jeudi 13 octobre 2011
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Quelle que soit la couture sous laquelle se présente l’affaire, on revient presque toujours aux motivations de ce mépris de l’opinion africaine de la zone Cfa au sujet des chamboulements monétaires mondiaux. Ou bien l’arrimage du Cfa à l’Euro est si factice qu’il ne suscite aucune poussée d’urticaire chez slovaques, allemands, polonais ou autres européens de souche opposés à toute idée de solidarité trop contraignante. A moins que ce ne soit ceux qui font office d’économistes francophones d’Afrique qui préfèrent adopter le profile bas, de peur de faire remonter en surface leur ignorance rédhibitoire en matière de gestion d’une monnaie. Dans la réalité, en effet, toute l’expertise autour du Cfa se concentre à la banque de France et non dans les banques centrales d’Afrique francophone (Bceao, Bceac), encore moins à la Boad et autres machins du genre, 51 ans après les indépendances nominales.
Ce n’est pas tant le renoncement de souveraineté à propos d’un élément aussi souverain que la monnaie qui pose problème. C’est le retrait tacite du sujet de tous les débats nationaux en zone Cfa qui interpelle les intelligences. Passe encore que les leaders et dirigeants soient en phase avec cette hérésie optionnelle considérée comme unique au monde (13 à 14 pays utilisant une monnaie dont-ils n’ont pas directement la gestion). Mais imposer le silence autour parait encore plus hérétique surtout à l’ère du pluralisme démocratique. Nos princes ne cherchent même pas un soutien quelconque de leurs peuples respectifs, même de façade, comme cela se fait chez les partenaires européens. Ne serait-ce qu’un début de réflexion autour des prévisions apocalyptiques de la part de nombreux experts dont fait l’objet le socle monétaire (l’Euro) sur lequel nous sommes sensés être adossés.
Il convient néanmoins de reconnaitre un certain stoïcisme de la part des gouvernants de la zone Cfa. Rien ne semble les dévier des mêmes recettes que jadis malgré les tempêtes sur le marché international. Les économies nationales continuent de tabler leurs feuilles de route sur la base de la portion congrue du secteur formel en choisissant d’ignorer l’informel, détenteur de l’économie véritable. A cette échelle microscopique, irréelle et théorique, il est plus facile d’entretenir des semblants d’indicateurs liés à la croissance économique, les équilibres macroéconomiques, des repères de performance. Quand bien même tout le monde est conscient que tout cela ne se traduirait pas en réduction de pauvreté, autosuffisance alimentaire, réduction de la fracture sociale, lutte contre la corruption etc...
La frime, la bouffe, la soumission…
arimi choubadé http://arimi.freehostia.com