Crise de la filière coton au Bénin :Un malaise a plusieurs visages
(BeninInfo.com 28/06/2007)
28/06/07 - Si nul ne réfute que le coton demeure la culture locomotive de l’agriculture béninoise avec près de 80 % des recettes d’exportations, c’est à raison que l’on pourrait s’inquiéter des tergiversations qui jalonnent de part et d’autre déjà la campagne cotonnière 2007-2008 en ses débuts. En effet, est-ce vraiment de l’attribution de l’importation et de la distribution des intrants par la SONAPRA que le Bénin a besoin pour relancer cette filière? Peut-on la relancer sans mettre sur pied un dispositif efficace du contrôle de la qualité de ses intrants? Le Bénin peut-il réellement relancer cette filière sans revoir le système actuel de caution solidaire et d’encadrement technique sur le terrain?
Voilà en quels termes se pose aujourd’hui le problème de la crise cotonnière au Bénin, problème que nous nous permettons d’illustrer par une petite anecdote.
« Un jour, des oisillons, fatigués de vivre dans l’insalubrité de leur nid, sollicitent de leur mère la possibilité de changer de nid. La mère-oiseau n’y trouva aucun inconvénient sauf qu’elle leur demanda de boucher d’abord leur derrière au risque de salir le nouveau nid ». Au lieu de s’en prendre et d’opérer sur eux-mêmes les changements, les braves oisillons réclament un changement de nid, un changement de structure. Il résulte de cette anecdote qu’il faut savoir cibler les véritables racines des problèmes que l’on rencontre.
En effet, les difficultés que connaît aujourd’hui la SONAPRA, société d’Etat adjudicataire pour l’importation des intrants pour le compte de la campagne 2007-2008, montrent une fois encore que la bataille pour la gestion des intrants n’est pas la véritable solution pour la relance de cette filière au Bénin. Il convient de noter que la SONAPRA vient d’être victime du fait que certaines grosses cylindrées béninoises aient été écartées de l’importation des intrants. C’est dire que si l’Etat même prenait la responsabilité de cette importation, cette campagne-ci, se vouerait aussi à l’échec car les privés à qui on a arraché ce marché représentent des réseaux qui se trouvent dans la haute sphère de la fabrication des intrants et de leur commercialisation sur le plan international. Il s’agit donc d’une guerre d’intérêts. Pour ce faire, le gouvernement béninois n’a pas, à notre humble avis, à aller de ce côté. Et nous osons croire que la raison fondamentale qui a fait de la SONAPRA société adjudicataire, est la mise en place des intrants de bonne qualité et à bonne date. Si oui, l’Etat a plutôt intérêt à revoir son dispositif de contrôle des intrants depuis l’arrivée au Port autonome de Cotonou jusque dans les dépôts des communes. Ceci nécessite la nomination des hommes véritablement intègres au niveau de l’Institut national de recherche agricole du Bénin (INRAB), du Centre de recherche agricole coton et fibre (CRACF) et du Service de protection des végétaux, de la Quarantaine et du Contrôle (SPVQC). Il peut même institutionnaliser cet organe de contrôle et le rattacher à la présidence pour la circonstance. Surtout lorsqu’on sait que depuis une décennie, l’exploitant agricole a toujours lié sa mauvaise récolte à la qualité douteuse des intrants qu’il reçoit. Mais au-delà, la véritable maladie dont souffre l’or blanc béninois demeure le système de caution solidaire en vogue dans la filière.
Caution solidaire : véritable fossoyeur du coton
Les difficultés de paiement des fonds coton, devenues criardes ces dernières années, ne peuvent s’expliquer par le phénomène « Helicoverpa » évoqué en septembre 2006 ou par la baisse du prix du coton fibre sur les marchés internationaux. Ce serait une banalisation de la situation qui est bien plus sérieuse qu’elle n’apparaît, les conséquences néfastes du système de caution solidaire qui régit la filière.
Depuis des années, ce système participe allègrement au bradage des intrants qui est le véritable mal dont souffre la production cotonnière béninoise. Apparu avec le transfert des compétences au début des années 90 et jadis l’apanage des secrétaires des groupements villageois, cette pratique a atteint de nos jours des proportions monstrueuses suite à l’extension de la caution solidaire à l’échelle communale. La plupart des producteurs le pratiquent et ne craignent plus l’endettement auquel ils s’exposent, tant qu’ils sont convaincus de pouvoir attribuer leur malheur à l’encadrement, à la CSPR et à la mauvaise qualité des intrants. Il y en a qui ne font pas du tout la culture du coton mais qui prennent des intrants de coton juste pour aller les brader. De ce fait, les vrais producteurs de coton n’arrivent pas à jouir véritablement du fruit de leur labeur, à cause de la dette collective.
La preuve, au cours de leurs différentes protestations, si leurs responsables au sein du CNPC expliquent le non paiement de la somme de six (06) milliards de F CFA que leur doit la CSPR au titre de la campagne 2006-2007, par le non remboursement d’un montant de 2 milliards de FCFA dû par la SONAPRA, ils évitent habilement de faire cas de la différence de 4 milliards de FCFA, pourtant bien plus élevée. Au terme de la campagne cotonnière 2006-2007 dont le bilan annoncé par l’Association interprofessionnelle du Coton (AIC) est de 240500 tonnes contre une prévision de départ de 550000 tonnes, les cotonculteurs à la base ne comprennent pas les raisons pour lesquelles ils ne peuvent percevoir, à temps et en entièreté, l’argent de leur coton de la manière dont ils l’espéraient.
Une enquête de consommation des intrants, menée par les CeRPA, révèle déjà l’étendue des dégâts, alors qu’elle n’est même pas encore achevée. Par exemple, dans le cadre de la campagne écoulée, les communes de Bembèrèkè et Malanville donnent un écart négatif en ce qui concerne la différence entre les dettes totales des producteurs (intrants et taxes diverses) et le montant des ventes de coton-graine. Ces deux communes auraient produit respectivement 6973 tonnes et 4750 tonnes de coton. Le prix de vente du coton étant de 170 FCFA le kilo, soit 170 000 FCFA la tonne, un calcul rapide nous donne 1 185 410 000 FCFA pour le premier et 807 750 000 FCFA pour le second pendant que leur dette d’intrants s’élève respectivement à 1 546 150 240 FCFA et 915 253 600 FCFA. Alors que les rendements moyens de ces communes sont dans les normes acceptables à savoir 1031 kg/ha pour le premier et 1009 kg/ha pour le second. Cela se passe de commentaire. De ce fait, il serait donc souhaitable que le fichier de suivi de consommation des intrants par producteur, qui résulte de l’enquête de consommation des intrants annoncée plus haut, soit étendu dès maintenant à la campagne agricole 2007-2008 pour détecter à temps, les volontés de bradage d’intrants.
Un autre type de bradage d’intrants en gestation qui pourrait sonner le glas de la filière si l’on n’y prend garde, c’est celui des semences. Sans doute non satisfaits des revenus qu’ils tirent du bradage des engrais, herbicides et insecticides, les responsables des GV semblent trouver désormais comme palliatif la vente des semences. Ainsi, certains d’entre eux n’hésitent même pas à priver leurs producteurs de la totalité du stock de semence qui leur est affecté. La prise en compte des semences dans le fichier de suivi de consommation d’intrants par producteurs pourrait être envisagé comme approche de solution, car si les producteurs n’accèdent pas aux semences coton en quantité suffisante, les prévisions d’emblavures de 358 000 ha s’en trouveraient affectées une fois encore.
Un encadrement handicapé
C’est l’autre virus de la contre-performance de l’or blanc béninois. En effet, avec la restructuration du secteur agricole ayant pour corollaire le désengagement de l’Etat, le gel des recrutements à la fonction publique depuis les années 80, le ciblage des agents et le départ progressif à la retraite des rescapés, l’encadrement a pris un coup, par ricochet, sans doute la productivité. Aujourd’hui, l’effectif des APE du MAEP se résumerait à 400 fonctionnaires sur toute l’étendue du territoire. Et selon le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, il existe actuellement un encadrement pour 4000 exploitants agricoles. Le recrutement de 2201 contractuels d’Etat dans la fonction publique le 02 juin 2007 permettra de ramener la situation à un encadrement pour 400 exploitants agricoles, dixit le numéro 1 du développement rural. Qu’à cela ne tienne. Seulement, à notre avis, cela ne changera pas grand-chose. Et pour cause ! S’il est facile pour un encadreur de regrouper 400 chefs exploitants dans le Sud par exemple, dans la région septentrionale du pays, ce serait la croix et la bannière vu la distance qui sépare deux agglomérations rurales. Mieux, confrontés au non paiement des salaires depuis bientôt 10 mois et à la non disponibilité des frais de carburant pour leur moto et même des documents de travail, les 406 agents contractuels recrutés dans le cadre du Projet de Mise en place du Renforcement des capacités des CeRPA (MPRC) sont invités par le ministère à compétir avec les agents retraités à ce concours de recrutement. Il en est de même pour les contractuels recrutés par l’AIC dont le nombre avoisinerait les 700.
Conclusion, on bouche un trou en creusant un autre. Aussi les résultats de ce concours sont-ils attendus pour le 15 juin au plus tôt. Les agents retenus ne seront probablement redéployés qu’en début du mois de juillet, pendant que les producteurs livrés à eux-mêmes commenceraient à semer le coton à partir du 1er juin dans l’Alibori, le 10 juin dans le Borgou. Or, 295 000 tonnes sur les 400 000 t fixées, doivent provenir de ces départements. Encore un autre facteur de risque d’échec de la campagne en cours. Le salut de la relance de la filière coton au Bénin passe également donc par la mise en place d’un encadrement efficace.
Il résulte de cette analyse que la véritable relance de la filière cotonnière dans notre pays passe nécessairement par la résolution de quatre équations fondamentales à savoir, la mise en place à temps des intrants, le contrôle strict de leur qualité, la remise en cause du système de caution solidaire et un encadrement technique efficace qui a fait ses preuves par le passé. La non résolution de l’une de ces équations risque de plonger davantage le coton dans des méandres.
Par Mathias Léandre ATIGNON (Collaboration extérieure)
LA NATION
(BeninInfo.com 28/06/2007)
28/06/07 - Si nul ne réfute que le coton demeure la culture locomotive de l’agriculture béninoise avec près de 80 % des recettes d’exportations, c’est à raison que l’on pourrait s’inquiéter des tergiversations qui jalonnent de part et d’autre déjà la campagne cotonnière 2007-2008 en ses débuts. En effet, est-ce vraiment de l’attribution de l’importation et de la distribution des intrants par la SONAPRA que le Bénin a besoin pour relancer cette filière? Peut-on la relancer sans mettre sur pied un dispositif efficace du contrôle de la qualité de ses intrants? Le Bénin peut-il réellement relancer cette filière sans revoir le système actuel de caution solidaire et d’encadrement technique sur le terrain?
Voilà en quels termes se pose aujourd’hui le problème de la crise cotonnière au Bénin, problème que nous nous permettons d’illustrer par une petite anecdote.
« Un jour, des oisillons, fatigués de vivre dans l’insalubrité de leur nid, sollicitent de leur mère la possibilité de changer de nid. La mère-oiseau n’y trouva aucun inconvénient sauf qu’elle leur demanda de boucher d’abord leur derrière au risque de salir le nouveau nid ». Au lieu de s’en prendre et d’opérer sur eux-mêmes les changements, les braves oisillons réclament un changement de nid, un changement de structure. Il résulte de cette anecdote qu’il faut savoir cibler les véritables racines des problèmes que l’on rencontre.
En effet, les difficultés que connaît aujourd’hui la SONAPRA, société d’Etat adjudicataire pour l’importation des intrants pour le compte de la campagne 2007-2008, montrent une fois encore que la bataille pour la gestion des intrants n’est pas la véritable solution pour la relance de cette filière au Bénin. Il convient de noter que la SONAPRA vient d’être victime du fait que certaines grosses cylindrées béninoises aient été écartées de l’importation des intrants. C’est dire que si l’Etat même prenait la responsabilité de cette importation, cette campagne-ci, se vouerait aussi à l’échec car les privés à qui on a arraché ce marché représentent des réseaux qui se trouvent dans la haute sphère de la fabrication des intrants et de leur commercialisation sur le plan international. Il s’agit donc d’une guerre d’intérêts. Pour ce faire, le gouvernement béninois n’a pas, à notre humble avis, à aller de ce côté. Et nous osons croire que la raison fondamentale qui a fait de la SONAPRA société adjudicataire, est la mise en place des intrants de bonne qualité et à bonne date. Si oui, l’Etat a plutôt intérêt à revoir son dispositif de contrôle des intrants depuis l’arrivée au Port autonome de Cotonou jusque dans les dépôts des communes. Ceci nécessite la nomination des hommes véritablement intègres au niveau de l’Institut national de recherche agricole du Bénin (INRAB), du Centre de recherche agricole coton et fibre (CRACF) et du Service de protection des végétaux, de la Quarantaine et du Contrôle (SPVQC). Il peut même institutionnaliser cet organe de contrôle et le rattacher à la présidence pour la circonstance. Surtout lorsqu’on sait que depuis une décennie, l’exploitant agricole a toujours lié sa mauvaise récolte à la qualité douteuse des intrants qu’il reçoit. Mais au-delà, la véritable maladie dont souffre l’or blanc béninois demeure le système de caution solidaire en vogue dans la filière.
Caution solidaire : véritable fossoyeur du coton
Les difficultés de paiement des fonds coton, devenues criardes ces dernières années, ne peuvent s’expliquer par le phénomène « Helicoverpa » évoqué en septembre 2006 ou par la baisse du prix du coton fibre sur les marchés internationaux. Ce serait une banalisation de la situation qui est bien plus sérieuse qu’elle n’apparaît, les conséquences néfastes du système de caution solidaire qui régit la filière.
Depuis des années, ce système participe allègrement au bradage des intrants qui est le véritable mal dont souffre la production cotonnière béninoise. Apparu avec le transfert des compétences au début des années 90 et jadis l’apanage des secrétaires des groupements villageois, cette pratique a atteint de nos jours des proportions monstrueuses suite à l’extension de la caution solidaire à l’échelle communale. La plupart des producteurs le pratiquent et ne craignent plus l’endettement auquel ils s’exposent, tant qu’ils sont convaincus de pouvoir attribuer leur malheur à l’encadrement, à la CSPR et à la mauvaise qualité des intrants. Il y en a qui ne font pas du tout la culture du coton mais qui prennent des intrants de coton juste pour aller les brader. De ce fait, les vrais producteurs de coton n’arrivent pas à jouir véritablement du fruit de leur labeur, à cause de la dette collective.
La preuve, au cours de leurs différentes protestations, si leurs responsables au sein du CNPC expliquent le non paiement de la somme de six (06) milliards de F CFA que leur doit la CSPR au titre de la campagne 2006-2007, par le non remboursement d’un montant de 2 milliards de FCFA dû par la SONAPRA, ils évitent habilement de faire cas de la différence de 4 milliards de FCFA, pourtant bien plus élevée. Au terme de la campagne cotonnière 2006-2007 dont le bilan annoncé par l’Association interprofessionnelle du Coton (AIC) est de 240500 tonnes contre une prévision de départ de 550000 tonnes, les cotonculteurs à la base ne comprennent pas les raisons pour lesquelles ils ne peuvent percevoir, à temps et en entièreté, l’argent de leur coton de la manière dont ils l’espéraient.
Une enquête de consommation des intrants, menée par les CeRPA, révèle déjà l’étendue des dégâts, alors qu’elle n’est même pas encore achevée. Par exemple, dans le cadre de la campagne écoulée, les communes de Bembèrèkè et Malanville donnent un écart négatif en ce qui concerne la différence entre les dettes totales des producteurs (intrants et taxes diverses) et le montant des ventes de coton-graine. Ces deux communes auraient produit respectivement 6973 tonnes et 4750 tonnes de coton. Le prix de vente du coton étant de 170 FCFA le kilo, soit 170 000 FCFA la tonne, un calcul rapide nous donne 1 185 410 000 FCFA pour le premier et 807 750 000 FCFA pour le second pendant que leur dette d’intrants s’élève respectivement à 1 546 150 240 FCFA et 915 253 600 FCFA. Alors que les rendements moyens de ces communes sont dans les normes acceptables à savoir 1031 kg/ha pour le premier et 1009 kg/ha pour le second. Cela se passe de commentaire. De ce fait, il serait donc souhaitable que le fichier de suivi de consommation des intrants par producteur, qui résulte de l’enquête de consommation des intrants annoncée plus haut, soit étendu dès maintenant à la campagne agricole 2007-2008 pour détecter à temps, les volontés de bradage d’intrants.
Un autre type de bradage d’intrants en gestation qui pourrait sonner le glas de la filière si l’on n’y prend garde, c’est celui des semences. Sans doute non satisfaits des revenus qu’ils tirent du bradage des engrais, herbicides et insecticides, les responsables des GV semblent trouver désormais comme palliatif la vente des semences. Ainsi, certains d’entre eux n’hésitent même pas à priver leurs producteurs de la totalité du stock de semence qui leur est affecté. La prise en compte des semences dans le fichier de suivi de consommation d’intrants par producteurs pourrait être envisagé comme approche de solution, car si les producteurs n’accèdent pas aux semences coton en quantité suffisante, les prévisions d’emblavures de 358 000 ha s’en trouveraient affectées une fois encore.
Un encadrement handicapé
C’est l’autre virus de la contre-performance de l’or blanc béninois. En effet, avec la restructuration du secteur agricole ayant pour corollaire le désengagement de l’Etat, le gel des recrutements à la fonction publique depuis les années 80, le ciblage des agents et le départ progressif à la retraite des rescapés, l’encadrement a pris un coup, par ricochet, sans doute la productivité. Aujourd’hui, l’effectif des APE du MAEP se résumerait à 400 fonctionnaires sur toute l’étendue du territoire. Et selon le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, il existe actuellement un encadrement pour 4000 exploitants agricoles. Le recrutement de 2201 contractuels d’Etat dans la fonction publique le 02 juin 2007 permettra de ramener la situation à un encadrement pour 400 exploitants agricoles, dixit le numéro 1 du développement rural. Qu’à cela ne tienne. Seulement, à notre avis, cela ne changera pas grand-chose. Et pour cause ! S’il est facile pour un encadreur de regrouper 400 chefs exploitants dans le Sud par exemple, dans la région septentrionale du pays, ce serait la croix et la bannière vu la distance qui sépare deux agglomérations rurales. Mieux, confrontés au non paiement des salaires depuis bientôt 10 mois et à la non disponibilité des frais de carburant pour leur moto et même des documents de travail, les 406 agents contractuels recrutés dans le cadre du Projet de Mise en place du Renforcement des capacités des CeRPA (MPRC) sont invités par le ministère à compétir avec les agents retraités à ce concours de recrutement. Il en est de même pour les contractuels recrutés par l’AIC dont le nombre avoisinerait les 700.
Conclusion, on bouche un trou en creusant un autre. Aussi les résultats de ce concours sont-ils attendus pour le 15 juin au plus tôt. Les agents retenus ne seront probablement redéployés qu’en début du mois de juillet, pendant que les producteurs livrés à eux-mêmes commenceraient à semer le coton à partir du 1er juin dans l’Alibori, le 10 juin dans le Borgou. Or, 295 000 tonnes sur les 400 000 t fixées, doivent provenir de ces départements. Encore un autre facteur de risque d’échec de la campagne en cours. Le salut de la relance de la filière coton au Bénin passe également donc par la mise en place d’un encadrement efficace.
Il résulte de cette analyse que la véritable relance de la filière cotonnière dans notre pays passe nécessairement par la résolution de quatre équations fondamentales à savoir, la mise en place à temps des intrants, le contrôle strict de leur qualité, la remise en cause du système de caution solidaire et un encadrement technique efficace qui a fait ses preuves par le passé. La non résolution de l’une de ces équations risque de plonger davantage le coton dans des méandres.
Par Mathias Léandre ATIGNON (Collaboration extérieure)
LA NATION
© Copyright BeninInfo.com