Absence des Ministres conseillers et 1er conseillers: Les Chancelleries du Bénin en souffrance

30 avril 2010

Absence des Ministres conseillers et 1er conseillers: Les Chancelleries du Bénin en souffrance

Selon des sources proches du Ministère des Affaires étrangères, les ambassades et les consulats du Bénin souffrent cruellement de Ministres conseillers et de premiers conseillers sans lesquels les activités diplomatiques dans les représentations à l’étranger sont sens dessus-dessous. Ce n’est pas faute de cadres qualifiés et de propositions faites au Président de la République. Le chef de la diplomatie béninoise Jean-Marie Ehouzou qui a sous la main une longue liste de diplomates est toujours bloqué.

Ils sont là et croupissent sous le poids de l’âge au Ministère des affaires étrangères. La plupart d’entre eux sont à 02, 03, 04 et 05 ans de la retraite. Chaque jour, ils ont la main au menton, certains sans dossiers, d’autres sans responsabilités. En fait, ils chôment à longueur de journée. Ils manquent d’entrain et de volonté face aux rares tâches qui leur sont confiées. Comme quoi, ils n’ont plus le cœur à la tâche. La tête ailleurs bien entendu, plus précisément dans les chancelleries qui sont vides : les hauts cadres de la diplomatie béninoise songent à purger leur fin de carrière dans les ambassades et les consulats. Mais ils n’en ont pas encore l’occasion. Pourtant, le besoin de cadres qualifiés se fait grand dans les représentations du Bénin à l’étranger. A Washington, Tokyo, Rome, New Delhi, Pékin, Abudja, pour ne citer que ces cas, le phénomène est identique. L’absence du Ministre conseiller et du premier conseiller est une question cruciale à laquelle l’Etat béninois tarde à apporter une réponse. A qui la faute ? Au président de la République ou au chef de la diplomatie béninoise ? Des sources proches des chancelleries et même du siège de la diplomatie béninoise, la balle est dans le camp du Premier Magistrat du pays. Son collaborateur titulaire du ministère des affaires étrangères, a visiblement déjà déposé sur son bureau, le dossier dont le traitement devrait déboucher sur la prise d’un décret pour nommer les hommes qu’il faut là où le besoin se fait sentir.

Selon nos informations, cette question est soulevée depuis des mois et a souvent été inscrite au premier point des revendications des travailleurs de ce ministère. Jusqu’à ce jour, c’est toujours le statu quo, alors qu’à la faveur de l’une des dernières décisions prises en conseil des ministres, le chef de l’Etat a procédé à la nomination d’ambassadeurs. L’occasion dont rêvaient les hauts cadres de la diplomatie pour occuper les fonctions auxquelles ils aspirent est ratée. C’est vrai qu’elle n’est pas la dernière, mais dans le milieu, on parle du mépris que le chef de l’Etat affiche face à la question. Il accusé d’avoir mis la main sur les propositions qui lui sont faites par le Ministre de tutelle. Qu’est-ce qui pourrait justifier cette attitude de sa part ? Difficile d’y répondre. N’empêche, il est tout au moins certain que ce n’est pas les hommes qualifiés qui manquent. Le Bénin dispose encore d’une bonne brochette de hauts cadres diplomates qui sont tapis au ministère des affaires étrangères. De même, on soutient que ce n’est pas faute de moyens financiers pour supporter les charges inhérentes à ces hautes fonctions. Les raisons sont donc ailleurs. La situation ne s’accommode pas avec la volonté du président de la République de développer une diplomatie émergente qui exige des hommes qu’il faut et au moment où il faut.

FN