Formation interminable d’un ultime gouvernement
LE ROI BONI 1er SEUL PARMI LES SIENS ET CONTRE TOUS
17 fév, 2010 | Par lautrefrat
Contrairement à ce qui se passait au Bénin comme partout dans le monde entier, le président Boni YAYI arrive à moins de douze mois de son ultime bilan à la tête de l’Etat béninois. Mais force est de reconnaître que pour la formation de ce que certains considèrent comme son gouvernement de combat, le chef de l’Etat peine sérieusement à trouver des ministres. La plupart de tous ceux qu’il a consultés ne cessent de rejeter son offre.
Pour une première fois dans l’histoire politique du Bénin, l’élan vers le gouvernement ne s’est plus emparé de nos compatriotes. Décidé à former un gouvernement capable de gérer simultanément les affaires de l’Etat et préparer sa réélection en 2011, Boni YAYI s’est vu confronter à une situation inédite et jamais observée dans ce pays où aller au gouvernement est le rêve de tous nos hommes politiques voire tous les cadres, médiocres comme de qualité. Annoncée depuis le dernier trimestre de l’année écoulée, la formation de ce gouvernement risque de devenir un pis-aller qui permettra de mesurer le résidu de popularité qui reste à Boni YAYI. De l’avis de tous les membres influents composant les principaux grands groupes parlementaires, le désir d’aller collaborer avec l’actuel chef de l’Etat en adhérant à sa gouvernance est définitivement conjugué au passé. De très bonnes sources, on sait désormais que toutes les options ont été adoptées sans succès et du coup on découvre avec étonnement que les politiciens béninois sont tout, sauf idiots.
Boni YAYI sait mieux que quiconque qu’il a impérativement besoin d’une majorité parlementaire afin de faire passer sa loi de finances 2011 qui sera décisive pour les élections probablement couplées (présidentielles et législatives). De plus, il lui faut cette majorité fuyante pour prétendre à un contrôle de la CENA de tous les dangers. Cette majorité passe obligatoirement par l’atomisation du G13 et du G4. Conscients de leur importance désormais historique, tous les opposants au régime refusent d’abandonner leur mandat de député pour aller s’asseoir dans un gouvernement où ils sont sûrs de deux choses, au moins : les insultes et les humiliations. Dans ces conditions, plusieurs sources crédibles indiquent que des personnalités approchées pour aller au gouvernement exigent carrément de l’argent. Du jamais vu au Bénin depuis 1960. Mais l’information est vraie car venant d’une source qui est au cœur des débats.
En réalité, il est clair que le président Boni YAYI pour avoir cherché à combattre quasiment tous ceux qui l’ont porté au pouvoir en est aujourd’hui à quémander leur amitié. Mais tous sont unanimes sur une chose : YAYI doit cette fois-ci se débrouiller pour conserver son pouvoir. Il n’y a pas un seul camp où l’on veut accompagner le président YAYI pour lui donner un second mandat. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, il est le seul à croire qu’une alliance entre lui et les grands blocs politiques existants est encore possible. Même dans sa famille politique, le discours est franchement à l’hypocrisie et tous ses alliés, pour l’heure, n’attendent que la formation du prochain gouvernement pour lui tourner dos. On se demande alors ce que font dans ce petit pays les innombrables agents dits de renseignement car qui voit sait et qui sait peut. Or il est évident que Boni YAYI visiblement ne sait pas du tout ce qui se trame contre lui, à commencer par son propre entourage.
Arthur SETONDJI