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Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République du Bénin


06-10-2009

 

Dans une correspondance adressée au président de la République, le détenu Jacques Bio soupçonné d’assassinat sur la volontaire américaine clame haut et fort son innocence et en appelle au sens de responsabilité du Dr Boni Yayi.

Dénonçant l’arbitraire qui a caractérisé son arrestation, il est révolté contre les sévices corporels, les intimidations et le charlatanisme qui ont caractérisé sa détention depuis bientôt sept mois. Il s’étonne de la lenteur du Fbi à déposer son rapport d’expertise sur les tests Adn qui devraient prouver sa culpabilité ou l’innocenter, et il a la ferme conviction qu’en matière de preuve les Américains n’ont sans doute rien trouvé susceptible de le maintenir encore en détention provisoire, ce qui explique leur embarras à produire ledit rapport. En conséquence, il appelle le premier magistrat à intervenir promptement pour sa libération.


Prison Civile de Natitingou, le 24 septembre 2009
M. Bio Jacques Constant
Détenu à la prison Civile
De Natitingou

Monsieur le Président de la République,

Je vous écris cette lettre du fond de ma prison et c’est aussi du fond de mon cœur que je vous parle.
Je confie cette lettre à mon avocat en charge (du dossier objet de la présente lettre) Monsieur Kato ATITA pour qu’il vous la porte.
C’est en prison que j’ai fêté l’anniversaire de l’indépendance de mon pays. Un demi siècle de marche vers un peu plus d’indépendance et de liberté. Mais Monsieur le Président, j’aborde déjà mon 7èmemois en prison pour RIEN. Depuis le 20 mars 2009, je suis privé de ma liberté et détenu à la prison civile de Natitingou avec mon grand-frère M. BIO Jacques Aurélien et M. AMOUSSA AG Dompago à Badjoudè, Commune de Ouaké. Je n’ai aucune activité politique, et ne suis membre d’aucun parti politique. Jai 42 ans et je suis titulaire d’une Maîtrise en Géographie et d’une Maîtrise professionnelle en Communication.
Depuis le 20 mars 2009 donc, nous sommes en prison, laissant parents, femmes et enfants dans le désarroi et la détresse, injustement accusés du meurtre de Cathérine Puzzey, volontaire américaine, professeur d’Anglais au CEG Dompago, cruellement assassinée à son domicile à Badjoudè dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12mars 2009. Je suis emprisonné après une garde à vue prolongée sur ordre du Procureur de la République du Tribunal de 1ère instance de Natitingou. M. AMOUSSA Abdou Gaffari a été libéré le 18 septembre dernier. Il a passé 6 mois en prison, soit la peine maximale qu’il encourrait s’il avait été jugé et condamné pour le délit de divulgation de secret professionnel.
Je trouve inutile de vous relater ici tout ce que j’ai subi comme actes de tortures lors de ma garde à vue à la Brigade de Djougou puisque mon avocat, Maître Paul KATO ATITA, vous a déjà fait parvenir mon récit dans une correspondance qu’il vous a adressée le 06 avril 2009. Je me garde aussi de vous faire part des détails de la pire des tortures morales que notre Gendarmerie et le FBI des Etats-Unis d’Amérique ont fait subir à mon père âgé de 73 ans aux fins de lui arracher des aveux même si ceux-ci sont faux . Tout ce que j’ai enduré jusqu’à mon incarcération prouve que notre Gendarmerie n’a pas du tout cherché à établir les faits et la vérité : elle n’est pas seulement du ôté de nos accusateurs, elle nous accuse sans aucune preuve et m’a traité comme un criminel depuis le début. Alors que une Gendarmerie Républicaine et Souveraine, 24 heures lui aurait suffi pour voir clair, en tout cas en ce qui me concerne, et on éviterait ainsi une grave erreur qui n’honore pas notre pays, avec l’avantage d’explorer rapidement et plus intelligemment d’autres pistes.
J’ose faire appel à votre Excellence tout simplement parce nous sommes innocents et parfaitement innocents !
Permettez-moi d’exprimer mon grand étonnement et mon inquiétude devant l’extrême rapidité des investigations qui nous ont conduits en prison, sans avoir prouvé quoique ce soit, investigations qui subitement, dès lors qu’on nous a mis au frais, plongent dans une extrême lenteur et maintenant, c’est tout le processus juridique qui est bloqué. Devons-nous restés en prison parce que le FBI des USA s’obstine à ne pas respecter la justice de notre pays ?
Libérez-nous maintenant au nom de l’indépendance de notre pays. Libérez notre justice, libérez notre pays. De quoi s’agit-il en réalité et en résumé? Une malheureuse coïncidence !
L’assassinat de Mme Catherine
Puzzey coïncide avec le fait qu’elle aurait écrit au Bureau du Corps de la Paix pour s’opposer au renouvellement de mon contrat en tant que facilitateur. Aurait-elle écrit sur la base de ses convictions personnelles ou a-t-elle été montée par l’une des vilaines facettes de la béninoiserie négative appelée jalousie diabolique ?
J’exerce ce job au Corps de la Paix de manière temporaire pendant les vacances scolaires et j’en suis à mon troisième contrat. Comme tous les facilitateurs, je sais qu’il faut mériter le prochain contrat par la qualité de la prestation pendant le stage de formation des futurs volontaires américains. Après la prestation de serment d’une promotion, nous ne sommes plus sous contrat et le job est fini.
J’ai entretenu de bonnes relations professionnelles avec ma collègue et regrettée défunte, on ne s’est jamais disputé ; je n’ai jamais décelé en elle un seul signe d’animosité à mon égard ; je n’ai jamais su qu’elle a écrit contre moi. Mais voici l’hypothèse des accusateurs : Parce que mon grand frère et son ami Abdou travaillant au Corps de la Paix, ont eu vent de ladite lettre (ça, c’est vrai, seulement ils ignoraient l’auteur de la lettre et se sont mis d’accord pour ne rien dire, donc l’information est restée dans le service) mon grand frère en aurait parlé à mon père (ce qui n’est pas vrai, mais ils ont torturé mon père âgé de 73 ans pour lui arracher des aveux) ;mon père à son tour m’en aurait parlé(ce qui est totalement faux). Après interrogatoires musclés et contre interrogatoires, tortures, mensonges et usages de faux, tout ceci mené conjointement par notre Gendarmerie et des agents du FBI des Etats-Unis d’Amérique, on nous foutu en prison sans avoir prouvé que j’ai été informé de cette fameuse lettre et sans avoir établi un quelconque fait ou indice me liant directement ou indirectement au crime. Deux mois après notre incarcération, le juge nous entend pour la première fois ! et de cette première audition, il ressort que nos accusateurs n’ont toujours rien d’autre que leur soupçon. Six mois après, ils n’ont toujours rien d’autre que leur propre soupçon. Et nous devons attendre, attendre encore en prison, dans les conditions que je ne vous décris pas, avec tous les préjudices que vous imaginez, pour nous-mêmes, nos familles et surtout pour le discrédit ainsi jeté sur notre pays et sa justice.
Monsieur le Président, même en supposant que j’aie été mis au courant de cette lettre, rien n’autorise notre Gendarmerie et le FBI des Etats-Unis de me traiter d’emblée comme un criminel, à me torturer, à torturer mon pauvre père, à me jeter en prison avec mon frère qu’ils accusent de complicité pour meurtre ! Il y a un large fossé entre savoir que Cathérine a écrit contre moi (ce que j’ignorais d’ailleurs) et l’égorger sauvagement ! Au nom de mes convictions religieuses et de ma vision des valeurs humaines, je ne suis pas capable d’un tel acte. Au-delà de l’indignation, tout ceci est simplement stupide et ridicule doublement cruel vis-à-vis de nous-mêmes, parfaits innocents, mais aussi vis-à-vis de la pauvre défunte et de sa famille !
LIBEREZ-NOUS MAINTENANT AU NOM DE L’INDEPENDANCE DE NOTRE PAYS. LIBEREZ-NOTRE JUSTICE, LIBEREZ NOTRE PAYS
Monsieur le Président, je suis certain d’une chose : Si vous avez ordonné que la lumière soit faite immédiatement sur cette affaire qui, sans doute, risquerait d’avoir une incidence diplomatique étant donné que c’est une citoyenne américaine qui a été assassinée et que son Ambassade, comme on peut l’imaginer facilement, s’est aussitôt saisie de l’affaire pour la porter à votre connaissance directement ou indirectement, oui, Monsieur le Président, je suis absolument certain, disais-je, que si vous avez ordonné que la lumière soit faite le plus rapidement possible, VOUS N’AVEZ EN AUCUN CAS EXIGE QUE SOIENT LIVRES DES INNOCENTS. NON, VOUS NE POUVEZ LE PENSER, J’EN SUIS CERTAIN.
Par ailleurs, s’il est nécessaire, important, voire impérieux et juste de trouver Les coupables, il serait aussi plus dommage, lamentable, regrettable et injuste de trouver DES coupables coûte que coûte, au point de sacrifier des innocents. Non Monsieur le Président de la République, je suis convaincu que vous n’avez pas demandé ça ! Vous avez demandé LES coupables ! Vous ne voulez ni n’exigez que l’on vous fabrique Des coupables dans une affaire sérieuse ! Ce n’est non plus la volonté des Américains, je suppose.

ALORS POUQUOI ? POURQOUI ?
Je suis convaincu que vous conviendrez avec moi sur la réalité que si ce sont des innocents et Rien ne nous lie de près ou de loin à ce crime, je disais donc, Monsieur le Président que vous serez d’accord avec moi que si ce sont des parfaits innocents qui sont condamnés dans ces conditions, Vous-même, Votre Excellence, vous ne serez pas fier du tout, notre pays n’aura rendu aucun service aux américains, la famille de la pauvre victime n’aura jamais cette consolation, la moindre, de voir Les vrais coupables punis et, comme on dit chez nous en Afrique, l’âme malheureuse défunte aura du mal à se reposer. De plus, cette famille a droit à la vérité et elle saura la vérité, tôt ou tard ! Car, il serait inhumain et irresponsable de leur infliger une double douleur : Celle d’avoir perdu un enfant, à laquelle s’ajoute celle de ne pas connaître les vrais coupables et de voir accuser des innocents.
Monsieur le Président de la République, permettez-moi maintenant de partager avec vous les profondes motivations de la présente lettre. Elles sont de trois ordres :
-La première est que vous êtes Le Père de la Nation, le premier garant de la justice, le premier magistrat d’un Etat Souverain et Indépendant. Et pour cela, je peux compter sur vous, je dois compter sur vous. Je prends le peuple béninois tout entier à témoin. Vous avez prêté serment un 06 avril 2006 et les Béninois vont être fixés sur qu’ils sont en droit d’attendre de leur Président, lorsqu’ils verront la suite des événements dans cette affaire
La deuxième motivation trouve une double inspiration de votre dernier voyage en France que j’ai suivi avec attention à la télévision dans le bâtiment 2 de la prison civile de Nattitingou : vous avez rencontré la communauté béninoise de France et vous avez suivi la finale de la coupe de la League auprès du Président Français. En vous voyant parler aux Béninois vivant en France, les invitant à venir investir sans hésitation dans leur pays d’origine. Je ne me suis pas empêché de penser ceci : Qu’aller vous faire Monsieur le Président, si l’un de ces béninois de France venait à être accusé injustement de meurtre d’un(e) citoyen(ne) français(e) risquant ainsi la peine maximale ? Oui, qu’allez vous faire ? Qu’allez vous faire pour que ce dernier se sente Béninois et fier de l’être ? Oui, qu’allez vous faire Monsieur le président de la République, pour raffermir et consolider cet élan patriotique de tout Béninois où il se trouve ?
Alors je ne pus m’empêcher d’admirer l’homme aux côtés de qui vous avez suivi ce match de football au Stade de France. Par les médias, tout le monde est au courant de toutes les démarches que le Président Nicolas Sarkozy entreprend promptement et personnellement, lorsqu’il s’agit de la vie ou de l’atteinte aux libertés fondamentale d’un Français à l’étranger. Il se prononce ouvertement, de façon immédiate et pose des actes concrets sans rien attendre.
De la même manière, j’ai une profonde admiration pour les Américains qui ne tardent pas du tout à mettre tout en œuvre, quand il s’agit de la sécurité et de la vie de leurs citoyens où qu’ils se trouvent. La preuve, ils n’ont pas lésiné à intervenir ici chez nous, afin de voir clair dans le meurtre d’une américaine sur le sol béninois, donc en territoire étranger, et me voilà tout à coup en prison avec mon frère et son ami et collègue. Seul bémol nous sommes parfaitement innocents ! Alors, libérez nous maintenant ! Ils ont les moyens pourrait-on dire. Faire la même chose que le président Français par exemple, se déplacer et aller jusqu’au pays où la vie et la sécurité d’un Français sont menacées parait compliqué, difficile, voire impossible pour un petit pays pauvre qui se met difficilement sur la voie de l’émergence comme le Bénin.
Mais voilà Monsieur le Président, ceci se passe sur notre territoire, chez nous-mêmes… Des innocents pères de familles, membres de leurs familles, de leur société de leur patrie, citoyens béninois à part entière, sont en prison arbitrairement, privés de leur liberté, et risquent d’y rester encore longtemps. Pourquoi Monsieur le Président ?
Heureusement, vous êtes là et de toute évidence, c’est à tout cela que vous vous attelez à mettre fin. Car à mon humble avis, Monsieur le Président, on doit émerger dans ce sens là aussi.
-La troisième motivation, la plus forte, Monsieur le Président, comme un déclic, mieux une lumière qui jaillit soudain : au petit matin du 02 août entre 03h10 et 03h30, me reviennent en esprit votre discours à la Nation et votre entretien avec les journalistes à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance de notre pays. Je me suis dit alors : «Mais c’est lui le père de la nation, et je dois me confier à lui immédiatement. Il lui suffit donc d’être informé et bien informé pour réagir promptement dans l’intérêt de son peuple ! »
Par ailleurs, je me suis laissé convaincre par deux éléments fondamentaux.
D’abord, vous évoquiez le Dieu Tout Puissant, d’une manière très éloquente et très touchante.
Visiblement, vous êtes croyant et homme de Dieu Monsieur le Président. Vous luttez et œuvrez inlassablement, contre vents et marées pour un Bénin émergent. Cela se voit dans plusieurs domaines. En voilà un qui vous est offert maintenant, celui de la justice, de l’indépendance de la justice pour citer notre constitution.
Ensuite vous êtes direct et sincère. Il s’en dégage une si grande chaleur de cet amour que vous avez pour la Nation toute entière pour tous les Béninois dont l’épanouissement et le bonheur vous tiennent à cœur. Là j’ai soudain réalisé que sans le savoir, vous venez d’apporter un démenti formel à la rumeur à la rumeur au sujet de notre dossier ! J’en étais déjà sûr (je l’ai dit ailleurs), je le suis encore plus maintenant : Non, mon Président n’a pas décidé de sacrifier ses propres citoyens qui de surcroît sont parfaitement innocents pour

faire plaisir aux Américains ou parce que il a peur d’eux ! Il ne laisserait pas faire non plus si seulement il était bien imprégné de la situation. Non, c’est plutôt un père de la nation ne voulant que mon bonheur. (pourvu qu’il sache dans quel malheur je suis) que j’ai vu la télévision cet heureux jour commémorant notre indépendance.
Alors, Monsieur le Président, agissez avec éclat en faveur des innocents. En faveur de la justice. Et le peuple béninois, de l’intérieur comme de l’extérieur sera rassuré. Rassuré sur l’avenir dans les différents domaines que vous avez attaqués avec tant de fermeté et de conviction l’Education, l’Economie, l’agriculture, la Santé, etc. la justice !
Monsieur le Président, l’on pourrait penser que le dossier est « sensible », « brulant », « délicat », car après tout, il s’agit d’une affaire criminelle qui plus est, prend une envergure internationale. Surtout lorsque c’est la première puissance mondiale qu’on a en face ou sur le dos ! C’est vrai, à première vue.
Or justement, c’est pour la même raison que mes frères et moi ne devrions en aucun cas être victimes d’une flagrante et honteuse violation des droits de l’Homme : d’un côté, les Usa, vieille démocratie, donneuse de leçon en la matière et prônant le respect des droits de l’Homme dans le monde entier, et de l’autre, le Bénin, mon pays, jeune démocratie certes, mais faisant preuves dans la promotion des droits de l’Homme et ayant tout à gagner à le montrer en posant des cates concrets.
Tout est donc réuni pour que dans cette affaire, tout et absolument tout se fasse dans les règles, dans le respect de nos droits en tant qu’Homme et Citoyens d’un Etat souverain.
D’ailleurs, il n’y a rien de « délicat » et de « brûlant » dans un dossier à 100% vide en ce qui nous concerne ! Notre emprisonnement, voilà déjà sept mois, ne se justifie d’aucune manière. Son Excellence, il n’est question ni de politique, ni de diplomatie. Il s’agit de justice et du simple respect des textes qui sont pourtant clairs.
S’il vous plait, Excellence, ne dites surtout pas à l’heure où nous sommes : « Laissons la justice faire son travail » ! Elle l’a dejà fait. Monsieur le Président et le résultat : Mon père et moi avons été torturés, plus de six mois de prisons pour RIEN. Je ne supporterais pas non plus une longue procédure de mise en liberté sous le prétexte que « l’affaire est en cours » ou encore « laissons la justice faire son travail ».
Professionnnellement, juridiquement et sur l’Honneur de son serment, demandez à n’importe quel juge ce qu’il pense, au vu des éléments du dossier : « Je les libère immédiatement ! », dira-t-il. Pour moi donc, « Laissez la justice faire son travail », c’est cela ! Et plus encore, vous pèserez de toute votre autorité pour que la justice soit rendue et toutes réparations faites sans embûches, ni lourdeurs administratives.
ALORS, LIBEREZ-NOUS IMMEDIATEMENT ! VOUS LE POUVEZ ! LIBEREZ-NOUS MAINTENAT AU NOM DE L’INDEPENDANCE DE NOTRE PAYS.
LIBEREZ NOTRE JUSTICE, LIBEREZ NOTRE PAYS !
Monsieur le Président, et premier magistrat de la République, réagissezà cet appel que nous sommes, et à travers notre appel, celui de nos familles respectives, de tout Béninois qui pourrait se retrouver un jour dans une situation similaire, de tout le peuple béninois assoiffé de justice qui verra dans les actions courageuses que vous allez entreprendre, la preuve du prix que vous accordez à ce qui constitue la plus sacrée des valeurs républicaines dont vous êtes le premier garant : LA JUSTICE ET SURTOUT L’INDEPENDANCE DE LA JUSTICE pour tous les citoyens de ce pays dont vous avez la destinée entre les mains. NOUS PRENONS TOUT LE PEUPLE BENINOIS A TEMOIN.
Plus que notresort en tant que pauvres prisonniers innocents, c’est du sort de notre pays qu’il s’agit maintenant. Chaque seconde de plus que nous passons dans cette prison a la valeur inestimable d’une parcelle à jamais irrécupérable de l’Honneur et de la Dignité de notre pays indépendant et souverain que votre indifférence livre aux étrangers.
Monsieur le Président, prenez vos responsabilités et faites-le savoir. L’honneur et la dignité nationale en dépendent.
Monsieur le Président, libérez l’innocence au nom de l’indépendance.
Plus de six mois de prison pour RIEN, nous sommes à bout de peine.
Nos familles, souffrantes, ont besoin de notre présence.
Coupable, nul autre mot ne saurait désigner votre silence.
Et le peuple ne pourra croire à votre totale indifférence.

Monsieur le Président de la République, j’ai la tristesse de confier à votre haute bienveillance que bientôt, je n’aurai pas le cœur à manger tant que « la justice sera en train de faire son travail ». Je me contenterai d’un peu d’eau de notre patrimoine ; Possotomè, et ensuite, je ne prendrai même plus une goûte d’eau. Je me vêtirai de noir, en signe de deuil pour notre Justice et pour notre Etat Indépendant et Souverain.
J’accepterai alors de mourir lentement au rythme de notre procédure judiciaire à double vitesse, et que vous le veuillez ou non, VOTRE CONSCIENCE ET VOTRE RESPONSABILITE SONT INTERPELLEES. JE PRENDS ENCORE TOUT LE PEUPLE BENINOIS A TEMOIN. DES MAINTENANT, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, NOS VIES ET NOTRE SECURITE SONT DANS VOS MAINS. JE N’APPELLE PAS CA GREVE DE LA FAIM. CE N’EST NON PLUS UN MOYEN DE PRESSION. METTEZ-VOUS SIMPLEMENT A MA PLACE ET ET VOUS N’AUREZ PLUS D’APPETIT.
Cependant, je garde l’espoir que vous ne resterez pas sourd à mon appel si seulement il parvenait jusqu’à vous. C’est pourquoi, pardonnez-moi, je passe non seulement par mon avocat, mais aussi par les médias.
C’est avec cet espoir dans le cœur que je vous rassure, Monsieur le Président, de mon esprit patriotique dont je voudrais voir la flamme rendue encore plus vive, grâce à vous et à la manière dont vous vous impliquerez pour une issue heureuse de cette affaire.
J’accepte la volonté de Dieu, par ma foi. Par cette même foi, je refuse et je dénonce l’injustice des hommes.
Merci Monsieur le Président.

Source: La Nouvelle Expression


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