BENIN - Après Cahuzac, Mediapart vient d’obtenir la peau de Morelle : Que font les journalistes béninois ???
En dehors des quotidiens « Le Matinal », « La Nouvelle Tribune » et, accessoirement « La Presse du Jour », très peu de journalistes ont le culot de jeter le pavé dans la marre des politiques au Bénin. Et pour cause ??? Mal payés et parents pauvres de la société béninoise, beaucoup exercent à la limite de la légalité. Du coup, ils sont prêts à toutes les compromissions pour survivre.
Pour mémoire, Mediapart ne vit d’aucune publicité. Comme le canard enchaîné d’ailleurs. Les seuls actionnaires de ces deux canards sont leurs seuls lecteurs. Et ils en ont pour leur argent. Il y a trop de journaux au Bénin dont certains n’existent que pour faire la chasse aux misérables subventions. Pour continuer de vivre dignement, la presse béninoise doit se réorganiser. Cela passe par la disparition purement et simplement de nombreux canards boiteux et la fusion de plusieurs titres dans un pays où le marché de la publicité est réduit à une portion congrue.
C’est à ce prix que les béninois passionnés de la presse viendront à soutenir financièrement les meilleurs pour leur redonner la noblesse qui leur revient.
Le Bénin a besoin de vrais journalistes d’investigation et de vrais passionnés d’écriture. Quand on lit la presse béninoise, on a parfois la nausée. Pour la plupart, l’écriture dans la langue de Molière est médiocre. On peut être formé dans le tas mais retourner à l’école semble indispensable pour certains écrivaillons.
Quand on relit la plume des journalistes dahoméens, on est flatté devant l’élitisme qui caractérisait alors le quartier latin de l’Afrique. Malheureusement, les journalistes béninois (certains parmi eux) ne méritent plus cette excellence de plume de leurs aînés.
Chers amis journalistes béninois, réveillez-vous !!!
IB
Mediapart, pourfendeur anticorruption de la droite et de la gauche
Par AFP, publié le 18/04/2014
Paris - Mediapart peut se vanter d'avoir fait tomber Aquilino Morelle, deuxième personnalité à démissionner à la suite de ses révélations, après l'ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac, en 2013, même si le site d'information se défend de vouloir "tuer" quiconque.
Tapie, Karachi, Bettencourt, Libye...: depuis sa création en 2008, Mediapart s'est, à coup de scoops et révélations, forgé l'image d'un pourfendeur anticorruption de la droite et de la gauche malgré les critiques des politiques et d'une partie de la presse.
L'annonce de la démission d'Aquilino Morelle, vendredi, vient conforter la réputation de ce média, vilipendé pendant la présidence de Nicolas Sarkozy pour sa proximité supposée avec la gauche, et qui a toujours défendu son image de contrepouvoir indépendant.
Déjà, l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac avait été contraint à la démission, le 19 mars 2013, après avoir menti pendant des mois sur l'existence d'un compte bancaire lui appartenant à l'étranger. "L'affaire" avait également été lancée par des révélations de Mediapart.
"Mediapart était indépendant sous la droite, il l'est aussi sous la gauche", avait déclaré en mars 2013 Edwy Plenel pour les cinq ans de ce site payant.
Ancien directeur de la rédaction du quotidien Le Monde, Edwy Plenel s'est fait une spécialité depuis trente ans de publier des enquêtes qui ont ébranlé le sommet de l'État.
Peu après sa création, à l'été 2008, le site Mediapart avait révélé les possibles illégalités d'un jugement arbitral favorable à l'ancien homme d'affaires Bernard Tapie et l'implication de l'ex-ministre de l'Économie et actuelle patronne du FMI, Christine Lagarde, accusée d'avoir trouvé un arrangement à l'amiable avec lui dans ce dossier.
Suivent, en septembre 2008, des révélations sur plusieurs affaires dont celle de Karachi, un éventuel détournement de commissions sur des contrats d'armement avec l'Arabie Saoudite et le Pakistan.
A partir de juin 2010, le site s'attaque à l'affaire Bettencourt, du nom de la milliardaire Liliane Bettencourt, un dossier d'abus de faiblesse présumé devenu affaire d'État.
En juillet 2011, c'est encore Mediapart qui publie des documents tirés des archives de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, inculpé dans le volet financier du dossier Karachi, mettant peu à peu au jour les relations occultes liant ce marchand d'armes au premier cercle de Nicolas Sarkozy.
Entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2012, le Premier ministre François Fillon en était venu à accuser le site, qui produisait un document affirmant que la Libye avait participé au financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, d'être une "officine financée par de riches amis" de François Hollande.
Dans la foulée, Nicolas Sarkozy avait annoncé une plainte contre Mediapart pour "faux et usage de faux" et "publication de fausses nouvelles", tandis que François Hollande s'en remettait à la justice pour dénouer l'affaire.
Mediapart, qui compte 50 salariés en CDI dont une trentaine de journalistes, avec aussi une vingtaine de pigistes, a réalisé en 2013 un bénéfice de 903.000 euros sur un chiffre d'affaires de 6,8 millions, selon le site, qui s'estime l'un des seuls rentables chez les "pure players" de l'information, en panne de capitaux.
Fort de 84.000 abonnés individuels, avec pour objectif les 100.000, le site qui fête cette année ses 6 ans espère créer d'ici 2015 une "société à but non lucratif", qui détiendrait le site et ferait appel aux donateurs en échange d'avantages fiscaux.
Par AFP