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CRISE SOCIALE AU BENIN: COMMUNIQUE DU PARTI COMMUNISTE DU BENIN (P.C.B.)
 
 
 

 

PARTI COMMUNISTE DU BENIN

01 BP 2582 Recette Principale Cotonou (RB)

Tél. :21 35 02 95

 

ADRESSE

AUX TRAVAILLEURS SALARIES,

AUX FEMMES ET JEUNES PROGRESSISTES ET AUX PEUPLES

Dans un grand élan d’indignation contre la politique apatride, anti-populaire et anti-éthique du gouvernement de Boni Yayi, vous vous êtes mobilisés, à l’appel des responsables syndicaux pour une marche de protestation le 21 juillet 2009 à partir de la place de l’Etoile Rouge de Cotonou.

Boni Yayi et son gouvernement se sont à leur tour mobilisés pour empêcher cette manifestation. Le chef de l’Etat y est allé en personne le premier dans une rencontre avec les responsables syndicaux le vendredi 17 juillet 2009, rencontre au cours de laquelle dans un désarroi manifeste, il avance dans un mélange affreux, mi-badin, mi-dramatique, des aveux d’échec de son pouvoir, des menaces contre la ''politisation" des syndicalistes, sans aucune réponse satisfaisante aux revendications pourtant claires des travailleurs. Ensuite, ce fut le tour de son préfet de l’Atlantique-Littoral, Jules Honorat Hessou de prendre un arrêté liberticide en date du 17 juillet « d’interdiction des manifestations publiques relatives au dossier de la CEN-SAD  ». Et puis, c’est au ministre de l’intérieur, Armand Zinzindohoué de diffuser dans la soirée du 20 juillet un communiqué de menace « que force restera à la loi » contre les manifestants. Des groupes de mouchards ont été mis en avant pour lancer également des communiqués de menace de contre-manifestations provocatrices.

Mais tout cela ne vous a pas empêchés de sortir nombreux, travailleurs salariés, jeunes, femmes, paysans, tant de Cotonou que des régions de l’intérieur. Vous vous êtes heurtés aux barrages de policiers, de gendarmes, de militaires débarqués par centaines pour encercler la place de l’Etoile Rouge, assiéger la Bourse du Travail et occuper des carrefours de Cotonou. Ceci a élevé encore d’un cran votre indignation devant le déploiement de la tyrannie et votre détermination à marcher n’a pas faibli. Vous avez d’ailleurs, à plusieurs reprises, défié les forces de répression entre l’Etoile Rouge et la Bourse du Travail. Après votre regroupement à la Bourse du Travail sur directives de vos responsables syndicaux, vous êtes demeurés dans votre détermination. Là, un meeting de dénonciation du pouvoir a été tenu et des décisions de poursuite du mouvement ont été prises avec une grève générale de 48 heures à compter du mardi 28 juillet suivie d’une marche le jeudi 30 juillet 2009. Mais votre désir de marcher tout de suite contre l’arbitraire inadmissible n’a pas abouti.

Travailleurs salariés, jeunes, femmes et hommes du peuple,

Vous venez une fois encore de faire la preuve pratique que Boni Yayi est le chef des pilleurs, le parrain actuel de la mafia béninoise. En effet, la raison avancée dans l’arrêté préfectoral d’interdiction de cette marche (et de toute marche) est qu’il est interdit aux travailleurs salariés et au peuple de parler des vols de l’affaire de la CEN-SAD , sous prétexte qu’il faut éviter d’influencer la commission mise en place par le pouvoir. Pendant ce temps, les Roger Gbégnonvi, Lambert Koty, Nicaise Fagnon peuvent défiler à longueur de temps à la télévision et dans les journaux pour se justifier des accusations de vol, de pillage et de détournement et louer Boni Yayi. Ils sont autorisés eux à influencer la commission. Boni Yayi est bel et bien le chef des mafieux et joue des pieds et des mains, des matraques et des fusils pour que ses vols et ceux de sa bande n’apparaissent encore plus au grand jour. Mais mieux encore, travailleurs et peuples du Bénin, vous avez encore une fois vécu le fait que Boni Yayi est un tyran. Ceci est définitivement établi et seuls ceux qui ont vendu leurs âmes peuvent continuer de soutenir un tel pouvoir.

Votre détermination à en découdre avec ce pouvoir s’est bien sûr heurtée aux troupes envoyées par Boni Yayi, mais également au manque de soutien suffisant de la direction pratique de la manifestation que constituaient les responsables syndicaux. Un élément de cette direction, à savoir Georges Glèlè Kakaï, devant vous, a pu dire en substance : « Nous sommes responsables et nous ne voulons pas vous envoyer à l’abattoir ».  Nous osons dire que de tels propos face à l’arbitraire et en direction des masses en lutte sont plutôt irresponsables car théorisant la couardise et le consentement à l’arbitraire. Que les responsables syndicaux ne se soient pas préparés politiquement et pratiquement à assumer le désir des travailleurs et des masses populaires à en découdre avec le pouvoir tyrannique et apatride, cela peut et doit être reconnu par eux sous forme d’autocritique publique, mais ce fait ne doit en aucun cas se justifier par des arguments encourageant la couardise. Notre peuple a connu et vaincu l’autocratie et sait qu’il faut oser aller de l’avant contre les tyrans pour les vaincre.

Ces leçons sont d’autant plus importantes que des décisions sérieuses de poursuite du mouvement ont été prises : grève générale de 48 heures à compter du mardi 28 juillet suivie d’une marche le jeudi 30 juillet 2009. Il est certain que cette grève ne sera pas la dernière. Boni Yayi, rivé aux puissances impérialistes n’écoute rien venant du peuple. Lui et son gouvernement ne se sentent redevables qu’envers les Bolloré et autres Bouygues à qui ils entendent brader Bénin-Télécom, le Port, la Sobémap , etc. ; Yayi n’entend pas se détacher du joug linguistique et culturel français. Mais sa nature de tyran, d’apatride et de corrompu ne fait plus de doute et le mouvement populaire contre lui et sa politique se poursuivra à coup sûr avec d’autres grèves, marches et actions diverses. Mais ce qui peut et doit être définitivement obtenu avec la décision de la marche du 30 juillet, c’est la condamnation populaire du préfet Jules Honorat Hessou qui s’est permis de prendre un arrêté interdisant aux travailleurs et aux peuples de manifester contre les vols de milliards de francs dont vous êtes victimes. Jules Honorat Hessou s’est lui-même condamné en tant que criminel politique ne devant plus jamais exercer une activité de responsable devant le peuple. Le Parti Communiste du Bénin est sûr et certain que le peuple saura exécuter ce verdict.

Pour l’heure, le PCB dit aux travailleurs et aux peuples: Allez de l’avant, débordez d’initiative pour l’atteinte des objectifs fixés, osez bousculer les responsables que vous aimez bien.

Alors, à l’assaut du pouvoir tyrannique, apatride et corrompu de Boni Yayi !

Vive le mouvement émancipateur des travailleurs et des peuples du Bénin !

 

Cotonou, le 21 juillet 2009

Le Parti Communiste du Bénin

Tag(s) : #Politique Béninoise
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