24/02/2014
BENIN : L’échec de la politique d’aménagement du territoire et l’incurie de Boni YAYI font trois retraités tués à KILIBO (Dpt. Des COLLINES)
Par Benoît ILLASSA
« A la fin de la partie, le Roi et le Pion retournent dans la même boîte ». Proverbe italien
Kilibo, la deuxième plus importante ville des Tchabès, après Savè-ville, a connu un drame le week-end dernier. Les trois retraités de l’éducation nationale que furent Monsieur Ignace YABI, son épouse Géneviève YABI et Victorine TADEE, épouse Toussaint CHABI, ont trouvé la mort dans un grave accident de la circulation.
Chaque mois, les trois octogénaires qui furent parmi les tous premiers brillants cadres de Kilibo, doivent se rendre à Savè (70 Kms de Kilibo) pour toucher leur pension de retraite. Ils doivent braver la circulation et les braqueurs pour mettre à l’abri leur maigre pension de retraite. En effet, il n’existe pas de perception à Kilibo !!!
Après avoir bourlingué dans toutes les contrées du pays pour partager leur savoir à de nombreux apprenants, les trois enseignants retraités ont décidé de regagner leur ville d’origine pour passer une retraite paisible. Ils terminent dans un bain de sang à cause du populisme de YAYI et ses sbires du coin qui ne pensent qu’à remplir leur panse.
Les courtisans locaux de l’ogre Boni YAYI devront répondre devant l’histoire pour avoir entraîné la région à le soutenir alors que les populations vivent dans un dénuement pitoyable. L’administration sensée être proche des populations n’existent pas. Aussi incroyable que cela puisse paraître, à Kilibo, il y a une gendarmerie, un poste de police, un poste des douanes, mais aucune perception. On veut bien mater et réprimer les kilibolais à travers les bras armés de l’Etat, mais on leur refuse toute infrastructure sociocommunautaire.
Ouèssè a soufflé la mairie au nez et à la barbe des Tchabès qui soutiennent aveuglément le voyou et corrompu Boni YAYI sans jamais rien demander en retour pour une région qui demeure l’une des plus pauvres du Bénin. La mémoire des trois retraités tués demande justice et réparation.
Depuis huit ans qu’il est au pouvoir avec la complicité de certains politiciens véreux, la décentralisation et la déconcentration marquent le pas sous Boni YAYI. C’est ainsi que, si officiellement le Bénin compte 12 départements administratifs, 06 sont des départements fictifs. A ce jour, ils n’ont pas de chef-lieu pour cause de clientélisme du roi Boni 1er. L’homme a passé tout son temps à devenir politicien et à consolider son pouvoir dictatorial qu’à penser au développement de notre pays. Le Bénin, après plus de cinquante ans de souveraineté internationale, a le même nombre de département que sous la colonisation lorsque le pays avait moins de 02 millions d’habitants.
Le Bénin de Boni YAYI compte toujours 83 députés pour 10 millions d’habitants. Soit le même nombre que lorsque le pays comptait 05 millions d’habitants. Pour mémoire, le Sénégal compte 150 députés pour 13 millions d’habitants. Même si comparaison n’est pas raison, les deux pays comptent aux yeux des institutions internationales comme les deux pays les plus démocratiques au sud du Sahara. Ce qui n’est plus vrai au Bénin depuis l’arrivée du dictateur roi Boni 1er à la tête du Bénin.
Même si la Constitution béninoise a opté pour un régime présidentiel fort, l’hyperprésident Boni YAYI a confisqué tous les pouvoirs et y a installé des pantins partout. Comme lui, ses béni oui oui n’ont aucun sens de l’Etat. Des fantoches sortis de nulle part qui vouent un culte éhonté à celui qui les a sortis de leur torpeur. C’est vrai que tout chien est fort à la porte de son maître !!!
EPILOGUE
L’Ukraine est devenue un pays indépendant en 1991. Soit un an seulement après la Conférence Nationale Historique des Forces Vives de la Nation Béninoise dont on vient de célébrer le 24 ème anniversaire dans une indifférence générale. Boni YAYI a vendangé tous les acquis de ce grand rassemblement des fils du Bénin. Le consensus dégagé à l’époque a déserté le forum sous YAYI et ses marionnettes. Il appartient désormais aux quadras et aux quinquas béninois de prendre leur responsabilité devant l’histoire comme nos aînés en 1989 et 1990.
S’ils ont réussi à faire plier un militaire en la personne du Général Mathieu KEREKOU, nous avons la responsabilité morale de faire dégager le pantin et voyou Boni YAYI qui nous a volé notre victoire en mars 2011 par un K.O. frauduleux. Comme en 1989, les syndicalistes nous ont montré la voie aujourd’hui au prix de leur sang versé pour sauvegarder nos libertés fondamentales. Ils ont tout mon soutien. Comme les ukrainiens ont su chasser Viktor IANOUKOVITCH, nous devons chasser le roi Boni 1er. De grâce, qu’on ne nous sorte pas l’argument fallacieux de « nous sommes des démocrates et nous devons respecter l’alternance !!! ». L’une des mesures les plus importantes du bon fonctionnement de la démocratie réside dans l’organisation à bonne date des élections. Or, Boni YAYI ne respecte nullement cette singulière exigence démocratique. Il n’y a pas de liste électorale au Bénin et les maires ont déjà épuisé leur mandat depuis au moins un an.
L’article 25 de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1793 précise que la souveraineté réside bien dans le peuple. Et l’article 35 dispose :
« Quand le gouvernement viole le droit des peuples, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».
Comme les ukrainiens, chassons Boni YAYI du pouvoir avant qu’il ne mette tout le peuple béninois à genoux et nous réduise en esclaves !!! La passivité actuelle devant tant de mépris des règles démocratiques ne nous honore pas.
Comme il n’y a pas de génération spontanée en politique, il n’existe pas de déterminisme en histoire.
C’est mon combat désormais.
C’est notre combat.
IB