMI, elle n’était pas issue d’une lignée de la noblesse bariba.
C’est encore pire pour Boni YAYI dont aucun des parents n’est bariba. Ils en déduisent que, depuis les indépendances du Dahomey devenu Bénin, aucun bariba n’a jamais occupé le pouvoir suprême. C’est donc leur tour. Quand je leur rétorque que Boni YAYI n’est pas Tchabè, mes amis s’énervent, preuve à l’appui.
Ils me citent, pêle-mêle, quatre Directeurs de Cabinets Tchabès qui seraient inamovibles depuis environ 2007 :
- Ministère de l’Agriculture
- Ministère de l’Environnement
- Ministère de la Réforme Administrative
- Ministère de l’Industrie et du Commerce.
Cinq DRFM seraient Tchabès sur 27, des DG des sociétés d’Etat, des Ambassadeurs, le Conseiller Spécial Amos ELEGBE, etc.
On m’amène voir à Zongo (à côté du siège de MTN Parakou), les sièges des entreprises BOLA et EL HADJ SASSIF pour me dire que, c’est Boni YAYI qui les a ruinés alors qu’ils étaient riches avant son arrivée au pouvoir et, mieux, ils ont été ses financiers. Comme Patrice TALON et Sébastien ADJAVON.
Si Boni YAYI a arrangé la voie en direction de sa maison de Parakou, les routes de la ville sont très étroites et font l’objet de plusieurs accidents mortels par jour. J’en ai vu plusieurs de mes propres yeux. Impossible de ne pas avoir des frayeurs en croisant un camion à zongo, sur la RNIE2 en direction de Malanville. Et toujours pas de port de casque obligatoire pour les conducteurs des deux roues à Parakou !!!
L’autre raison qui pousse les gens du septentrion dans les bras de GGR est l’or blanc. Meurtris par les mensonges répétés de Boni YAYI sur les rendements du coton, les producteurs se sont tournés vers les produits vivriers. Ainsi, le nord du Bénin a produit, l’année dernière, plus de maïs que du coton. Du jamais vu. Tous maudissent en privé Boni YAYI. Ils ne jurent que sur le retour de Patrice TALON qui a permis pour la plupart de faire fortune quand il était le patron incontesté de la SODECO (Société du Développement du Coton). A tort ou à raisons, nos frères du septentrion pensent qu’une fois élu, le Général leur ramènera Patrice TALON dans sa botte magique !!!
Patrice TALON est le Nelson MANDELA béninois. C’est grâce à cet homme discret, respectueux et très accessible, sportif, fuyant les mondanités, que les béninois ont appris les velléités de Boni YAYI de vouloir modifier notre Loi fondamentale pour s’éterniser au pouvoir.
Patrice TALON, c’est un secret de polichinelle, a aidé tous les candidats aux élections présidentielles de 2006 et 2011. C’est illusoire de vouloir le cantonner au seul financement du candidat Boni YAYI. L’homme connaît tous les coins du Bénin. C’est un patriote. Tous les béninois ont découvert qu’alors qu’il avait le pouvoir de prendre n’importe quelle nationalité, il a gardé la seule béninoise.
Sa candidature fera changer les données politiques habituelles en termes de Nord –Sud en République du Bénin. Patrice TALON a de sérieux soutiens dans la partie septentrionale de notre pays. Boni YAYI ne s’y est pas trompé. C’est pour cela qu’il a tenté par tous les moyens de l’avilir. Mais, dieu est grand. Les producteurs du coton et tous les centaines de milliers de béninois que TALON faisait vivre dans ses entreprises n’attendent que lui pour retrouver le bonheur salvateur.
Il faut le dire et le répéter, tant pis pour mes amis, ABT ne fait pas le poids contre GGR au nord du Bénin. Ses timides campagnes et son refus absolu de critiquer la gestion de YAYI fait qu’à Parakou et environs, son nom est absent des discussions. De surcroît, son soutien sous régional, Blaise COMPPAORE, vient de tomber comme une branche morte à OUAGADOUGOU !!!
Les candidatures de Sacca LAFIA et Yacoubou BIO SAWE sont annoncées pour les présidentielles de 2016 au Bénin. Là aussi, il s’agira des candidatures de témoignage.
Une virée à Bembéréké, distante de seulement 105 kilomètres de Parakou, prend l’allure d’un Paris-Dakar tant la route est sinistrée. Pour atteindre la ville, c’est trois heures d’horloge en lieu et place de 1H22mn habituelles. Alors que l’un des héros béninois, Bio GUERRA, est enterré à seulement cinq kilomètres de Bembéréké, Boni YAYI qui méconnait l’histoire de son pays n’en n’a cure. C’est en outre une zone de production du coton. Alors, que les habitants de cette région plébiscitent GGR n’a rien d’étonnant. Il est de surcroît dans son fief.
Evidemment, Boni YAYI a ouvert des chantiers dans tout le pays, sans aucune cohérence ni planification . Il pensait que ces chantiers allaient être une occasion pour lui de briguer un troisième mandat. Mais les béninois en ont décidé autrement. Le prochain gouvernement doit reprendre les choses en mains avec un ministère plein dédié au plan. En effet, une Route Nationale Inter-Etat n’a pas la même valeur stratégique qu’une route secondaire.
Si comme nous le souhaitons, Patrice TALON se lance dans la course vers le palais de la Marina, il sera plébiscité dans tous les coins du Bénin. Son aura transcendera toutes les appartenances partisanes. Son arrivée à l’aéroport international de Cotonou sonnera la fin des change-menteurs. Ce sera un coup de tonnerre pour l’enfant prodigue du Bénin.
Le risque sera beaucoup plus grand pour Patrice TALON de ne pas briguer les présidentielles de 2016 au Bénin. En effet, il court le risque de connaître le même sort que Fagbohoun et Rodriguez si jamais un dauphin de YAYI venait à lui succéder. En remettant le pouvoir à Boni YAYI, le Président Mathieu KEREKOU avait bien pris la peine de lui confier un épais dossier : ne jamais permettre à Fagbohoun de revenir à la SONACOP et ne jamais permettre à Rodriguez de fouler le sol béninois. On connaît désormais les différentes fortunes de ces deux personnalités sous les change-menteurs !!!
Il ne surprendra donc personne de voir YAYI dire à son successeur : surtout plus jamais de TALON dans le coton béninois, ni dans son port !!!
C’est pourquoi, Patrice TALON doit écouter son courage et son cœur pour se jeter dans cette noble bataille. L’homme d’affaires prospère qu’il est saura s’entourer des meilleures compétences du pays pour amorcer son vrai développement. Au demeurant, avant les fausses accusations de son ami d’hier, personne n’a jamais entendu le nom de Patrice TALON dans aucune affaire louche, ni au Bénin, ni à l’international. Comme me le confiait récemment l’un de nos aînés, « c’est le meilleur ami de Talon qui a voulu, à travers l’opprobre jetée sur Olivier BOCCO et Patrice TALON, couper les deux jambes d’une même famille ».
En quittant Parakou, je pousse ma curiosité jusqu’à m’arrêter à Tchaourou, la ville natale de Boni YAYI. Je loue une chambre dans un Motel, avec un nom d’emprunt, avant d’aller me balader en ville et y déjeuner, histoire de prendre la température des habitants. Eh oui, je suis courageux, mais pas téméraire, ni suicidaire. Ici, tout le monde est naturellement bilingue, voire trilingue en langues nationales de la région. Je tenais à vérifier une information hautement politique.
Malheureusement, ici personne n’est au courant des coups fourrés en préparation contre le député Karim CHABI SIKA. En effet, c’est Adam BAGOUDOU, l’intendant du Palais, que YAYI a préparé pour lui souffler son poste lors des élections législatives de 2015 au Bénin. Tout comme il a préparé son fils, Chabi YAYI, pour remplacer Rachidi GBADAMASSI dans la 8° circonscription électorale de Parakou. Cela est bien possible eu égard au mode de scrutin en vigueur au Bénin. En effet, s’agissant d’un scrutin uninominal de liste au plus fort reste, même un mouton placé en position éligible sur une liste serait élu député !!!
Chabi YAYI qui lorgnait précédemment sur la Mairie de Cotonou a été prié, par un haut conseil de famille, d’aller tenter sa chance à Parakou. Encore un coup tordu des yayistes à la cité des kobourous.
Une fois ma mission terminée à Tchaourou, je reprends la route sans y passer la nuit.
La suite de mon périple vous sera racontée dans le Tome 3 à paraitre bientôt !!!
IB