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BENIN: L'Union fait la Nation refuse de mourir !

 

 

30 juin 2011 par richard 

  

  

Malgré les infractions commises (délits, crimes) contre l’UN, elle se tient encore debout et prête à aller jusqu’au bout d’elle-même. Décidément, cela s’appelle, être téméraire et avoir une peau d’éléphant dans un pays d’écureuils. L’alliance,  » Union fait la Nation  » communément dénommée,  » UN  » refuse de mourir. Elle n’est pas ébranlée par les démissions réelles ou supposées de ses membres. Hier à Ouidah, les députés de cette alliance ont réfléchi sur la méthodologie de travail au sein du parlement. Autrement dit, comment l’opposition parlementaire entend participer à l’activité parlementaire. Les sujets d’actualité, les propositions de loi, les interpellations, bref, la rencontre de Ouidah a pour but de revigorer la plante de l’opposition parlementaire. Les objectifs spécifiques sont ceux de toute action politique critique : s’imposer comme une force de propositions alternatives, freiner l’élan de phagocytose de la majorité plurielle.
La rencontre de Ouidah était nécessaire. Elle permet de savoir que la vie politique n’est pas morte. Il existe donc au Bénin une vie politique au sens de la constitution du 11 décembre 1990. Ainsi les partis politiques, du moins ceux qui sont encore au sein de l’Union fait la Nation continuent de contribuer à l’animation de la vie politique. L’apocalypse n’est pas donc avérée. Ce qui est une espérance pour la vie démocratique. L’histoire nous enseigne que le sommeil de la raison engendre des monstres. L’adhésin à toute trompette à la majorité, l’applaudissement sans cesse, constituent des risques d’enfantement de monstruosités démocratiques.  Le réveil spontané de l’opposition parlementaire peut-elle s’analyser sans combiner la reculade du Président Wade face à la mobilisation de l’opposition sénégalaise ? La question est d’autant plus d’actualité que Wade Abdoulaye a reculé parce qu’il a trouvé en face une opposition organisée, patiente et méthodique. L’avenir de la démocratie, ce n’est pas la majorité qui accapare tout et ne laisse rien à la minorité. L’avenir sinon l’espérance démocratique est dans la capacité de la minorité à résister et à susciter l’espoir. Si l’espoir n’existe plus, les jeunes au chômage iront à la mer, ils prendront le chemin des aventures ambigües, comme nombre de jeunes sénégalais, libyens, togolais, etc…


L’espoir, c’est l’alternative que propose l’opposition. En ce  » logos « , l’opinion se fait une idée. Elle peut y croire comme elle peut s’abstenir. Ainsi, le jeu démocratique se joue.  L’opposition parlementaire voudrait   contribuer efficacement à la mission dévolue à l’assemblée nationale. Ce n’est pas une profession de foi. C’est un acte salutaire qui remet le pays sur les rails de  la gouvernance. En face de l’Union fait la Nation, on peut souhaiter une organisation aussi similaire de la mouvance. Cela n’est pas possible puisque que tout parti né au pouvoir fait le comble salle et obtient d’adhésion de survie. Il n’existe au sein de la mouvance ni projet d’une alliance durable ni volonté de s’unir autour d’un dauphin, préparé pour la continuité et préalablement désigné par le chef de l’Etat.
Pour l’heure, l’UN refuse de mourir parce qu’elle croit qu’il est possible que le Bénin ait deux ou trois grandes forces politiques. Ce combat est juste, sain et noble.  Il convient de le promouvoir puisque la démocratie, ce n’est s’assembler de façon mécanique pour aller aux élections. C’est d’abord, pour les partis politiques, un cadre  structurel, des militants  formés à une conscience civique et la  » dératisation  » des cellules de bases et sections, d’individus affamés et prêts à faire du vacarme médiatique.  Tout intellectuel ne peut que se réjouir de ce que l’UN ait refusé de mourir en disposant pour l’avenir. Partir oui, mais léguer un héritage ordonné d’idées et de comportements pour la gouvernance, tel le sacerdoce d’un sexagénaire ou octogénaire encore en mission. L’exemple nous vient de l’UN ; même si le navire tangue, la météo annonce la fin de l’orage.

 

 

Herbert Houngnibo



 
 
Tag(s) : #EDITORIAL
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