L’émergence décomplexée… |
La pré campagne précoce a permis aux Béninois de faire la découverte de l’homme du Changement du type nouveau. Un profil bâti sur le constat d’un revirement de stratégie. Les émergents en sont presque arrivés à la conclusion qu’il n’y a plus de place pour la séduction dans la marche vers une reconquête de la Marina en 2011. Les muscles prennent le devant de la croisade une fois les carottes rangées. Révolue l’époque des cols blancs discourant à tout rompre sur le rêve, la vision, le verbe et la passion. Le profil du meilleur supporteur du docteur-président a donc beaucoup évolué. Les blancs-becs grandiloquents ont perdu de leur superbe au sein du système au profit de baroudeurs impitoyables, débarrassés de tout scrupule.
Ce qu’on croyait être un simple sursaut de décomplexion s’est transformé carrément en une opération de dévergondage ponctué d’arrogance et de provocation. Béhanzin Frédéric pionnier de cette nouvelle race d’émergents décomplexés a pu faire admirer son dédain de soi lorsqu’il proclame avoir contribué à piller l’économie de ce pays. Ce supporteur « chaud-chaud » de Yayi reconnaît publiquement que si des femmes ont trépassé en couche faute de soin, si des étudiants suivent des cours sur des bouts de brique dans les amphithéâtres, si la misère s’étend partout dans le pays, c’est parce que lui Frédéric Béhanzin a participé au siphonage massif des fonds publics.
Le numéro de Candide Azannaï au sujet des dessous de l’agression contre le siège de la Renaissance du Bénin, son ancien parti, a crevé un peu plus le plafond du dévergondage. Il s’accuse très sérieusement, toujours sur la place publique, d’avoir appartenu à une association de malfaisants. Des gens qui seraient en mesure de saccager leurs propres bureaux et de se livrer à un acte de barbarie sur un des leurs du genre des sévices sauvagement infligés à Jean-Paul Vieyra, frère de la présidente Rosine Vieyra-Soglo. Azannaï comme Frédéric Béhanzin incarnent le nouveau visage du « yayisme » ; tous deux assurés que personne ne viendra les inquiéter. La justice de l’Etat-Fcbe ne s’émeut que lorsqu’il s’agit d’épingler des adversaires politiques.
L’émergence décomplexée, c’est également l’affichage du chef de l’Etat avec des trafiquants de tout acabit. Ces hors-la-loi ont acquis une notoriété certaine après avoir été reçu à la présidence de la République par le docteur-président himself. Ils se vantent d’avoir fait virer un ministre trop porté sur la lutte contre la vente des produits pétroliers issus de la contrebande. Sur instructions fermes venant de très haut quelques-uns ont dû être cooptés sur des listes électorales du regroupement politique du chef de l’Etat, Fcbe. Que dire de cette image passée en boucle sur des chaînes de télévision montrant des officiers de police judiciaire se surprenant à exécuter des génuflexions devant des gros bonnet du trafic de produits pétroliers ?
Le clou de l’émergence complètement débarrassée de complexes, c’est le rappel d’anciens pensionnaires de la prison civile de Cotonou au sein du gouvernement alors même que les procédures engagées contre eux ne sont pas encore bouclées. D’autres endurcis bénéficient des largesses du pouvoir et se sentent pratiquement investis de la mission de conduire la défense de la citadelle menacée. Ce qui donne un aperçu du mental se mène la pré-campagne précoce. Tous les coups sont permis et la légalité ne pèsera que pour très peu de chose dans le combat pour le rempilage.
Le pire reste à venir…