
Gilchrist Olympio, l'opposant historique, annonce l'entrée au gouvernement de sept membres de son parti l'UFC, l'Union des forces de changement. C'est la première fois que l'UFC participera à un gouvernement au Togo.
Gilchrist Olympio est le fils de Sylvanus Olympio, le premier président du Togo. Il avait été assassiné en 1963 lors d'un coup d'Etat ourdi par Gnassingbé Eyadema, père de l'actuel président Faure Gnassingbé.
Plus qu’un coup de théâtre, c’est une bombe politique que Gilchrist Olympio vient de lancer ce jeudi 27 mai 2010 à Lomé. Et pour lancer cette bombe, il a choisi le salon de son père, Sylvanus Olympio, le premier président du Togo.
Le président de Union des forces de changement (UFC) a donc annoncé aux journalistes qu’il venait de signer un accord avec le Rassemblement du peuple togolais (RPT), le parti au pouvoir. Au terme de cet accord, l’UFC entrera dans le gouvernement qui sera rendu public dans la journée avec sept portefeuilles et un ministère d’Etat.
L'UFC participera à la formation des cabinets ministériels, désignera des responsables, des administrations centrales, des sociétés d’Etat, des préfectures, des mairies et des ambassades. Il faut encore préciser que c’est la première fois que l’UFC va participer à un gouvernement depuis le début du processus démocratique et tous ceux qui l’ont précédé pour aller au gouvernement. L’UFC les a combattus, comme il a combattu le RPT (Rassemblement du peuple togolais), le parti au pouvoir avec lequel il signe aujourd’hui un accord.
Ce qui a poussé le « vieux lion » à se rapprocher de ses anciens ennemis
Gilchrist Olympio dit avoir pris cette décision après avoir longuement réfléchi sur les causes réelles de la crise profonde qui mine le pays depuis des décennies. Et après ce long combat, au prix de beaucoup de sacrifices, il s’est, dit-il, rendu compte, que les résultats escomptés n’ont pas été atteints.
Gilchrist Olympio estime donc qu’il est temps de proposer au peuple togolais une voie nouvelle de sortie de crise, fondée, affirme-t-il, sur l’esprit de partage du pouvoir. Il reste maintenant à voir quelle sera la réaction des militants de l’UFC qui marchent tous les samedis contre le pouvoir en place.
L’UFC traverse depuis quelques mois une crise profonde. Il y a encore quelques jours, c’est le premier vice-président du parti, Patrick Lawson qui a adressé une lettre à Gilchrist Olympio, pour lui rappeler que le duo national, organe de décision du parti, est contre la participation de l’UFC au gouvernement. On attend donc la publication du gouvernement et la réaction de ceux qui sont opposés cette entrée de l'UFC au gouvernement.
