13 août 2010
BENIN – ICC Services: Boni Yayi-Aboumon, l’ogre de la Marina, est responsable et coupable
Par Benoît ILLASSA
Dans la ténébreuse affaire ICC Services qui défraie la chronique au Bénin depuis quelques mois, Le roi Boni 1er vient d’envoyer tous ses ministres dans toutes les contrées du pays pour désamorcer la très grave crise sociale qui couve. Avec pour seul leitmotiv: il s’agirait d’une affaire privée dont Boni Yayi-Aboumon ne serait pas responsable.
Il faut rappeler à la mémoire des béninois que depuis 2006, Boni Yayi n’est responsable de rien. Cela a d’ailleurs commencé dès sa prestation de serment à Porto-Novo où il avait accusé les responsables du protocole d’Etat.
Rappelons que l’affaire des licences GSM est une affaire privée, gérée par des investisseurs privés. Les opérateurs ont donc profité, des années durant, de confort dans un environnement non réglementé avec son cortège d’avantages spéculatifs. S’agissant d’entreprises privées, cela n’avait pas empêché Yayi, par une décision unilatérale, de remettre en cause, à postériori, l’environnement juridique des opérateurs GSM au Bénin.
De la même manière, l’escorte des véhicules d’occasion au Bénin relève d’une activité privée. Cela n’a pourtant pas empêché le gouvernement de prendre à son compte cette activité. A l’époque, cinq ministres du gouvernement étaient montés au créneau (Irénée Koupaki, Soulé Mana Lawani, Victor Topanou, Bernard Davo et Reckya Madougou) à travers une conférence de presse pour défendre Boni Yayi. L’un des responsables de cette activité privée, fils d’un ancien Président de la République, vient d’être nommé ministre dans le gouvernement.
Ces deux exemples contredisent les ministres-griots en campagne de désinformation des populations béninoises. Ce qui est vrai, c’est que deux au moins des dirigeants d’ICC Services avaient rang de ministres officieux du gouvernement de notre pays.
A l’image de l’Empereur Bokassa, de sinistre mémoire, le président béninois est fasciné par les malfrats. Les béninois ont encore en mémoire la visite dans notre pays du richissime homme d’affaires malaisien qui avait décidé d’investir plusieurs milliards de FCFA dans les projets de développement dans notre pays. Il s’agissait des projets de construction des logements sociaux dans la zone du champ de tir de Cotonou, la construction d’un port sec à Parakou et le projet de relance de la filière du palmier à huile. Des éléphants blancs en somme! Cette affaire prouve la naïveté du roi Boni 1er. Elle s’analyse comme la marque d’un dictateur omnipotent, à l’image de sa copie conforme, Jean Bedel Bokassa.
C’est l’histoire vraie de trois hommes qui arrivent à Bangui. Ils furent reçus par l’Empereur Bokassa. Ils lui proposent de lui vendre un avion Hercule C 130 en parfait état de marche pour la somme de 600 millions de centimes de francs français. A l’époque, Bokassa avait besoin d’un avion de transport; aussi, enthousiasmé, accepta-t-il l’offre des trois hommes d’affaire. L’avion atterrit à Bérengo (le palais de l’empereur) une semaine plus tard; une semaine durant laquelle les trois français furent traités en seigneurs, dans les chasses privées. Ils participèrent à des safaris, tirèrent du gros gibier et furent logés sur le bateau du despote dont les cabines sont pourvues de jeunes filles d’une très grande beauté.
Dès l’arrivée de l’avion, le contrat fut signé, les trois hommes reçurent en cash la somme demandée et disparurent sous d’autres cieux, vers Acapulco au Mexique. Quelques jours plus tard, la société américaine qui avait loué pour une semaine le C 130 aux français, exigeait le retour immédiat de l’avion !!!
Quelques temps après cet épisode rocambolesque, Bokassa fut contacté par des industriels libanais. Ils proposaient de construire un bateau marchand avec pour nom, Bokassa 1er. En échange, l’empereur participait de moitié à la mise en chantier du cargo. Fou de joie, Bokassa accepta. On lui apporta des photos pour prouver que les travaux progressaient. Puis ce fut l’inauguration prévue à Douala, au Cameroun. Bokassa se rendit sur place en grande pompe, entouré de ministres, pour ne trouver qu’une place vide au port de Douala. Il avait payé 800 millions de centimes de francs français pour un bateau fantôme !!!
Avec ICC Services et l’épargne des béninois, le roi Boni 1er croyait avoir trouvé les moyens pour financer sa campagne lors des élections de 2011. Ayant rompu les amarres avec tous ceux qui ont financé sa campagne en 2006, ce qui est contraire à la morale, les mânes des ancêtres ont fini par révéler l’imposture. Et l’affaire ICC Service éclata…
Benoît ILLASSA