Le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) est de l’opposition [modérée]. Son leader, le candidat malheureux à la présidentielle de 2011 est allé se plaindre de ses anciens compagnons [Nicéphore Soglo, Amousou Bruno, Lazare Sèhouéto, Idji Kolawolé, Eric Houndété, Basile Léon Ahossi] au Président Boni Yayi qui l’aurait calmé, franchement, sans ironie mais avec une pointe d’humour. La démarche du leader auto-proclamé de l’opposition est bien compréhensible. Du point de vue de la loi, le leader de l’opposition a besoin d’avoir un statut :un titre d’opposant, un garde de corps, une voiture , un siège et un badge pour éviter de se faire fouiller par les milles policiers récemment recrutés par Boni Yayi. On ne peut pas en vouloir à Me Adrien Houngbédji puisqu’il est actuellement en l’air. En effet, ancien député, ancien Président de l’Assemblée Nationale, Ancien Ministre, Ancien Avocat, Ancien, Ancien, tout ça ennuie et rend nerveux. Me Adrien Houngbédji veut quelque chose. Et comme Boni Yayi est le père de la nation, (c’est une expression d’un ancien militant PRD reconverti au Caurisme), il vaut mieux s’adresser à lui pour cueillir quelque chose. Ceci d’autant plus que pour l’opposition dite modérée, » l’opposition fait maigrir plus que des exercices abdominaux « . En toute responsabilité , Adrien Houngbédji a fait son choix, celui de se présenter comme le chef naturel de l’opposition ; mais une opposition qui négocie calmement avec le pouvoir, lui fait des propositions constructives, bref, une opposition qui n’a pas une position » dogmatique sur la révision de la constitution « . Bref, Houngbédji est déterminé à combattre l’Union fait la Nation en s’alliant avec les Fcbe. Ce n’est pas une tactique nouvelle. Le PRD a toujours noué les alliances en fonction des circonstances et des intérêts en jeu.
Cette nouvelle forme d’opposition est de type sénégalais. C’est la » wadisation » de la vie politique. Autrement dit, on s’oppose pour venir à la table à manger et quand il y a trop de sel, on le dit à haute voix. Par contre, quand il y a assez de viande , on fait les yeux mi-clos comme pour dire qu’on a rien vu. Dans le cas concret, le PRD est devenu un interlocuteur sans être un allié officiel du régime. Il s’exprime librement et se fait consulter sur les grands dossiers de la Nation. Dans le cas d’espèce, le PRD à l’Assemblée nationale ne s’opposera pas pour le plaisir de s’opposer. Ce qui est une bonne nouvelle pour les députés de Bembéréké et de Bopa, Djibril Débourou et Mathurin Nago. Finis les invectives et les pugilats à l’Assemblée dont sont souvent coupables les députés PRD! Désormais , ce serait de l’opposition apaisée avec badge !!!
On ne devrait pas se surprendre que le Président Nago Mathurin convoque à la fois la majorité et l’opposition modérée pour des échanges de vue sur des questions liées au PVI, au Coton et à la baisse des recettes douanières. Là encore, la loi sur l’opposition a été claire : » C’est le devoir de consultation ! » Quels peuvent être les indicateurs de performance d’une opposition de collaboration ? On peut esquisser quelques plans. Le leader de l’opposition est reçu sur l’ORTB, une fois par mois et a droit à quelques bandes annonces en vert pour informer le grand peuple de l’état mensuel de l’opposition modérée. Le leader de l’opposition peut aussi, s’il en convient, prendre un déjeuner dominical oppositionnel à la Présidence .
Houngbédji, l’opposant amical. Ce peut être le titre d’un bel ouvrage dont pourrait bien nous gratifier notre éminent confrère et collègue chroniqueur, W- L-H.
Herbert Houngnibo