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25-01-2010

 

Albert Tévoèdjrè remplacé par Célestine Zanou à la tête du Comité intellectuel de l’organisation du cinquantenaire de l’indépendance du Bénin à Porto-Novo

 

 

Écrit par Brice OGOUBIYI

 

 

Comment comprendre le va-et- vient de la présidente de Dynamique du changement au palais de la République ? Selon toute vraisemblance, l’ancienne candidate à la présidentielle de mars 2006 n’a pas tout dit sur ses rencontres avec Boni Yayi.

 

Ancienne directrice de cabinet du ministre du Plan Albert Tévoèdjrè, ancienne directrice de cabinet du président de la République Mathieu Kérékou, ancienne fonctionnaire internationale et consultante auprès des institutions de l’ONU, Mme Zanou Houétohossou, on pourrait l’affirmer a été à la bonne école et elle a tout pour séduire. Rompue à la haute politique, elle n’a pas sa langue dans la poche. Provocatrice, coléreuse et parfois épidermique, elle est capable de souffler à la fois le chaud et le froid. Pis, elle trouve toujours avec une facilité déconcertante les arguments pour justifier ses positions politiques même les plus délicates. Pour tous les Béninois qui l’ont écoutée à sa sortie d’audience avec le président de la République, la rencontre avec Boni Yayi rentrait dans le cadre des consultations tous azimuts pour la formation du gouvernement qui serait imminente. Ainsi pour le public, Mme Zanou, serait pressentie pour entrer dans le prochain gouvernement. Elle-même a donné l’impression d’abonder dans le même sens, jouant sur la notion du devoir et du patriotisme. Elle disait en filigrane ceci : « le salut du peuple Béninois ne réside pas dans la cacophonie, dans la division Nord Sud qu’on veut nous imposer. Il faut qu’on se batte contre cela et qu’on travaille à l’unité nationale. Si c’est pour cela qu’on nous fait appel, alors le devoir nous appelle ».


Célestine Zanou voulait le poste depuis belles lurettes


En vérité, sa visite chez le chef de l’Etat ne s’inscrivait nullement dans ce registre. Habile et très intelligente, elle a effleuré le sujet lorsqu’elle affirmait « qu’on peut contribuer à améliorer les choses, sans être forcément au gouvernement. Donc ne m’attendez pas forcément au gouvernement ». Mais elle a aussi pris le soin de brouiller aussi vite que possible les cartes. Le poste auquel le président de la République la destinait en réalité et qui semblait requérir son approbation, c’est celui de remplacer le professeur Albert Tévoèdjrè à la tête du Comité intellectuel de l’organisation du cinquantenaire de l’indépendance du Bénin à Porto-Novo. Un poste pour lequel Tévoèdjrè avait déjà pris des attaches avec l’ambassadeur de France, rencontré Jacques Toubon, les autorités françaises et la communauté internationale à ce sujet. C’est sans doute dans ce dessein que le décret présidentiel qui devrait installer le Médiateur de la République dans ce nouveau rôle tardait à venir. Pour ce poste, il importe de rappeler que Célestine Zanou Houétohossou avait rencontré à la fois à Paris et à Cotonou le chef de l’Etat.


Le risque de l’auto flagellation


Mais quand on connaît les rapports distendus qu’entretient aujourd’hui Mme Zanou avec le Parti national Ensemble depuis sa confrontation manquée avec le professeur Jean-Pierre Ezin, tous deux candidats au poste de commissaire à l’Union africaine, et qui a tourné à l’avantage de l’ancien recteur de l’université nationale du Bénin et directeur de l’institut de Mathématiques, on se doute bien du malaise que provoquerait cette offre du chef de l’Etat dans ses rapports avec Albert Tévoèdjrè. La délectation avec laquelle Zanou Célestine semblait accueillir cette nouvelle, cachait mal un arrière goût de revanche sur l’histoire. Boni Yayi dépouillerait Tévoèdjrè pour habiller celle qui après son échec à l’Union africaine était entrée dans la rébellion et en une opposition systématique au pouvoir. Si cette décision du président se concrétisait, elle serait la preuve de l’incohérence au sommet du pouvoir que dénonçait l’opposition. On ne comprend pas ce que gagnerait le pouvoir à s’auto flageller et à entrer en confrontation ouverte avec le Médiateur de la République qui paraît, pour le moment encore, la seule personnalité qui croit en lui, et qui œuvre pour sauver les meubles.

 

Source: Quotidien Nouvelle Expression





Tag(s) : #Politique Béninoise
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