31/03/2015
BENIN - Epidémie de grippe aviaire au Burkina Faso: Que font Jean-Baptiste SATCHIVI, le roi du poulet Béninois, et les autorités sanitaires pour prévenir l’arrivée de l’épidémie au Bénin ??? (IB)
Depuis plusieurs jours, le Burkina Faso a enregistré de fortes mortalités de volailles (plusieurs milliers). Ce sont essentiellement trois sites d’élevage, situés respectivement dans la province du Kadiogo, les communes de Koubri et de Tenado. Pendant que les éleveurs se lamentent à cause de l’étendue des pertes, les services vétérinaires du ministère des Ressources animales s’activent dans les recherches et appellent les populations à la prudence.
L’information a été rendue publique le mercredi 25 mars 2015, par les autorités en charge de la question animale. A ce jour, et selon un bilan non exhaustif, près de 15 000 volailles ont trouvés la mort dans trois fermes visitées par les services techniques du ministère. Zacharie Compaoré, directeur du Centre de la promotion de l’aviculture villageoise dans la province du Kadiogo est amer: « En quelques jours, c’est 3919 volailles, toutes catégories confondues, qui ont péri, sur un total de 7169 que compte le centre. C’est la première fois que nous sommes face à un tel désastre. A mon sens, c’est l’introduction d’espèces reproductrices en provenance du Ghana par un locataire qui serait à l’origine de cette épidémie dans mon centre» explique-t-il, dépité.
A ce carnage s’ajoute les chiffres effarants de la ferme de Koubri qui constitue le point culminant de cette épidémie. On y dénombre près de 10 000 volailles mortes par jour sur un total de 200 000. Pour sa part, Issouf Ouédraogo, gestionnaire d’un site d’élevage de volailles à Koubri, reste pantois et interloqué face à l’immensité de la perte. C’est la première fois qu’il est confronté à une telle situation qui anéantit ses efforts de plusieurs années de travail. «Je n’avais jamais vu ça auparavant, pourtant, nous avons reçu la visite d’un vétérinaire il y a quelques jours. Ce dernier nous avait rassuré que tout va bien, voilà aujourd’hui» conclut-il, médusé. Sur les lieux de dépôt de la volaille, il confie qu’aucun poulet mort n’a été consommé et que les services vétérinaires procèdent à l’enlèvement des poulets morts dès l’annonce de la nouvelle.
Au niveau des autorités, on reste prudent, si l’on reconnait qu’il s’agit d’une épidémie de volailles, nul ne franchit le pas pour qualifier ce mal pernicieux. Selon les autorités du ministère de tutelle, qui s’expriment après des analyses effectuées, le secteur avicole burkinabè serait confronté à une forte suspicion d’influenza aviaire hautement pathogène. Pour l’heure, «nous sommes en attentes des résultats des examens que nous avons commandités après l’envoi des prélèvements en Italie» assure Jocelyne Bontoulgou/Somé, secrétaire générale du ministère des Ressources animales et halieutiques. Pour mesurer l’ampleur de la situation, elle annonce un recensement des fermes sur l’ensemble du territoire national dans les jours à venir. Ce recensement aura pour objectif principal de voir si d’autres fermes ne sont pas atteintes par l’épidémie.
En attendant d’en savoir plus sur la nature de cette épidémie qui ravage des fermes, les regards des promoteurs sont tournés vers la providence divine qu’ils espèrent favorable à leur sort. Aussi, ils prient pour qu’elle advienne dans les plus brefs délais pour «sauver une activité que plusieurs d’entre eux considère comme la voie du salut, et de la réussite».
W. DAVY
Source : Les Echos du Faso