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Caprices du prince ou surenchère politique ?

 

Arimi CHOUBADE

13 avril 2008

Il se verrait bien chef de l’opposition ; en plus d’être chef de l’Etat, chef du gouvernement, chef suprême des armées, chef du parti-Etat, Fcbe. Le docteur-président multiplie les revendications et les conditionnalités avant de prendre part aux municipales 2008. Un jour 50.000 cartes d’électeurs imaginaires se font voler, un autre jour l’encre indélébile se fait attendre, si ce n’est des soupçons de fraude, les menaces de boycott du scrutin, le chantage du ministre des Finances autour du budget des élections. On peut évoquer également les nombreux recours infructueux à l’encontre du bureau de la Cena.

Et ce n’est pas l’envie de poser d’autres griefs qui manquent. Certains émergents aimeraient bien se plaindre qu’il y ait plus d’affiches d’adversaires de la Fcbe dans les rues de Cotonou. Et que pour ce faire, il y a déséquilibre. Et qu’il faut une intervention onusienne pour garantir un scrutin équitable. Et que la justice retienne en détention quelques représentants du camp adversaire dans les démembrements de la Cena jusqu’après les élections. Pourquoi ne pas donner quelques sièges par avance à la Fcbe avant le décompte final ou permettre au docteur-président de nommer la moitié de tous les conseils municipaux en dehors de toutes élections comme au Zimbabwe ou à Cuba ?

Que ne ferait-on pas pour éviter au président-plus-que-Dieu de subir un désaveu à travers les urnes alors que l’on dit de lui qu’il est proche de son peuple, porteur d’une vision pour son bonheur et à son chevet 24 h/24 ? Au même moment où les procurations qui ont servi à construire la majorité parlementaire présidentielle se retrouvent désormais dans les poubelles du coordonnateur du G13. Où la « vieille classe politique » décide de sonner la fin du one man show en renvoyant les « adolescents politiques » à leurs chères études inachevées en ce qui concerne l’animation de vie publique.

Le prince du changement est d’une constante impressionnante face à la chose électorale. Celle-ci n’a de sens que lorsque la victoire est assurée. De nombreux acteurs politiques étaient surpris de le voir jubiler au lendemain de la présidentielle de 2006 alors que la veille du premier tour il réclamait un report du scrutin pour défaut de transparence (à l’époque déjà). Des appréhensions fondues comme neige au soleil après le raz-de-marée en sa faveur au sortir des bureaux de vote. A moins que la manœuvre n’ait servi à détourner l’attention. Voleur qui crie au voleur.

Aucun problème, il y a un an, aux législatives 2007, au plus fort du one man show. Le docteur-président pouvait tout se permettre. Une caravane électorale presque exclusivement composée de militaires poseurs d’affiches et applaudisseurs de meetings sur toute l’étendue du territoire national. L’émotion du fameux braquage manqué sur le cortège présidentiel en pleine campagne, le discours sur la nécessité d’accorder la majorité au gouvernement afin que l’émergence se réalise en un clin d’œil. Pour peu que G4, G13, Force-Clé et consorts réfutent la posture de voyeurs impuissants, le camp présidentiel se cambre.

Un aperçu de la surenchère qui s’annonce à l’horizon 2011. On voit mal, cette Fcbe-là, retorse, roublarde, truqueuse et son chef admettre d’être mis en minorité dans 3 ans à la prochaine présidentielle.

Reste à trouver le modèle d’inspiration. Le Kenya, le Zimbabwe ou le Sénégal ?


Tag(s) : #Politique Béninoise
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