10-02-2010
APRES NEUF MOIS DE STATIONNEMENT A L’AEROPORT DE COTONOU : Un avion cargo russe s’envole frauduleusement
(Sans payer les taxes aéroportuaires)
Écrit par Hénoc ADE
25 décembre 2009, jour de fête, il est 13 heures. Personne, ici à l’aéroport international de Cotonou n’a le cœur à l’ouvrage et l’affluence n’est pas celle des autres jours de l’année. A un bout de la piste, un avion démarre. A la tour de contrôle, l’agent de permanence ainsi que le personnel présent sur le tarmac ne peut se douter de rien. Aucun vol n’est programmé. Puis subitement, l’avion cargo stationné neuf mois plus tôt, décolle, contre les règles élémentaires en la matière, le vent sur son dos !
Neuf mois avant cette manœuvre suicidaire, l’avion cargo russe de type Iliouchine se posait sur le tarmac de l’aéroport de Cotonou. C’était plus exactement le 9 avril 2009. Les jours se succèdent sans que l’équipage ne manifeste aucune intention de quitter les lieux. Les responsables de l’ASECNA intrigués par ce temps de stationnement qui n’en finissait pas, ont interrogé le pilote qui aurait déclaré être arrivé à Cotonou dans le cadre d’un contrat conclu avec une société ghanéenne. Les partenaires ghanéens n’ayant jamais répondu au rendez-vous, le pilote aurait choisi d’attendre, espérant ainsi gagner une hypothétique sollicitation pour compenser le désistement de ses partenaires ghanéens.
Une plainte déposée à la brigade des transports aériens
C’est certainement le lieu de s’interroger sur les indications qui accompagnent la demande de survol et d’atterrissage que l’équipage, en son temps, avait adressée aux autorités en charge de la gestion et de la sécurité de l’aéroport international de Cotonou. Ce document qui précède l’attribution du numéro d’atterrissage est censé préciser la nature du transport, le contenu du chargement …
Dix jours avant sa fuite avec l’aéronef, le pilote s’était rapproché des responsables de l’ASECNA pour s’enquérir des formalités de départ. Ces formalités, lui a-t-il été précisé, comprennent entre autres, le dépôt du plan de vol, le paiement des redevances puis la notification du départ à la tour de contrôle. Etait-ce par simple curiosité ou pour déjouer la vigilance du personnel que le pilote avait cherché à obtenir ces renseignements? En définitive, il n’aura payé, pas même un copeck, pas plus d’ailleurs qu’il ne s’est conformé à l’obligation de présentation de plan de vol.
Depuis, l’ASECNA a fait appel à un huissier pour constater la fuite du pilote avec son avion.
Une plainte a été déposée auprès de la brigade des transports aériens. Depuis, c’est le silence radio ! Et bien malin, qui pourra préjuger de la suite qui sera réservée à cette enquête.
Hénoc ADE