09/01/2014
BENIN – DIPLOMATIE: Deux diplomates béninois arrêtés en Arabie Saoudite pour trafic d’alcool
Sale temps pour les autorités de l’Ambassade du Bénin à Riyad dont deux ont été appréhendées, mardi 07 janvier, pour trafic d’alcool au pays du roi Abdallah. Accusé à tort ou à raison de complicité, l’Ambassadeur béninois Mohamed Dembaba est sur la braise à l’étranger.
Une affaire fait grand bruit dans le Royaume d’Arabie saoudite. Accrédités à Riyad pour normaliser la coopération bilatérale entre le Bénin et l’Arabie saoudite, deux diplomates béninois sont épinglés dans un dossier de boisson alcoolisée interdite sur la terre sainte de l’Islam.
En effet, Dramane Daouda, le chef de la chancellerie (Cc), et Chitou Fatiou Sanni Abdoul Wakil, l’interprète-traducteur arabe français, sont aux mains des autorités saoudiennes. En provenance d’Abu Dahbi, ces diplomates, en service à l’Ambassade du Bénin à Riyad, ont été mis aux arrêts, avec une quantité importante de cartons de liqueur composée de Rhum saint James et Royal gin, alcool très recherché mais prohibé sur les lieux saints.
Bien avant eux, Emma Koundé Djossou, l’attachée financière de l’Ambassade, avait été expulsée, décembre 2013, de l’Arabie Saoudite pour les mêmes raisons, dans les mêmes conditions. Arrêtée pour distribution illicite d’alcool, elle a été sommée de quitter le territoire saoudien en 72 heures, sans autre forme de procès.
Ces diplomates « trafiquants » ne sont pas, apprend-on, à leur coup d’essai. Maintes fois arrêtés et autant de fois libérés, à la faveur de leur passeport diplomatique, ils ont changé de stratégie. Entre temps, Emma Koundé Djossou, Dramane Daouda et Chitou Fatiou Sanni Abdoul Wakil avaient privilégié la voie aérienne, mais arrêtés successivement, ils ont opté pour la voie terrestre. Ils vendaient l’alcool à prix d’or dans ce pays étranger. Comme entre le ciel et la terre, il n’y a qu’un seul pas, ils ont été encore stoppés dans leur élan de « souiller » le sol saint.
Cette affaire risque de mettre en mal les relations bénino-saoudiennes. Sans aucun doute, l’image de Cotonou est, tant soit peu, écorchée à Riyad. On s’en souvient, plusieurs étudiants béninois avaient été appréhendés, en 2011, à Djedda, pour trafic des médicaments fabriqués à base de drogue. Un tribunal saoudien avait condamné Bakari Kolawolé Kazim à mort.
Et voilà, des diplomates béninois qui abandonnent le travail diplomatique pour s’illustrer dans la mission alcoolique. Mais quel sera leur sort ? Seront-ils expulsés vers Cotonou ? Ou bien, seront-ils condamnés à mort à Riyad ? En attendant, l’Ambassadeur Mohamed Dembaba est soumis à un rude interrogatoire en Arabie Saoudite. Affaire à suivre…
Aziz IMOROU
Journaliste Indépendant