Agression du 16 Janvier 1977 : Les familles abandonnées à elles-mêmes 16 janvier 2008 - LE MATINAL
« Les militaires ne sont plus prêts à consentir des sacrifices pour la nation, au vue du sort réservé aux familles de leurs collègues morts au champ de bataille, le 16 Janvier 1977 ». C’est là l’appréciation d’un citoyen en 1998, à qui l’occasion a été donnée de se prononcer sur la situation faite aux familles des victimes du 16 janvier 1977.
10 ans après, le sentiment au sein de la population et de l’armée béninoise n’a pas changé. La plupart des hommes en uniforme interrogés sur la question ont manifesté leur mécontentement face au traitement réservé aux familles des martyrs du 16 janvier 1977. Elles sont abandonnées à elles-mêmes. Les reproches sont vifs à l’endroit de l’ancien président de la République Mathieu Kérékou qui, bien qu’il soit lui-même militaire et chef de l’Etat au moment des évènements a sacrifié ces familles. De l’avis des militaires interrogés, il est souhaitable que la journée du 16 janvier au-delà de toute considération politique, soit réhabilitée pour l’honneur de la patrie. La Place du Souvenir devrait reprendre son nom et chaque anniversaire doit rappeler au peuple qu’à un moment de son histoire, il a fait acte de bravoure. Les familles des victimes oubliées. Au trésor public et à l’intendance militaire, toutes les recherches en vue de voir ce qui a été fait pour les familles des victimes sont restées vaines.Le principe veut que lorsqu’un citoyen, agent permanent de l’Etat décède, sa famille reçoive un capital-décès après que celle-ci ait fourni un dossier. En plus de cela, si le de cujus a accompli 15 ans de service au moins, les ayants droit bénéficient d’une pension que leur verse l’Etat. La famille du capitaine Tossou Mathieu que nous avons pu rencontrer bénéficie de cette pension jusqu’à ce jour. Toutes nos démarches pour retrouver les autres familles ont été sans succès. Des informations qui nous sont parvenues de Sakété, il ressort que l’épouse du feu Abiodoun Basile a rejoint ses parents dans le Mono après avoir résidé dans cette ville. Sa fille X est restée aussi longtemps. Mais au camp militaire comme au Trésor public, l’on garde des souvenirs vagues de ce qui a été réellement fait pour les familles des victimes. Aucune information n’a filtré du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de l’Administration Territoriale sur la question. Au ministère de la Défense nationale, une source a conseillé de rechercher du côté de l’Administration Générale et du Budget, « le dossier est avec eux » a confié cette source. A l’ Etat Major des armées. A la Direction des Informations et Archives des armées (Diaa), rien n’a filtré. En fait, peu de militaires et de Béninois connaissent encore le nombre et les noms des martyrs du 16 janvier 1977 et de ce qu’il est advenu de leurs familles. Afin que les générations futures s’en souviennent encore, a fait remarquer un militaire, il faudrait une réhabilitation du 16 janvier. C’est une question d’honneur. A l’ère du Changement on peut donc espéré que le président Yayi Boni fera un geste à leur endroit..