15 février 2008
« Bénin : une démocratie prisonnière de la corruption est un livre, produit des efforts d’investigation de deux journalistes en les personnes de Wilfrid Adoun et François Awoudo. Cet ouvrage de 386 pages a été lancé le jeudi 14 février 2008 au Conseil national des chargeurs du Bénin en présence du représentant de la Friedrich Ebert Stiftung, de nombreux journalistes et d’acteurs de la société civile.
Ce livre selon tous les intervenants, est la preuve du courage des deux journalistes qui ont eu le mérite de mettre à nu certaines vérités jamais élucidées sur les dossiers tels que l’affaire Sonacop, le dossier Bank of Africa, l’affaire Titan. C’est ce qui à faire dire à maître Joseph Djogbénou que, le journaliste d’investigation est le révélateur des putréfactions de la société. En effet, les auteurs au terme de minutieuses investigations, ont fait remonter les dessous sordides de ces malversations qui n’ont fait qu’enfoncer le Bénin dans les entrailles de la pauvreté et du sous developpement. Le livre démontre également combien la succession de scandales non élucidés a fini par développer dans l’opinion, une banalisation parfaite de l’impunité. C’est selon les auteurs, l’une des menaces qui pèsent sur la démocratie béninoise. Dans le première partie de ce livre, les deux journalistes dressent une radioscopie de la corruption, avant d’en montrer les faits et chiffres dans la seconde partie. Quant à la troisième partie, elle est consacrée à la tyrannie de l’impunité. La dernière partie de Bénin : une démocratie prisonnière de la corruption, est intitulée « la démocrassouille » ; Un terme dont la définition se comprend après la lecture de l’œuvre. Une œuvre qu’on su apprécier à leur juste valeur les différentes personnes invitées à la cérémonie de lancement. Il faut rappeler que la publication de ce livre a été rendue possible grâce à la collaboration de la fondation Friedrich Ebert. Son représentant résident, Jan Nikla Engels s’est réjoui de l’élévation morale dont les auteurs ont fait preuve dans leur ouvrage. Il est revenu sur le caractère troublant des révélations faites dans le livre, avant de préciser que, loin d’avoir commandité ce travail, la Friedrich Ebert Stiftung a accepté de financer la réalisation de l’œuvre parce qu’elle porte sur la place publique, les questions de corruption qui bien que connues de tous restent dans l’antichambre d’un nombre restreint d’organisations. Il a par conséquent invité tous les Béninois à se l’approprier car il s’agit d’un devoir d’histoire.
Christian Etèkpo