Depuis avant-hier, le prix du carburant a flambé dans le secteur informel. A Cotonou, il est passé de 340Fcfa à 500fcfa le litre. A Porto-Novo, zone plus proche du Nigeria d’où il provient par la contrebande, le prix est passé de 310 à 400Fcfa. Avec le prix de vente dans la rue, dans l’informel, on comprend parfaitement que le bas peuple se rabatte d’habitude sur ce secteur, plutôt que d’aller s’approvisionner à la pompe des stations-service où le litre est livré à 480Fcfa. Avec la nouvelle situation, on comprend le calvaire (financier) des populations qui se voient obligées de se rabattre sur les stations-service, obligées par les circonstances à faire les choses normalement, pour quelques jours encore, le temps que se dissipe la situation qui occasionne cette pénurie de l’informel.
La cause de cette rareté du carburant frelaté en ville, c’est l’impossibilité de circulation des biens et des personnes dans la région du département du Plateau, notamment dans la commune de Sakété et environs. Ceci parce qu’il s’y déroule des cérémonies rituelles du fétiche " Oro ", depuis environ trois jours. C’est un rituel qui dure une semaine environ et pendant lequel toutes les personnes non initiées à ce fétiche sont interdites de circulation, au risque de perdre la vie. La réalité est que pendant la période, toutes les activités humaines sont bloquées : le commerce, l’administration, les écoles, les marchés, les centres de santé, etc. même les malades ou les femmes enceintes ou en travail ne pourront pas aller se soigner.
Nous nous retrouvons là au carrefour des exigences du développement et des tristes réalités de notre culture. Voilà en fait, des situations qui constituent une entrave aux actions de développement. Le Bénin émergent que nous ambitionnons tous de construire ne peut devenir réalité dans ces conditions. Il y a assurément des éléments, des pratiques de notre culture qui sont contre développant, des pratiques qu’il faudra à tout prix bannir.
Brice HOUSSOU, 31 août 2007