27 mai 2010
BENIN - Entre Machiavélisme et dévergondage: Ces intellectuels qui font honte à l’Afrique
Quels n’ont été la surprise et le dégoût des Béninoises et des Béninois attachés à la dignité humaine et soucieux du devenir de leur pays quand ils ont entendu Monsieur Roger Gbegnonvi, Enseignant à l’université, membre de la société civile et ancien ministre du gouvernement Yayi, débiter dimanche dernier sur les ondes d’une radio, tout le mal qu’il pensait du président Boni Yayi et de son régime. Comme beaucoup de Béninois avertis et désabusés, je n’ai pu, en l’écoutant, m’empêcher de sourire au-delà de l’horreur que le numéro inspire. Puis, me suis-je pris à penser à Honoré de Balzac qui parlait déjà de la comédie humaine.
En fait, M. Roger Gbégnonvi n’est qu’un comédien. Après avoir proclamé tambour battant et à grand renfort de publicités que le candidat puis le Président Boni Yayi était le sel sans lequel la ¨sauce Bénin¨ n’aurait pas de goût, M. Gbegnonvi, sans scrupule et sans vergogne revient nous dire primo, que le Président Yayi n’a pas le sens de l’Etat ; secondo, qu’il a mis à mal l’unité nationale et tertio, qu’il est nul en matière de gestion. Ce qui choque et révolte la conscience, c’est que M. Gbégnonvi prend le Général Kérékou et les Béninois pour des amnésiques ou pour des enfants lorsqu’il affirme aujourd’hui qu’à la différence de Boni Yayi, le Général Kérékou avait lui, le sens de l’Etat, qu’il fut un rassembleur et qu’il n’était pas porté vers l’argent de sorte que la mauvaise gestion décriée sous son régime n’était imputable qu’à certains de ses collaborateurs. Sacré Gbégnonvi ! Qu’il nous dise ce que sont devenues ces envolées lyriques, ces déclarations mensongères et morbides où il accusait le Général Kérékou de tous les péchés d’Israël. Nous nous souvenons qu’il a traité M. Kérékou et son ministre de l’intérieur à l’époque de l’affaire dite Hamani de gangsters et d’apatrides passibles de la guillotine. On se souvient, des notes minables qu’il attribuait à ce régime de même que tous les qualificatifs laudateurs dont il affublait l’actuel Président. Feu Président Eyadéma disait fort joliment ceci : « celui qui a la diarrhée n’a pas peur de l’obscurité. » En décidant à cause de sa boulimie du pouvoir, de rehisser au pinacle et de célébrer ceux qu’il avait vilipendés et cloués hier au pilori, M. Gbégnonvi a démontré qu’il n’était pas sérieux, qu’il n’est pas un homme sérieux et qu’on doit le prendre dans son être réel : un amuseur public.
Autant M. Boni Yayi n’a pas à s’offusquer des insanités d’un individu pendulaire comme Gbégnonvi qui a soif et faim du pouvoir et de ses privilèges, autant M. Bio Tchané doit se méfier de cet individu qui veut juste se servir de lui et qui n’hésitera pas à le traiter demain comme il traite aujourd’hui Boni Yayi et comme il l’a fait hier à Mathieu Kérékou car, d’une part, dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent les mêmes effets ; et d’autre part, le vrai ne saurait se diluer dans la multiplicité des opinions. Les qualités majeures que Gbégnonvi ne retrouvent pas chez Boni Yayi, il déclare les retrouver toutes chez Bio Tchané sans pouvoir nous le démontrer. Ce sont là des affirmations gratuites.
Le président Boni Yayi doit garder son calme car tel que Gbégnonvi le fait aujourd’hui pour le Général Kérékou, il reviendra demain se dédire, se renier, s’écraser devant lui comme un chien. La transhumance et le nomadisme politique des intellectuels s’expliquent par le défaut de formation politique car il ne suffit pas d’être bardé de diplômes universitaires pour être utile à son pays. Il faut être patient, humble, savoir respecter la discipline d’un groupe et surtout avoir des idéaux et non viser uniquement des intérêts matériels. L’intellectuel ne doit jamais oublier ses dettes morales vis-à-vis de la jeunesse aujourd’hui en panne de repères à causes des errances et errements de certains aînés qui en méconnaissant leur rôle courent le risque de finir dans les poubelles de l’Histoire.,.
Maurice Aristide Athindéhou
Professeur certifié de philosophie
En service au Ceg le Nokoué Cotonou
Militant du Fard-Alafia