Campagne cotonnière 2008 catastrophique : Dovonou doit rendre des comptes
jeudi 26 février 2009, par DP Le Grand Journal
Quel sera le tonnage de l’or blanc pour le compte de la campagne cotonnière de 2008 ? Nul ne le sait encore. Mais pour le moment, des informations concordantes font état d’une campagne catastrophique. Pour une seconde année de suite, le ministre Dovonou, le premier responsable du département de l’Agriculture a une grande part de responsabilité.
Titus FOLLY
Pour une deuxième année consécutive, la campagne cotonnière de l’année écoulée, à l’instar de l’année 2007 va être mauvaise laissent entendre des sources concordantes aussi bien au Palais de la Marina qu’au ministère de l’Agriculture. Cette baisse de performance démontre que le ministre Roger Dovonou en particulier, et le gouvernement du président Boni Yayi en général peinent toujours à retrouver leurs marques dans le domaine de l’or blanc. Pourtant depuis l’arrivée du régime du changement, des dizaines de milliards de F CFA ont été engloutis pour relever le défi de la compétitivité du Bénin dans la sous région. Cependant le compte est loin d’être bon car la descente aux enfers continue.
Plusieurs raisons sont à la base du désenchantement qui s’annonce. Il faut mettre en exergue d’abord le retard dans l’acheminement des intrants pour les divers traitements ; le mélange hétérogène relevé dans les emballages convoyés sur le terrain qui ne sont pas efficaces ; la non maîtrise de la dose à administrer aux plants par certains agents ayant pourtant l’expertise et recommandés par le ministère de l’Agriculture. En somme la qualité des produits phytosanitaires est plus que douteuse. En dépit de tout cela l’acheminement des intrants a connu du retard sans oublier le décalage criard noté dans le traitement des plants.
Ensuite dans une logique de cause à effet, on ne saurait passer sous silence les répercussions de ces produits douteux sur les plants. Ainsi dans les champs des communes productrices de l’or blanc comme Banikoara, Kandi, Gogounou, et bien d’autres localités du septentrion, tout est dégarni voir appauvri d’autant plus ces plants dans leur majorité sans fleurs, avaient l’aspect de tiges ratatinées pour ne pas dire crénelées.
Au regard de cette situation dramatique, on se demande comment en est-on arrivé à cette étape malgré les milliards mobilisés, les dispositions d’ordres organisationnels prises sans oublier la trop grande implication du chef de l’Etat. Avec le bilan peu élogieux qui s’annonce pour la campagne cotonnière 2008, l’on se demande ce à quoi ont servi les tournées et autres descentes régulières de Boni Yayi. Ce dernier était accompagné des cadres du ministère de l’Agriculture avec en tête leur patron, Roger Dovonou.
Toutes ces sorties montrées en boucle à plusieurs reprises sur les écrans de la chaîne nationale et des télévisions privées de la place n’étaient donc que des villégiatures déguisées. Circuler dans les champs aux cotés des contonculteurs à qui, sans cesse, on prodiguait des conseils, n’était donc que du cinéma pour voiler la découverte d’un circuit touristique. Le ministre Roger Dovonou, pour une question de conscience professionnelle, doit faire son mea culpa et ce avant que le gouvernement ne soit interpellé par l’Assemblée nationale sur cette campagne qui n’a pas comblé les attentes. Mais autres temps autres mœurs. Son prédécesseur Dossouhoui n’a pas autant fait avant que Boni Yayi ne lui retire le tablier. Mais entre Dovonou et Dossouhoui, la différence est nette. On a demandé au technocrate chevronné de rendre le tablier. Mais pourquoi ne fait-on pas la même chose à Dovonou ? Il parait que sous les tropiques du changement, on ne demande plus des comptes depuis deux ans car maintenant c’est la République des coquins.