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01/04/2015

Par Olivier ALLOCHEME

Je me demande ce que Chantal Yayi cherche encore sous le toit de son président de mari. Si elle n’avait pas des affaires qui la maintiennent collée à cet homme dont le sport favori est de tenir sous un mépris souverain les gens de sa région, elle n’aurait pas hésité à prendre ses responsabilités. Dans un pays normal où un homme crache si ostensiblement sur la première dame, celle-ci aurait ramassé ce qui lui reste encore de dignité pour vider les lieux. C’est la seule chose que mérite Boni Yayi après avoir tenu les propos bas et irresponsables qui lui sont prêtés depuis plus d’une semaine : « Ne votez pas pour ces traitres vendus aux Fons du Sud qui ont voulu m’empoisonner pour m’arracher le pouvoir. » Les Fons du Sud…


Il n’est pas besoin de revenir sur la bassesse de l’éructation ni sur l’évidente inconséquence qu’elle comporte. Il n’est même pas besoin de rappeler à Boni Yayi que ce sont les Fons et les autres énergumènes du Sud qui ont voté pour lui en 2006 et en 2011. Je ne reviendrai pas non plus sur le fait qu’il y a du sang Fon qui circule dans les veines de ses propres enfants, si tant est que Chantal de Souza est son épouse et que celle-ci a pu lui faire d’enfant. J’imagine bien la tête de ses collaborateurs et de ses ministres Fon, au moment où il proférait ces propos insultants. Et il n’y a pas de doute : ils devaient être en train d’applaudir en rigolant de toutes leurs dents pour sauvegarder leur pain.


Il n’y a pas de doute, ces propos volontairement abjects sont destinés à une consommation locale, dans le microcosme de Banikoara afin de jeter l’opprobre sur tous les candidats qui ont le malheur de ne pas être FCBE. Mais ici, on rappellera que ce n’est pas la première fois que Boni Yayi tient ces propos qui rabaissent sa fonction. Le 1er août 2012, il avait tapé un violent coup de pied dans l’unité nationale en prétendant qu’il allait inviter les siens du « Bénin profond » pour qu’ils viennent affronter ceux qui osaient lui dire la vérité. La Cour Constitutionnelle eut alors un courage inouï pour lui dire qu’il avait « méconnu » la constitution. Courage inouï ? Oui, la haute juridiction tremble visiblement de tous ses membres, chaque fois qu’elle se sent obligée de ne pas donner raison à Yayi. C’est presque en rentrant sous les tables de Ganhi, qu’elle a pu trouver ce terme « technique » pour dire ce qu’elle dit à tout citoyen ordinaire, à savoir, qu’il a violé la constitution. J’attends donc de voir ce que les sages feront cette fois-ci, s’il se trouve un citoyen assez futé pour leur jouer l’enregistrement de Banikoara aux fins de déclarer ces propos anticonstitutionnels. Ne vous en faites pas : là encore, ils trouveront un terme courageusement « technique » pour se sortir de cette mauvaise passe.


A force de tolérer sur l’espace public les intentions belliqueuses d’un président de la République, on finira par applaudir bientôt le jour où il lui prendra le plaisir d’insulter nos pères et nos mères. Et ce jour vient où, au nom de son pouvoir déliquescent, il s’en prendra à chaque ethnie de ce pays pour la simple raison qu’un citoyen libre a fait un choix tout aussi libre face à sa conscience. « Ceux qui se sont vendus aux Fons du Sud »…


Assurément, Boni Yayi veut laisser un héritage de haine au sein du pays. Mais nous avons tort de nous en préoccuper. Le Béninois normal tient pour débile mental tout président qui, au lieu de construire l’unité qui nous rassemble, joue à attiser la haine qui nous divise. C’est sans doute conscient de ce mépris des Béninois normaux pour cette race de margoulins que le même président insultant de Banikoara, est allé prêcher l’unité nationale à Pahou ce dimanche. C’est le même qui, le 04 mars 2011, disait sur RFI où il était interviewé par Christophe Boisbouvier : « Je suis en train de dire à mes compatriotes qu’il n’y a pas de sud, il n’y a pas de nord, il n’y a pas d’est, il n’y a pas d’Ouest. »


Il y a donc de la basse duplicité dans la parole présidentielle. Et il faut que ces opposants du Nord comme du Sud gagnent les élections pour lesquelles il traîne dans la boue la fonction présidentielle, pour qu’il comprenne qu’un président de la République n’est pas un vulgaire chiffon.

Source : L’Evènement Précis

BENIN - Nous les vendus aux gens du Sud: Un super Edito de mon ami Olivier ALLOCHEME qui a habillé le vulgaire chiffon Boni YAYI pour le printemps !!!
Tag(s) : #EDITORIAL
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