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Conduit de force par des militaires honduriens au Costa Rica, où il a demandé l'asile politique, Manuel Zelaya a déclaré à la chaîne latino-américaine Telesur avoir été victime d'un "enlèvement", d'un "coup d'Etat". Le chef de l'Etat hondurien a demandé à son homologue américain Barack Obama de préciser "s'il était derrière cela". "S'il n'apporte pas son soutien à ce coup d'Etat, il peut empêcher cette attaque contre notre peuple et contre la démocratie", a-t-il ajouté.
Manuel Zelaya avait décidé d'organiser ce dimanche une consultation populaire pour ouvrir la voie à une révision de la Constitution qui lui permettrait de briguer un deuxième mandat le 29 novembre. Il avait maintenu ce référendum malgré l'opposition de l'armée, du parlement et de la Cour suprême, qui avait jugé ce vote illégal. Selon des médias locaux, les urnes installées pour la consultation populaire ont disparu à l'aube dans plusieurs bureaux de vote.
"COUP D'ÉTAT"
Un climat de crise politique régnait dans le pays depuis le milieu de semaine, M. Zelaya ayant lui-même forcé jeudi l'entrée d'une base militaire pour récupérer les urnes qui y étaient entreposées (voir aussi le porte-folio : "Le président du Honduras force l'entrée d'une base militaire"). La veille, M. Zelaya avait limogé le chef d'état-major général, le général Romeo Vasquez, devant le refus des militaires de distribuer le matériel de vote.
L'Union européenne a condamné dimanche l'arrestation par les forces armées du président du Honduras, Manuel Zelaya, et réclamé sa libération "immédiate", a annoncé la présidence tchèque de l'UE. A Washington, le président Barack Obama s'est déclaré "très préoccupé" et a demandé aux "acteurs politiques et sociaux" de ce pays d'Amérique centrale de respecter la démocratie et l'état de droit.
Peu après, le chef de l'Organisation des Etats américains a à son tour condamné le "coup". Le président socialiste du Venezuela, Hugo Chavez, et celui de Bolivie, Evo Morales, ont également tous deux dénoncé dans les mêmes termes le "coup d'Etat" dont a été victime Manuel Zelaya, un de leurs alliés. Elu président en janvier 2006, M. Zelaya avait opéré un net virage à gauche et s'était rapproché des dirigeants de gauche antilibéraux de la région.