Enfin une bonne nouvelle pour le Changement. Les rapports de barbouzes en oisiveté à Paris révèlent que le candidat unique de l’Union fait la Nation a lamentablement loupé son expédition élyséenne. Il aurait été gardé bien loin des hublots du gîte de Sarko 1er et n’aurait eu droit qu’à une entrevue avec un second couteau. Contrairement au docteur-président qui peut se venter d’avoir eu l’honneur de regarder un match de coupe de France depuis la loge présidentielle à Saint Denis. En clair, si la Françafrique conserve encore toute sa capacité de manipulation, Houngbédji n’aurait pas les faveurs de la cellule africaine de l’Elysée. La puissance tutélaire ne se montre-t-il d’ailleurs pas assez « présent sans être pressant » sur la poursuite forcée du processus de la très controversée Liste électorale permanente informatisée (Lépi). L’espoir renaît à la Marina.
Mais aussi curieux que cela puisse paraître, le soulagement doit être du côté de Houngbédji. Puisqu’il perd par la même occasion le label de l’apatride qui arpenterait les chancelleries étrangères afin de bloquer les opportunités d’investissement nécessaires à la réalisation de l’émergence promise avec sa croissance à deux chiffres, ses industries partout, son agriculture modernisée, ses universités dans tous les hameaux. On ne dira plus du candidat unique de UN qu’à cause de lui 100 milliards f Cfa du contribuable a été dilapidés dans les voyages du chef de l’Etat à l’extérieur en pure perte. L’horizon se dégage finalement à un an du rempilage. Plus besoin de recourir au mensonge, à la rouerie et à des prévisions budgétaires volontairement dolosives avant de bénéficier de l’aide massive de l’Hexagone.
Autre curiosité dans cette affaire, c’est le mutisme de la propagande sur les mobiles du prétendu retour en grâce de Yayi. Lors de leurs nombreux cafouillages de début de mandat les émergents prêtaient à Houngbédji la faculté de dicter au gouvernement français son comportement vis-à-vis de l’Etat béninois. Où alors l’épouvantail Houngbédji n’existait que dans l’imagination de princes en manque d’inspiration. Puisque dans la pratique, les séances de photo sur les marches de l’Elysée ont toujours mis en évidence le maître des lieux en marionnettiste en chef affublé de l’heureux du jour, généralement un régent en exercice descendu tout droit de l’ancien empire colonial. Rarement, un opposant à un régime démocratiquement élu n’a bénéficié de ces genres de folklores diplomatiques qui se perpétuent malgré les annonces de rupture et de renégociations des accords de coopération. Le traumatisme causé par l’aboutissement du processus de désignation du candidat unique continue de faire croire aux émergents que Houngbédji est déjà président de la République et devrait logiquement être reçu par le président français à chacun de ses passages à Paris. Un peu de patience !
Si retour en grâce de Yayi, il y a eu, on se demande ce qui peut en être la justification au moment où il perd tous les leviers de commandes dans son propre pays. Le refus d’entrer dans son gouvernement est devenu l’un des distractions favorites au sein de la classe politique ; la violation de la loi et de la constitution est érigée en mode de gouvernance ; l’antiparlementarisme digne des dictatures les plus abjectes a désormais droit de cité ; on puise dans les caisses de l’Etat à souhait ; l’inflation maintient le panier de la ménagère dans une indigence insoutenable ; le taux de croissance est en chute libre. Seule la France sarkozienne est en mesure de dire ce qui lui parait attrayant à travers ce lugubre tableau. Le berceau de la déclaration universelle des droits de l’homme en allié naturel pour des apprentis autocrates désavoués par la majorité des représentants du peuple, des syndicats, de la société civile et d’une jeunesse systématiquement vouée au chômage et à la débauche ?
Qui a dit que la françafrique était morte ???
arimi choubadé
Rédigé le 10 mai 2010