01/12/2010
Sales temps pour les propagandistes du Changement. Il n’y a désormais que les reportages dans lesquels leur champion reste muet comme une carpe qui ne déclenche pas la tempête. La moindre envolé lyrique du docteur-président coûte aux courtisans de pénibles contorsions explicatives. Les messages de Yayi passent très difficilement. Un seul discours improvisé du locataire de la Marina pour voir des redresseurs de la pensée présidentielle se démener sur tous les toits tel le diable pris au piège du bénitier. Or, impossible de l’emmurer comme c’était le cas avec le Général dont les rares sorties constituaient des événements nationaux. Tout comme il est impossible de concevoir une journée de travail du docteur-président sans une parade de l’hélicoptère présidentielle. Des rares moments d’évasion au cours desquels le docteur-président se sent hors d’atteinte de la chienlit quotidienne et de la misère de ses compatriotes. Une locomotion exclusivement réservée au prince et qui lui permet d’aller beaucoup plus vite que ses concurrents pour la bataille de 2011 en évitant par la même occasion les routes et les pistes très dégradées du pays.
Revenons au brouillard habituel autour des discours présidentiels. On sent que le docteur-président essaie de dire quelque chose à ses compatriotes depuis avril 2006 sans parvenir à se faire entendre. Un message qui tient pourtant en peu de mot et qui se résume à l’obsessionnelle volonté de garder le trône et surtout ses jouissifs attributs pour un mandat supplémentaire. Peut-être bien aller au-delà grâce à une révision constitutionnelle opportuniste. Certains diront que c’aurait été plus simple pour lui de solliciter l’onction des gourous de l’Union fait la nation, de son frère et ami de la Banque ouest africaine de développement et de tous les autres prétendants. Peut-être qu’en y mettant la manière, les autres accèderaient à sa doléance. Et comme il était porteur de la meilleure des perspectives pour le pays à savoir le Changement, l’émergence, l’embellie économique, la prospérité en abondance à partager à tous les citoyens sans oublier la traque sans concession de tous les voleurs de la République. On ne voit vraiment pas celui qui pouvait oser dire non au messie autoproclamé. Tout était dans la façon de clamer cette ambition légitime aux autres acteurs de la vie publique béninoise.
A sa manière, le docteur-président a préféré l’option de l’invasion barbare, la politique de la terre brulée. Parce qu’il ambitionne de faire le maximum de mandat, tous les anciens devaient débarrasser le plancher à commencer par cette vieille classe politique ringarde et démodée.
Fagbohoun devrait être pris comme un minable voleur de poulet dans son antre de Adja-Ouèrè, demeuré inviolable jusque là. De la même manière que le déménagement programmé de Nicéphore Soglo au bulldozer de l’hôtel de ville de Cotonou avec une première simulation sur une école primaire en banlieue dans la localité de Yagbé. Kérékou lui va essuyer la pire humiliation de longue expérience à travers des pages incisives d’un écrivain en herbe coopté dans le gouvernement Yayi. Les rois sont conviés par dizaines au palais de la Marina obligés de se décoiffer devant le plus grand des présidents depuis les indépendances, celui qui a fait ce que jamais aucun de ses prédécesseurs n’avait fait auparavant. Deux passages à niveaux et un échangeur en chantier.
On n’a pas compris davantage ce que le chef de l’Etat voulait faire comprendre à ses compatriotes lors des audiences qu’il accordait à des experts en faux placements. Tous, les citoyens ont du mal à comprendre pourquoi des repris de justice siègent en conseil des ministres. Les Béninois cherchent à comprendre en vain pourquoi des résultats de concours d’admission à la fonction publique trainent durant plusieurs mois avant d’être proclamés.
Il est vraiment incompris, le roi du palais de la Marina…
arimi choubadé http://arimi.freehostia.com