19 juillet 2010
BENIN: Enfin, l'occasion pour une prise de conscience par rapport à notre destinée
Par Désiré HOUSSOU
50 ans, dans le recueillement, sans l’activisme de tous ces artisans de l’émergence à la petite semaine, autour d’un thème qui fera date et nous préparera au décollage d’une nation qui le mérite, C’EST POSSIBLE.
Pour une première, l’imagination de ce pouvoir aux abois, après son implication directe dans l’affaire ICC-SERVICES qui a ruiné plus d’un béninois sur dix et toute la confiance qu’on pouvait encore lui accorder, EST DE NOUS FAIRE MANIFESTER DEPUIS LES BUREAUX DE L’AMBASSADE jusqu’au pavillon d’Armenonville, allée de Longchamp.
C’est quand même trop gros d’oser nous assimiler ici en France à ces manifestants impécunieux et à tous ces suiveurs que la faim a abîmés, qui se laissent manipuler facilement pour que les images servent de support à cette propagande de soutien, que la presse achetée se dépêche de relayer sans coup férir dans l’opinion.
Ceux qui ont eu cette idée saugrenue, si les nôtres y ont contribué qu’ils en prennent aussi au passage pour leur grade, savent bien qu’on ne peut pas reproduire ici les pratiques qui donnent aux manifestations d’outre campagne, une allure de plébiscite qui leur sert tout juste de caution morale et de soutien de la première heure.
La teneur de l’invitation:
Réception à Paris, le samedi 31 juillet 2010, de 19 h à 21 h 00, au pavillon d’Armenonville - allée de Longchamp - 75116.
Cette réception sera précédée d’une caravane qui prendra le départ de l’Ambassade du Bénin, 87 avenue Victor HUGO jusqu’au pavillon d’Armenonville.
Rassurez vous, au cœur de cette invitation, la CARAVANE sera l’évènement piège, Ce sera le CARNAVAL DES ASSOIFFES DE POUVOIR et de l’inconscience, alors que tout va vraiment mal dans notre pays en ce moment.
Caravane qui sera suivi d’un discours piège, lui aussi, au terme desquels ces mêmes affamés qui attendent toujours ces occasions pour se jeter à corps perdu sur le buffet, qui n’est jamais à la taille de leur appétit, pour faire d’une bouchée toutes ces garnitures, malheureusement toujours un peu surcotées pour la circonstance.
A l’évidence, ceux qui ont réfléchi à toutes ces formules, à des fins de pure propagande politique, se doutent bien que la plupart des Béninois en France, hormis ces bureaux d’associations qui ne représentent qu’eux-mêmes et dont il ne faut rien attendre, veulent célébrer cet anniversaire dans leur cœur et dans le recueillement.
UN BOYCOTT ACTIF
C’EST LA SEULE REPONSE QUI S’IMPOSE DANS CES CONDITIONS, FACE A CE QUE L’ON PEUT QUALIFIER DE DERIVE AVEUGLE DE LA PART DE CEUX QUI ONT LA CHARGE DE NOUS REPRESENTER ET DE NOUS ECOUTER…
Il n’y a aucun doute, vous vous apercevrez que ce sont ces mêmes convergents qui arpentent régulièrement les marches de l’ambassade et les autres, que la myopie n’a pas épargné d’une vision décidément courte sur les problèmes de notre communauté, qui tenteraient d’aider à la récupération de cet évènement, pendant que tout va mal à l’intérieur du pays et pendant que ICC-SERVICES a mis les économies et le pouvoir d’achat de nos compatriotes à rude épreuve.
NOS 50 ANS D’INDEPENDANCE
Une réalité certes, mais ils surviennent à un moment où tous nos espoirs sont égarés.:
AUCUNE REFORME MAJEURE POUR MIEUX APPREHENDER LE CADRE ECONOMIQUE, GERER ET ORIENTER EFFICACEMENT LES POLITIQUES DE FORMATION ET DE DEVELOPPEMENT.
GRAVES DERIVES FINANCIERES A REPETITION AU PLUS HAUT SOMMET DE L’ETAT:
LES AFFAIRES RECENTES CEN-SAD, ICC-SERVICES EN SONT UNE PARFAITE ILLUSTRATION ET IL N’EST PAS SÛR AUJOURD’HUI QUE LA JUSTICE EN AIT ETE SAISI
BRADAGE DU PATRIMOINE IMMOBILIER NATIONAL PAR LES MINISTERES (URBANISME ET FINANCES) QUI EN ONT LA CHARGE
CORRUPTION, FAVORITISME, IMPUNITE QUASI GENERALISEE POUR TOUS LES PROCHES DU POUVOIR ET, SURTOUT, REFUS DE TRANSPARENCE; TOUT LE CONTRAIRE DE CE QUI ETAIT UNE PROMESSE DE CAMPAGNE DE CE REGIME.
Avouez que cela fait quand même beaucoup, même pour ceux qui, comme moi, étaient persuadés qu’il n’existe pas de modèle alternatif crédible, capable de guérir notre pays de tous les maux dont il souffre
50 ANS
Dans une existence, bien sûr que cela se fête tout comme 10 ans, 18 ans, 40 ans dans la vie d’un être qui a vécu dignement et qui a surtout les ressources matérielles et morales pour partager cette convivialité avec des personnes qui sont heureux de la lui rendre en estime; ce qui n’est pas le cas aujourd’hui pour notre pays.
On ne se retrouve pas dans une fête dont les manœuvres et les arrières pensées paraissent très peu désintéressées pour valoir une justification à ses conditions de financement qui rappellent étrangement tout ce qui est fait, par ailleurs, pour afficher un train de vie dispendieux par un état qui n’en a honnêtement pas les moyens.
Regardez simplement depuis le temps que le délestage dure, en avez vous au moins conscience par rapport à tout ce que l’on dépense pour faire toutes ces choses non nécessaires?
On ne s’invite pas dans une fête sans pouvoir desserrer les dents, lorsqu’on sait que jusqu’au dimanche 11 juillet nos compatriotes qui étaient à une soirée donnée par l’ex sous d.g. Afr. de l’UNESCO, l’idée d’une fête était toujours sujette aux mêmes incertitudes qu’il y un an.
Mais avons-nous vraiment besoin d’en rajouter à la misère de ce peuple à qui l’on venait de faire mettre un genou à terre, par des actes aussi crapuleux et aussi ruineux qu’on a cautionnés et laissé faire, parce que la tentation de prendre sa part est encore ce qui prédomine!
Bien évidemment on ne décide pas d’une caravane en 24H, tout juste après l’arrivée du Président de la république en France, comme on ne décide pas d’apprêter une ville comme Porto-Novo, en moins de 6 mois, pour célébrer 50 ans d’insouciance, si ce n’est que l’on compte toujours sur les retombées de toutes les combines du genre de celles de ICC-SERVICES pour suppléer à un budget déjà exsangue, pour pallier à toutes ces situations d’urgence.
Nos associations qui pensent qu’elles sont parmi les plus représentatives nous trouveraient très certainement une meilleure formule pour faire une autre fête, celle du souvenir et de la prise de conscience, en nous proposant un thème et un lieu où nous serons fiers de réfléchir sur notre devenir, loin de toutes ces frugalités et de ces flagorneries qui ne construisent pas un avenir.
En tout état de cause, le mot d’ordre c’est de boycotter la caravane, le discours et toutes les amuse gueules prévus ce jour là, si vous n’êtes pas convaincus qu’il s’agit d’un programme préparé sans arrière pensée politique et auquel auraient été associés nos représentants qui devraient être, eux au moins, conscients que la situation que traversent nos concitoyens en ce moment n’autorisent pas de tels écarts.
Nous pourrions nous vêtir d’un tee shirt blanc
qu’il soit imprimé ou non, le premier août prochain, et nous retrouver symboliquement devant le consulat général du Bénin pendant deux heures pour échanger et lire un discours de soutien à nos frères spoliés qui sont dans une grande détresse en ce moment…..
Signé:
Christian désiré HOUSSOU